Marie Saint Pierre habille les enfants pauvres

Publié le 15/11/2008 à 00:00

Marie Saint Pierre habille les enfants pauvres

Publié le 15/11/2008 à 00:00

Série Engagement dans la communauté (7 de 8) Des gens d'affaires ont compris que s'engager dans les communautés où ils font des affaires est une bonne idée. Cette série présente des entreprises qui améliorent les choses autour de nous et qui y trouvent leur compte.

Dans l'arène de la mode, la bataille est féroce. Difficile pour les designers de se tailler une place dans les chics magasins de New York. L'arme secrète de Marie Saint Pierre ? L'engagement social, qui a contribué à lui ouvrir les portes de la prestigieuse enseigne japonaise Takashimaya, sur la 5e Avenue, à Manhattan.

Habiller des enfants chaudement pour l'hiver, organiser des collectes de fonds pour une maison d'hébergement pour femmes violentées, concevoir une boîte à lunch au profit du Club des petits déjeuners, vendre d'un pull griffé pour l'organisme Dr Clown : la liste des engagements de la créatrice " made in Québec " est longue. Tellement qu'en 2006, elle lui a valu d'être nommée Chevalière de l'Ordre national du Québec.

Endosser une bonne cause

Porter des vêtements signés Marie Saint Pierre revient à endosser une bonne cause. Une réputation qui a dépassé les frontières du Québec, raconte la créatrice. " Cet engagement contribue à notre image de marque. Par exemple, quand j'ai rencontré la directrice du magasin Takashimaya, elle avait déjà fait des recherches sur moi. Elle m'a dit que mon produit se vendrait, mais surtout que mon engagement concordait avec leur philosophie. "

L'engagement de la designer dépasse toutefois la question de l'image. " Je considère que je dois redonner quelque chose à la société, même si c'est un choix très personnel. Je suis privilégiée. J'ai un travail que j'aime, deux beaux enfants en santé. "

La créatrice et entrepreneure s'est toujours préoccupée du sort des femmes. " C'est sûr que c'est mon marché, mais je trouve aussi qu'on parle peu de leur situation. Quand on sait que les mères monoparentales sont les plus pauvres de notre société, ça me touche directement en tant que femme et en tant que mère ", illustre-t-elle. C'est pourquoi, pendant plusieurs années, elle a mis l'épaule à roue pour organiser des défilés-bénéfice au profit de La Dauphinelle, une maison d'hébergement pour femmes violentées. " Organiser un tel événement prend six mois de travail à temps plein. Mais c'est l'occasion de faire connaître la situation à nos contacts, à notre clientèle. "

Plus de 1 200 enfants habillés chaudement

Après cet engagement auprès des femmes, Marie Saint Pierre s'est tournée vers les enfants. Une façon pour elle de soutenir les mères. En déménageant ses ateliers au coeur du quartier Saint-Henri de Montréal, en 2004, elle est frappée de voir le nombre de petits insuffisamment vêtus en hiver. C'est ce qui lui donne l'idée de créer le Fonds sous zéro. En récoltant argent et vêtements neufs, l'initiative a fourni habits de neige et accessoires à plus de 1 200 écoliers montréalais.

Pour dénicher des dons, Marie Saint Pierre utilise son réseau de contacts. Des compagnies comme Louis Garneau ou Deux par deux acceptent de contribuer. " Moi, je ne crée pas de vêtements pour enfants. Il a donc fallu solliciter des manufacturiers dans ce domaine pour qu'ils nous fournissent des habits de neige ou encore de l'argent. La clé, c'est vraiment d'établir des ponts avec les bonnes personnes. " Faute de temps pour organiser l'opération de A à Z, elle n'a pas hésité à confier la gestion du projet au Centre communautaire Hochelaga, en contact direct avec les enfants en difficulté.

Cette année, le directeur du centre, Roland Barbier, a pris contacte avec seize écoles défavorisées de la région de Montréal pour connaître leurs besoins exacts. Pendant deux semaines, appuyé par une vingtaine de bénévoles, l'organisme s'occupe de ramasser les vêtements, de les trier et de les distribuer aux quatre coins de Montréal.

Pour M. Barbier, le succès du Fonds sous zéro va de pair avec l'engagement de Marie Saint Pierre. Plusieurs de ses clients se rendent directement dans Hochelaga-Maisonneuve, les bras chargés de manteaux neufs. D'autres envoient d'importantes sommes pour soutenir la cause. " La directrice de la Fondation immobilière de Montréal pour les jeunes nous a donné 5 000 $ l'an dernier, non seulement parce que le projet permet d'aider concrètement les enfants, mais également parce qu'elle fait partie des clientes de Marie Saint Pierre ", raconte-t-il.

Pourtant, la créatrice agit avec discrétion. Depuis le grand défilé qui a lancé le projet, en 2004, son engagement n'a pas été souligné par un grand événement médiatique. Son site Internet ne le mentionne même pas. " On ne le crie pas sur les toits. Les enfants n'ont pas besoin de savoir d'où viennent les vêtements. Ils les trouvent dans leur casier, comme un cadeau. C'est une façon de préserver leur dignité. " Pourtant, le nombre de petits Montréalais qui bénéficient du fond ne cesse de grandir. " C'est un franc succès, indique Roland Barbier. En 2004, nous avons habillé 89 enfants, alors que cet hiver, nous prévoyons donner entre 500 et 550 habits de neige. "

dossiers@transcontinental.ca

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