Le retour aux études, un rêve à financer

Publié le 02/03/2013 à 00:00

Le retour aux études, un rêve à financer

Publié le 02/03/2013 à 00:00

Le débat demeure intense, au Québec, sur le coût des études supérieures. Tellement, qu'il occulte pratiquement tout le reste.

Pourtant, une autre question mériterait davantage d'intérêt, compte tenu du taux de décrochage élevé : comment faire pour aider ceux et celles qui souhaitent retourner aux études ?

Beaucoup d'étudiants arrêtent en cours de route, parce qu'ils sont à bout de souffle, parce qu'ils trouvent un emploi à leur goût ou pour toute autre raison. Mais vient un temps où surgit le doute et où on se demande s'il ne vaudrait pas mieux terminer ce qui a été entrepris.

C'est ce qui travaille Olivier, 35 ans, deux enfants, qui raconte son cheminement cette semaine à Déficit zéro, sur les ondes de Télé-Québec. Il se rend compte que ce n'est pas qu'une question de détermination : les aspects financiers pèseront lourd. Il devra renoncer à une partie de son salaire, tout au moins, revoir son budget, sans compter l'enjeu de la conciliation études-famille...

Heureusement, il peut obtenir un coup de pouce grâce au Régime d'encouragement à l'éducation permanente (REEP). Voici comment il peut en bénéficier.

Comment fonctionne le Régime d'encouragement à l'éducation permanente ?

Le REEP est un rejeton du REER. En fait, on peut retirer jusqu'à 10 000 $ par année de son régime enregistré d'épargne-retraite, sans pénalité, si cet argent sert à financer un retour aux études à temps complet. Le plafond est de 20 000 $ ; cependant, on peut aussi mettre à contribution le REER de son conjoint, ce qui double le montant admissible. Il faudra nécessairement rembourser son REER par la suite. Vous aurez 10 ans pour remettre dans vos REER les montants retirés.

Comment évaluer l'amélioration de la rémunération selon les diplômes ?

Dans une chronique publiée en 2011 dans L'actualité, l'économiste Pierre Fortin, de l'École des sciences de la gestion de l'UQAM, la présentait ainsi : en 2008, au Québec, le salaire moyen d'un travailleur possédant un diplôme d'études secondaires était de 38 900 $, tandis qu'il atteignait 52 700 $ pour le diplômé universitaire. Au final, pour toutes les années actives d'une personne, on parle d'une différence potentielle d'un million de dollars (avant impôts), selon qu'elle ait obtenu l'un ou l'autre de ces diplômes.

Dans quelle mesure la loi du 1 % (sur la formation) peut-elle aider ?

Une entreprise dont la somme des salaires atteint un million de dollars est tenue d'investir annuellement 1 % de sa masse salariale totale dans le perfectionnement de ses employés. Si on vous demande de suivre une formation, vous n'avez pas à la payer et vous n'avez pas à reprendre le temps passé à peaufiner vos compétences. Toutefois, on peut imaginer que l'employeur privilégiera un type de formation plus liée aux intérêts de l'entreprise qu'à vos aspirations personnelles.

Comment peut-on atténuer l'impact financier d'un retour aux études ?

En se prévalant de toutes les mesures et des incitatifs offerts par les gouvernements et les institutions financières. Par exemple, il est possible de réduire l'impôt à payer en faisant valoir les déductions liées aux frais de scolarité et aux autres dépenses admissibles. Il se peut aussi que des fonds demeurent dans un régime enregistré d'épargne-études à son nom : on peut s'en prévaloir jusqu'à 40 ans après son ouverture. Et les banques et caisses proposent des marges de crédit étudiantes dont les taux d'intérêt sont moins élevés.

Notre chroniqueur René Vézina anime Déficit zéro, une émission éducative sur les finances personnelles diffusée à Télé-Québec. Chaque semaine, le cahier Investir vous présente des capsules-conseils sur les thèmes abordés dans l'émission.

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