Mieux arrimer recherche et commercialisation

Publié le 21/03/2009 à 00:00

Mieux arrimer recherche et commercialisation

Publié le 21/03/2009 à 00:00

[Photo : Gilles Delisle]

La concertation est le meilleur remède pour aider l'industrie biopharmaceutique à rester un pôle majeur de l'économie du Québec, disent ses représentants. C'est pourquoi la création du Consortium québécois sur la découverte du médicament (CQDM), l'automne dernier, représente une étape importante pour l'industrie.

Ce regroupement, mis sur pied par Québec et les divisions canadiennes de Pfizer, d'AstraZeneca et de Merck Frosst, vise à faire le pont entre la recherche fondamentale et les besoins du marché, entre les biotechs et les grandes sociétés pharmaceutiques.

En tant que consortium de recherche précompétitive, le CQDM ne finance pas de projets ayant pour but de développer de nouvelles molécules, mais plutôt des projets qui ciblent la création d'outils pour accélérer la mise au point de médicaments. "L'idée est de développer des outils pour mieux travailler, précise Diane Gosselin, vice-présidente, recherche et développement des affaires, du CQDM. Des outils qui permettraient éventuellement de ramener de 15 à 10 ans le temps nécessaire pour lancer un produit et qui réduiraient les coûts et les risques du développement d'une molécule." Plusieurs idées sont sur la table, mais restent à concrétiser.

Les capitaux, nerf de la guerre

D'ailleurs la réduction des risques et du temps nécessaire au développement d'un médicament constitue un facteur important pour obtenir des capitaux, qui font cruellement défaut. "Si on veut attirer des investissements et assurer la survie de l'industrie à long terme, il faut chercher à augmenter sa compétitivité à l'échelle internationale. Pour l'industrie, fait valoir le CQDM dans un document, cela implique nécessairement l'innovation et la productivité. En stimulant l'innovation, on peut aisément trouver de nouvelles façons d'augmenter la productivité (...), qui diminue malgré la croissance des investissements en recherche."

Le CQDM est financé par le Fonds de la recherche en santé du Québec (FRSQ) et le ministère du Développement économique, de l'Innovation et de l'Exportation (MDEIE) du Québec à hauteur de 1 million de dollars (M$) par année, de même que par le programme fédéral des Réseaux de centres d'excellence à Ottawa (2 M$). Du côté privé, Merck, AstraZeneca et Pfizer investissent 1 M$ pour la première année, et les deux dernières se sont engagées à verser 1 M$ par année au cours des quatre prochaines années.

"L'idée du CQDM est partie d'un groupe de travail du Fonds de la recherche en santé du Québec, sous l'égide du Dr Alain Beaudet, raconte le Dr Bernard Prigent, directeur médical chez Pfizer Canada. Il a invité autour de la table des chercheurs universitaires et des représentants de l'industrie. On a réfléchi pour savoir ce qu'on pouvait créer comme pôle d'arrimage entre le monde universitaire, les pharmaceutiques et le milieu de la biotech."

"On a de très grandes forces en recherche dans les sciences de la vie au Québec, souligne Mme Gosselin. C'est la véritable matière première. Ce qu'on doit réussir à faire, c'est la traduction entre la recherche fondamentale et l'application commerciale."

Cette initiative devrait dynamiser le secteur. "Notre but premier est de rallier les acteurs du domaine, dit Paul Lévesque, président et chef de la direction de Pfizer Canada. Les 5 millions de dollars qu'on met dans le CQDM, c'est aussi pour faire preuve de leadership et attirer d'autres investissements."

"On a participé à la création du CQDM parce qu'il y a de l'excellente recherche qui se fait au niveau universitaire et qu'il y a beaucoup d'acteurs de l'industrie installés dans la région montréalaise, dit Philippe Walker, vice-président, découverte, d'AstraZeneca. La plupart de nos centres de recherche, en Europe comme en Amérique du Nord, sont proches de centres universitaires parce que c'est important pour nous d'avoir un bon contact avec les gens qui développent la recherche fondamentale."

"Les divers paliers de gouvernement, les entreprises et les fondations investissent environ un milliard de dollars par année au Québec en recherche biomédicale, précise M. Walker. Mais on investit très peu pour développer cette recherche de base et la transformer en des applications industrielles, commerciales, pharmaceutiques qui ont du potentiel. C'est difficile de transférer une découverte dans un projet qui a des chances de succès en milieu industriel."

Tous les projets du CQDM seront revus par une comité d'experts composé par le FRSQ, de sorte qu'il puisse garantir la qualité des projets, précise Marielle Gascon-Barré, du FRSQ.

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Mettre un médicament sur le marché peut prendre de 10 à 15 ans et coûter de 800 millions à 1 milliard de dollars. Source : Consortium québécois sur la découverte du médicament

dossiers@transcontinental.ca

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