Les transformateurs font le grand ménage

Publié le 22/11/2008 à 00:00

Les transformateurs font le grand ménage

Publié le 22/11/2008 à 00:00

L'annonce de la contamination à la Listeria de produits de charcuterie et de fromage a eu l'effet d'un électrochoc sur l'industrie de l'alimentation.

Au lendemain de la réouverture de l'usine de Maple Leaf à l'origine de la contamination, le 17 septembre, le président, Michael McCain, annonçait "la mise en oeuvre de normes encore plus strictes" pour veiller à la salubrité des aliments à l'usine.

Cet établissement devait procéder à plus de 1 200 tests de dépistage de la bactérie sur les chaînes de production et dans l'ensemble de ses installations, à un nettoyage en profondeur des outils de tranchage. L'usine augmentera le nombre de sites d'échantillonnage et la fréquence des tests. D'autres usines emboîteront le pas.

"Tout le monde a été secoué, même les entreprises qui ont des programmes de dépistage très poussés", dit Christine Jean, directrice technique au Conseil de la transformation agroalimentaire et des produits de consommation (CTAC).

"Le choc le plus important a été de découvrir que même en respectant les plus hautes normes de contrôle qualité, on n'est pas à l'abri", précise cette vérificatrice en services alimentaires.

Nettoyages

plus fréquents

Plusieurs de ses clients, dont des transformateurs alimentaires et de grandes chaînes de restauration rapide, ont augmenté la fréquence du nettoyage de leurs équipements et locaux, ciblé de nouveaux postes d'échantillonnage et augmenté le nombre de tests.

"Des procédures qui étaient auparavant effectuées tous les deux mois ont maintenant lieu chaque semaine. On prend désormais des échantillons durant les opérations de production, et plus seulement avant ou après un quart de travail", dit Mme Jean.

Haro sur le fromage

La soixantaine de fromagers artisanaux québécois qui transforment moins d'un million de litres de lait par année ont été durement secoués par l'affaire de la listériose.

"Les consommateurs ont associé la crise aux petits fromagers", dit Pierre Nadeau, président du Conseil des industries laitières du Québec. Quatre fromageries ont dû interrompre leurs activités durant la crise. L'une d'elles, La Voie lactée, de L'Assomption, ne les a jamais relancées.

"On a été chanceux. Les dommages auraient pu être bien plus importants. Il faut maintenant prendre les mesures nécessaires pour aider à relancer l'industrie fromagère du Québec et éviter d'autres crises", souligne M. Nadeau.

Les fromagers veulent être mieux soutenus

Les fromagers réclament depuis deux ans un meilleur encadrement technique de la part du ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation, selon M. Nadeau. Ils demandent entre autres l'assistance d'experts pour les conseiller sur la salubrité et le respect des plus hautes normes de qualité constante.

"Il faut se doter de méthodes de travail unformisées et obliger à effectuer périodiquement certains types d'analyses. On doit faire mieux", croit lui aussi Gilles Lafontaine, président de la Société des fromages du Québec.

L'avenir de l'industrie passe par des procédures claires en cas de problème, pour savoir par exemple quand fermer une usine infectée et pendant combien de temps.

En septembre, le gouvernement du Québec annonçait l'injection de 8,4 millions de dollars sur trois ans pour la relance du secteur fromager. La moitié des fonds servira à bonifier les programmes de contrôle d'assurance qualité.

"Il faut s'assurer que les entreprises auront les moyens de respecter les nouvelles règles. Les fromagers artisanaux ne disposent pas des mêmes ressources que les grandes fromageries industrielles", rappelle M. Lafontaine.

En réaction, la filière fromagère s'organise. Elle travaille notamment à mettre en place une politique d'achat groupés pour les services d'analyse. Cette démarche devrait permettre par exemple d'éviter les variations importantes de prix d'un laboratoire à l'autre, qui peuvent aller du simple au triple pour un même test.

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