Les finances des nouveaux entrepreneurs

Publié le 02/02/2013 à 00:00

Les finances des nouveaux entrepreneurs

Publié le 02/02/2013 à 00:00

Le Québec compte plus de 500 000 travailleurs autonomes, soit environ 15 % de la main-d'oeuvre totale. Depuis quelques décennies, leur nombre croît plus vite que celui des salariés. Que ce soit par choix ou par défaut, ce sont par définition des entrepreneurs responsables de leur sort.

Certains décideront de se lancer véritablement en affaires et opteront pour l'incorporation. C'est un statut qui mérite considération si on est en mesure d'en profiter pleinement, ne serait-ce que sur le plan fiscal.

Quels types de rémunération s'offrent à l'entrepreneur ?

Il y a en a deux : le salaire, tel qu'on le connaît habituellement, et les dividendes versés à même les profits de l'entreprise. La formule des dividendes peut être avantageuse, parce qu'elle encourt un taux d'imposition moins élevé. Au Québec, pour un revenu global imposable de 50 000 $, le taux marginal sera de 24,1 % comparativement à 38,4 % pour un salaire ; pour un revenu de 100 000 $, les taux seront respectivement de 38,5 % et de 50 %.

Y a-t-il d'autres critères à envisager pour choisir entre un paiement en salaire ou en dividendes ?

Bien sûr. Prenons l'exemple du régime enregistré d'épargne-retraite (REER). Contrairement à un salaire, un dividende n'est pas considéré comme un «revenu gagné». Or, le montant que l'on peut verser dans son REER est établi en pourcentage de ce revenu. Le montant ne peut donc pas tenir compte des dividendes qui ont été encaissés, ce qui risque de limiter la contribution permise pour l'année en cours.

Est-il vrai qu'on peut faire valoir toutes sortes de dépenses aux fins d'impôt ?

Oui, pourvu que le critère de base soit respecté : les dépenses doivent avoir permis de gagner un revenu. D'où la nécessité de bien conserver et de bien annoter vos reçus, ce qui sera utile si le fisc décide un jour de réviser vos dossiers.

À combien peut se chiffrer la facture totale de l'incorporation ?

Le coût de l'incorporation proprement dite auprès du Registraire des entreprises coûte 316 $ cette année. S'ajoutent à cela les frais d'avocat, qui peuvent facilement atteindre 1 000 $, plus le coût du livre d'entreprise, où seront consignés les procès-verbaux et autres actes officiels, environ 100 $. C'est le début, parce qu'il faudra ensuite payer les frais liés à la production de ses états financiers, à la mise à jour de son dossier et à d'autres formalités. Ainsi, il faut s'assurer d'un chiffre d'affaires minimum pour être en mesure d'amortir avantageusement ces dépenses.

Les «formalités» peuvent-elles finir par se révéler coûteuses ?

Pour les entreprises de cinq employés ou moins - qui représentent 95 % des entreprises québécoises -, la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante en évalue le coût annuel à 5 942 $. Aux États-Unis, par comparaison, on parle d'un coût équivalent d'à peine 4 000 $. Les règlements en cause viennent des trois ordres de gouvernement (fédéral, provincial et municipal) qui ont chacun leurs exigences.

Quel est le taux de survie des nouvelles entreprises ?

Une étude du gouvernement du Québec réalisée en 2008 établit à 33,7 % après cinq ans celui des petites entreprises (cinq employés ou moins). Le taux des autres est de 50,6 %. Il est à noter que les premières années sont les plus critiques. La situation s'améliore avec le temps. Le métier d'entrepreneur demande du cran et de la ténacité.

Notre chroniqueur René Vézina anime Déficit zéro, une émission éducative sur les finances personnelles diffusée à Télé-Québec. Chaque semaine, le cahier Investir vous présente des capsules-conseils sur les thèmes abordés dans l'émission. Vous pouvez également lire des articles complémentaires sur LesAffaires.com.

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