Les croisières s'amusent

Publié le 05/06/2010 à 00:00

Les croisières s'amusent

Publié le 05/06/2010 à 00:00

Par Claudine Hébert

Face à la forte concurrence des destinations touristiques internationales, le Québec doit se distinguer par des produits uniques. Et le fleuve Saint-Laurent est un des atouts qui peut assurer la pérennité touristique du Québec à l'échelle mondiale. " C'est l'épine dorsale de notre offre touristique ", souligne Jean-Marc Eustache, président de Transat AT, qui en vante régulièrement les paysages et la richesse patrimoniale. Mais qui sont sous- exploités.

Ce marché est en ébullition. Depuis 1999, l'Association des croisières sur le Saint-Laurent travaille à la promotion de notre estuaire auprès des grands organisateurs de croisières européens et américains. Et ces actions entraînent des résultats. " En cinq ans, notre marché des croisières a grimpé de plus de 50 % passant de 112 000 passagers à plus de 175 000 prévus pour la saison 2010 ", rapporte René Trépanier, directeur de l'Association des croisières sur le Saint-Laurent.

Ce nombre devrait doubler d'ici 2014. En fait, il suffirait qu'une société réserve une de ses lignes de croisière à temps plein pendant toute une saison pour que le nombre de passagers s'approche du million.

Neuf ports de croisière

Actuellement, les principaux bateaux de croisière qui accostent au Québec effectuent la route Canada-Nouvelle-Angleterre. En partance de New York ou Boston, ils remontent le fleuve jusqu'à Montréal. " Les gros paquebots de plus de 2 000 passagers doivent toutefois s'arrêter à Québec, en raison de la hauteur des ponts qui empêchent leur passage ", explique M. Trépanier.

Ces navires s'aventurent sur le fleuve en mai et juin et reviennent de septembre à octobre pour la saison des couleurs. Il faut savoir que les sociétés observent un cycle. En juillet et août, la plupart de ces bateaux opèrent en mer Méditerranée. Et de novembre à avril, ils croisent dans les Caraïbes.

Les paquebots peuvent faire escale à neuf endroits sur la route maritime du Québec. Outre Québec et Montréal, cette route propose sept autres escales : Trois-Rivières, Saguenay, Gaspé, Baie-Comeau, Sept-Îles, Havre-Saint-Pierre et les Îles de la Madeleine. Les six dernières font l'objet d'importants travaux de développement et d'amélioration portuaires depuis mai 2008. Grâce à une collaboration entre le ministère du Tourisme du Québec, Développement économique Canada et les autorités locales, ce sont 156 millions de dollars qui sont actuellement investis pour rehausser leur offre.

Un produit qui se démarque

Autrement dit, le Québec est en train de se doter d'une offre de croisières exceptionnelle qui met en valeur les caractéristiques de chaque escale, le volet historique de Montréal et de Québec et la présence de nombreux mammifères et d'oiseaux marins. " Un produit que les sociétés de croisière comparent régulièrement à l'Alaska ", dit M. Trépanier.

En 2009, le marché des croisières a rapporté 84,5 millions de dollars en revenus directs, dont deux tiers provenaient de l'approvisionnement des bateaux (fuel, nourriture et frais de port). Le reste est attribuable aux croisiéristes qui, pendant la durée de chaque escale de 8 à 12 heures, dépensent en moyenne plus de 110 $. " Et ce montant atteint 183 $ lorsque l'escale sert à la fois de point de débarquement ou d'embarquement de nouveaux passagers, comme c'est le cas à Montréal et à Québec ", dit M. Trépanier.

Pour le moment, le marché des croisières internationales est composé de Nord-Américains (63 %) et d'Européens (27 %). Une minorité vient d'ailleurs dans le monde (10 %). Le marché canadien représente un maigre 5 %, mais il devrait croître grâce à l'augmentation du nombre d'arrivées et de départs qui se feront à Montréal et à Québec. Ainsi, les touristes pourront entamer ou terminer leur périple sur le fleuve en sol québécois. Plus d'une dizaine de départs et d'arrivées dans chacun des deux ports sont prévus à l'horaire de 2010.

dossiers@transcontinental.ca

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