Malgré la rareté du financement, il y aura toujours de l'argent pour les bons projets

Publié le 08/11/2008 à 00:00

Malgré la rareté du financement, il y aura toujours de l'argent pour les bons projets

Publié le 08/11/2008 à 00:00

Trouver l'argent nécessaire pour démarrer son entreprise ou la faire croître n'est pas une mince affaire en temps normal. C'est encore pire maintenant qu'une crise sévit sur les marchés financiers.

" Le principal impact de la crise est le resserrement du crédit, souligne Clemans Mayr, associé chez McCarthy Tétrault. Les prêteurs traditionnels, comme les banques, ont eux-mêmes de la difficulté à satisfaire leur propre besoin de liquidités en ce moment. Dans ce contexte, obtenir du crédit est plus difficile et plus onéreux, ce qui freine les activités d'expansion et les démarrages d'entreprises. "

L'avocat spécialisé en financement conseille aux entrepreneurs de garder en tête que le marché financier fluctue de façon imprévisible et que la durée de la crise est inconnue. " On constate que nos clients qui ne sont pas absolument obligés de rencontrer leur banquier remettent cette démarche à plus tard. Les entreprises qui, elles, n'ont pas le choix, doivent se montrer prudentes et obtenir des engagements très fermes. Il faut que le contrat soit le plus prévisible possible, malgré la volatilité des marchés. "

Du côté du capital de risque, les investisseurs sont aussi plus frileux. " Il est clair que l'investisseur qui examine un dossier se demande si c'est le bon moment d'investir, dit M. Mayr. La crise est donc une difficulté supplémentaire. L'entrepreneur ne doit surtout pas mettre de pression sur l'investisseur. C'est important d'étayer davantage le dossier qu'il lui soumet. "

Par ailleurs, poursuit l'avocat, les financiers bouderont des secteurs d'activité seront mis de côté par des investisseurs pendant un certain temps; l'immobilier, par exemple. En revanche, les secteurs de l'énergie renouvelable et de l'environnement sont promis à un bel avenir. " Je crois qu'il y aura toujours de l'argent pour les bons projets ", souligne de son côté Claude Choquette, président et chef des opérations du Groupe Le Massif et président de GDG, une société de capital de risque.

Une " enveloppe-récession " à la FTQ

C'est ce que croit aussi Gaëtan Morin, premier vice-président du Fonds de solidarité FTQ. " Les bonnes entreprises, celles qui ont des plans de développement solides, sont en bonne position pour saisir les occasions et se lier avec des investisseurs comme nous. La situation est effectivement plus risquée maintenant et elle le sera encore au cours des prochains mois. Le ralentissement économique aux États-Unis aura des effets collatéraux sur les entreprises québécoises. Cette situation est préoccupante, mais nous avons une vision à long terme et on sera là pour appuyer les gens qui repèrent des occasions intéressantes. "

Le Fonds de solidarité FTQ, qui fête ses 25 ans cette année, s'est d'ailleurs préparé en vue de la crise financière actuelle. " Nous avons prévu, il y a un an, une enveloppe-récession de 40 millions de dollars qui est intégrée dans le budget de 650 millions de dollars de cette année. On a commencé à utiliser cet argent pour soutenir certaines entreprises. "

M. Morin souligne que le Fonds ne prévoit pas mettre certains secteurs de côté. " Même en période difficile, nos experts des différents domaines d'activité peuvent déceler de belles occasions. Le textile, une industrie délaissée, en est un bel exemple. On a investi, l'an dernier, dans Stedfast. En créant des tissus innovateurs, l'entreprise a su miser sur les bons éléments pour maintenir sa compétitivité. "

Stedfast, de Granby, développe des produits servant à la fabrication de vêtements protecteurs contre les flammes et les bactéries, pour les secteurs médical, industriel, maritime, civil et militaire.

Aux entrepreneurs qui hésitent à démarrer leur entreprise, Daniel Paillé, professeur invité en finance d'entreprises à HEC Montréal, conseille de ne pas attendre.

" Il y a de l'argent disponible pour les bons projets. Oui, les conditions sont plus serrées qu'elles ne l'étaient. Mais ce n'est pas une raison pour reporter l'échéance. Bien évidemment, il faut s'assurer d'avoir un bon produit, que le marché existe et croire que notre projet va être une réussite. Il ne faut pas attendre et risquer de perdre du temps par rapport aux concurrents. "

lesaffaires.redaction@transcontinental.ca

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