Nourrir la rentabilité

Publié le 07/09/2013 à 00:00

Nourrir la rentabilité

Publié le 07/09/2013 à 00:00

En matière de santé et de sécurité du travail, la fin du 20e siècle aura été l'ère de la prévention des accidents. Le début du 21e siècle, celle des maladies mentales. Ces deux thèmes sont encore d'actualité, mais au cours des prochaines années, il faudra leur ajouter l'alimentation et de saines habitudes de vie.

«Ce n'est pas par hasard que les entreprises commencent à s'intéresser à l'alimentation de leurs employés», explique Karine Levy, diététiste, gestionnaire de comptes chez NDC-Nutrition au travail, un fournisseur canadien de services de nutrition auprès des responsables de programmes d'aide aux employés. «Pour chaque dollar investi dans la promotion de la santé chez les employés, on parle d'une économie de 2,75 à 4,00 $ en coûts reliés à la santé et à l'absentéisme», d'après une étude de Santé Canada.

«Selon Santé Canada, un employé actif physiquement est 12 % plus productif qu'un employé sédentaire», ajoute Mme Levy.

La preuve de l'influence positive de bonnes habitudes de vie n'est donc plus à faire. Ainsi, le Conference Board du Canada a déjà estimé à 3 400 $ par an le coût additionnel d'un employé fumeur pour son employeur.

Une autre étude mentionnée par Mme Levy conclut qu'éliminer un seul des facteurs de risque menaçant la santé augmente la productivité au travail de 9 % et réduit l'absentéisme de 2 %.

La firme Watson Wyatt estime que les entreprises dotées d'un programme de santé et mieux-être ont un niveau d'absentéisme de 1,8 jour de moins par employé et par an.

Des bénéfices à long terme

«Le grand problème des entreprises, c'est encore la santé mentale. Mais de plus en plus d'employeurs se rendent compte que santé mentale, saines habitudes de vie et alimentation sont indissociables», affirme pour sa part la nutritionniste Geneviève Nadeau.

Le principal obstacle que rencontre Mme Nadeau chez les employeurs tient au fait que les effets d'une bonne alimentation mettent du temps à se faire sentir. «C'est difficile de leur faire voir un bénéfice, dit-elle. Ils pensent qu'une conférence ou un atelier sur la nutrition va tout régler. Changer les habitudes de vie des gens est une démarche plus longue.»

Mme Nadeau est en train d'élaborer une offre de services pour les PME, qui n'ont pas les moyens de se payer les coûteux programmes des grandes entreprises. Selon elle, un programme d'au moins un an, avec intervention régulière d'une nutritionniste, est nécessaire. «Ça ne donne rien de payer pour une nutritionniste si vos machines distributrices sont remplies de May West, de O'Henry et de Coke.»

L'exemple de Pfizer

Parmi les diététistes-nutritionnistes travaillant auprès des entreprises, la pharmaceutique Pfizer est souvent citée comme un modèle du genre.

Chaque année, l'organisation mène une enquête mondiale sur l'engagement des employés. Les résultats du dernier sondage montrent que plus de 90 % des employés canadiens estiment que leur gestionnaire appuie leurs efforts pour équilibrer leur vie professionnelle et personnelle, un résultat que bien des travailleurs envieraient.

La majorité des employés du siège social canadien à Kirkland croient que le programme de santé et de bien-être ajoute de la valeur à leur travail. En outre, 74 % des employés ont utilisé au maximum leur remboursement lié à l'aide à la mise en forme, et 50 % des participants apprécient les repas approuvés par la diététicienne à la cafétéria, ainsi que l'accès à un nutritionniste pour des consultations personnelles.

«Nous croyons fermement qu'une main-d'oeuvre engagée est plus productive», affirme Kerri Elkas, gestionnaire des communications chez Pfizer.

En 2007, l'entreprise a mis en place un programme pour mieux encadrer ses efforts relatifs à l'amélioration de la qualité de vie de ses employés. Les objectifs du programme sont bien définis : sensibiliser les employés aux avantages d'une vie saine ; les responsabiliser afin d'atteindre et de maintenir leurs objectifs de santé ; leur permettre d'établir de meilleures pratiques de conciliation travail-vie personnelle ; renforcer leur engagement, leur sentiment d'appartenance et leur esprit d'équipe ; développer et positionner Pfizer en tant que leader en matière de solutions de santé.

- 20% Un régime alimentaire trop pauvre ou une nourriture trop riche prise au travail peuvent coûter aux différents pays dans le monde jusqu'à 20 % de la productivité, selon une étude du Bureau international du Travail.

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