Vous utilisez l'analyse technique pour évaluer les marchés. Expliquez-nous en quoi consiste votre démarche.
«La tendance est votre amie», dit une expression populaire dans notre milieu. La première chose que nous tentons de déterminer est de savoir si nous sommes dans un marché haussier ou baissier. Dans un marché haussier, les surprises sont généralement positives ; dans un marché baissier, c'est l'inverse. J'utilise beaucoup la moyenne mobile de 40 jours [le cours moyen d'une action durant les 40 jours précédant une date donnée]. Lorsque le cours d'une action est supérieur à une moyenne mobile de 40 jours qui est en progression, c'est un signal technique positif.
Qu'indiquent les données pour les marchés américains et canadiens ?
À New York, le S&P 500 a connu une excellente progression depuis un an. J'estime que l'indice prendra une pause en septembre ou en octobre, mais que la tendance haussière se poursuivra jusqu'à la fin de l'année. Le marché canadien a nettement sous-performé les marchés américains, mais il pourrait nous réserver des surprises. Les données indiquent un marché haussier pour les banques canadiennes et le secteur de l'énergie [ces deux secteurs représentent 58 % de l'indice]. Nous pensons que le S&P/TSX peut atteindre 14 000 points.
Quelle société est sur votre écran radar ?
L'action de Bombardier (Tor., BBD.B) se négocie à un cours supérieur à sa moyenne mobile de 40 jours, et celle-ci est en progression. D'autres indicateurs sont aussi positifs. Des inquiétudes demeurent au sujet du CSeries. Le signal qu'on reçoit, c'est que les gens y investissent leur argent et qu'ils ont confiance que tout ira bien. Dans le secteur de l'énergie, Husky Ernegy (Tor., HSE) est sur une tendance ascendante, mais nous serions plus optimistes si son titre franchit le seuil des 30 $.
Donnez-nous un exemple d'entreprise pour laquelle l'optimisme des analystes ne se reflète pas dans l'analyse technique ?
Le détaillant de yoga Lululemon (Nasdaq, lulu). La société a connu des difficultés avec le départ de sa dirigeante et le défaut de fabrication de pantalons. Le discours dominant est de prévoir que ces revers sont temporaires. Ce n'est pas ce qu'indiquent les cours qui stagnent depuis plus d'un an.
