Les forestières espèrent des jours meilleurs

Publié le 22/11/2008 à 00:00

Les forestières espèrent des jours meilleurs

Publié le 22/11/2008 à 00:00

L'industrie forestière du Nouveau-Brunswick a les deux pieds dans une crise qui n'est pas à la veille de se terminer. Ce secteur, qui compte pour 9 % du produit intérieur brut (PIB) de la province, a perdu le quart de ses 23 000 emplois depuis deux ans. Près de 6 000 travailleurs ont gonflé les rangs des chômeurs.

Tous les secteurs d'activité (production de pâte à papier, sciage, fabrication et sylviculture) ont écopé, dit Mark Arsenault, pdg de l'Association des produits forestiers du Nouveau-Brunswick.

Dans la fabrication de pâte, deux fermetures majeures ont retenu l'attention. Dans le cadre de son plan de restructuration, AbitibiBowater a fermé son usine de Dalhousie, dans le Nord de la province, le 30 janvier 2008. Cette usine employait 400 personnes.

Un mois auparavant, le même scénario s'était répété à Miramichi, où UPM a fermé son usine de fabrication de pâte et une autre de sciage. Les deux usines d'UPM à Miramichi fournissaient du travail à 600 travailleurs.

Ces décisions ont eu des impacts sur l'ensemble de la chaîne d'approvisionnement. Le nombre de scieries au Nouveau-Brunswick est en chute libre. "Nous en comptions 85 en 1999. Il n'y en a plus que 60. De ce nombre, 25 scieries fonctionnent à pleine capacité", dit Mark Arsenault.

Crise du marché américain

La santé de l'industrie forestière du Nouveau-Brunswick dépend de celle de l'économie américaine, empêtrée dans une profonde crise financière qui s'est transformée en récession. Plus de 80 % des exportations de l'industrie forestière de la province prennent la route des États-Unis.

"Lorsqu'il y a une crise ou une récession au sud de la frontière, nous sommes toujours les premiers frappés, dans la foresterie, mais aussi dans l'ensemble de notre économie. Par contre, le Nouveau-Brunswick sera une des premières provinces à bénéficier d'une relance aux États-Unis", explique André Leclerc, professeur en économie au campus d'Edmundston de l'Université de Moncton.

"Il n'y aura pas de reprise avant 12 mois aux États-Unis. En attendant cette relance, plusieurs de nos membres améliorent leur efficacité manufacturière", dit M. Arsenault

Une lueur d'espoir à l'horizon

Le tableau n'est pas complètement noir, plaide le pdg de l'Association des produits forestiers du Nouveau-Brunswick.

Le rapport Perspectives d'avenir pour l'industrie des produits forestiers au Nouveau-Brunswick, dressé par Don Roberts, directeur de Marchés mondiaux CIBC, et Peter Woodbridge, de Woodbridge Associates, tend à lui donner raison.

Le secteur des pâtes et papiers du Nouveau-Brunswick a mieux survécu à la tourmente que celui du Québec et de l'Ontario, écrivent les auteurs.

Par exemple, la part de la province dans l'industrie des pâtes et papiers au Canada est passée de 8 %, en 2005, à 11 %, l'an dernier.

Par ailleurs, les auteurs du rapport estiment que le prix mondial du bois - à la baisse depuis une vingtaine d'années - augmentera au cours de la prochaine décennie.

Selon l'étude de M. Roberts, la combinaison de cinq chocs sur le marché mondial du bois entraîneront ce renversement de tendance : la pénurie de bois qui s'aggrave en Asie, l'augmentation des taxes à l'exportation en Russie, la réduction du nombre des billes récoltées illégalement, la présence d'un insecte qui a un effet dévastateur sur les forêts de l'Ouest canadien et la croissance de la demande dans le secteur de la bioénergie.

Pour se sortir de la crise, les sociétés ne doivent pas hésiter à revoir leur gamme de produits, dit Mark Arsenault. C'est ce qu'a fait AV Nackawic, une usine qui appartient à la multinationale indienne Aditya Birla.

L'usine, située à Nackawic, à une vingtaine de kilomètres à l'ouest de Fredericton, a abandonné la pâte à papier pour une pâte chimique destinée à l'industrie textile. Elle est envoyée dans des usines de fabrication de rayonne du groupe Aditya Birla, en Inde, indique Kevin Jewett, d'AV Nackawic.

Cette décision a permis de sauver les 350 emplois de l'usine, affirme M. Jewett.

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