Le Québec a peut-être évité la récession par la peau des dents

Publié le 19/10/2013 à 00:00, mis à jour le 17/10/2013 à 09:52

Le Québec a peut-être évité la récession par la peau des dents

Publié le 19/10/2013 à 00:00, mis à jour le 17/10/2013 à 09:52

L'état du marché du travail demeure fragile au Québec, mais le spectre d'une nouvelle récession vient peut-être d'être écarté, de justesse. Cependant, nous le saurons avec certitude seulement dans un mois, lorsque paraîtront les chiffres sur le PIB du troisième trimestre (juillet à septembre).

Rappelons qu'au deuxième trimestre, le PIB du Québec avait perdu 0,7 %, alors que dans l'ensemble du Canada, le PIB augmentait de 1,7 %. Nous avons plutôt fait figure de boulet national lors du printemps.

Ouf ! Le 11 octobre, Statistique Canada nous a appris que le Québec a gagné des emplois en septembre, une première en quatre mois. C'est bien. Ce qui l'est moins, cependant, c'est que cette addition de 15 000 jobs touche essentiellement le travail à temps partiel. En ce qui concerne le temps plein, la situation s'est encore dégradée, quoique légèrement, avec un recul de 500 emplois.

C'est comme si la machine à créer des emplois s'était enrayée. L'économie du Québec est en panne, comme l'écrivaient les économistes du Mouvement Desjardins à la fin de l'été. Et ils ne font pas de politique, pas plus que moi : ils constatent, et ils signalent que nous faisons du surplace.

Du moins, il semble que les employeurs du secteur privé aient recommencé à embaucher, et ce, d'un bout à l'autre du pays. On n'engage personne lorsque les perspectives économiques sont grises. C'est probablement le signe le plus encourageant d'une confiance relative dans l'économie.

En revanche, les administrations publiques, soumises à un régime d'austérité, continuent de remercier des travailleurs. Même des analystes réputés conservateurs commencent à suggérer aux différents gouvernements - tant municipaux que provinciaux ou fédéral - d'y aller «mollo» avec les compressions. En période de lent rétablissement comme celle que nous connaissons, il ne faudrait pas que le remède tue le cheval. Autrement dit, il faut éviter que les mises à pied liées au nettoyage des finances publiques ne mettent en péril la reprise économique, faute de consommateurs ayant les moyens de consommer.

Pitié pour les jeunes

Le pire, c'est que les jeunes constituent encore la catégorie de personnes la plus touchée. Toujours pas de déblocage de leur côté.

Les statistiques sont de nouveau trompeuses. Officiellement, le taux de chômage des 15-24 ans vient d'afficher son amélioration la plus prononcée depuis des années : en un mois, il est passé de plus de 14 % à 12,9 %. Sauf que, comme l'écrit Statistique Canada : «Cette baisse a été largement attribuable à la diminution du nombre de jeunes à la recherche de travail». Ainsi, plusieurs se sont tout simplement découragés. Le taux de chômage, faut-il préciser, mesure le pourcentage de personnes officiellement inscrites sur les listes, mais qui n'arrivent pas à se trouver du boulot. Quand certains individus se retirent parce qu'ils perdent espoir, le taux baisse. Ce qui ne veut pas dire que l'horizon se soit éclairci. Voilà pourquoi il faut aller au-delà des données brutes.

Ce phénomène est d'autant plus inquiétant qu'il dure depuis la crise de 2008. On a assisté à un rebond parmi les autres groupes d'âge, de sorte que le niveau d'emploi est revenu au niveau d'avant la récession. Mais pas chez les jeunes. Or, quand vous commencez votre vie active et que les portes se ferment devant vous, votre confiance est ébranlée. Au bout d'un certain temps, vous commencez à douter de vos moyens, et il devient de plus en plus difficile de reprendre confiance.

Ce qui nous ramène à la réalité québécoise. Peu importe l'angle sous lequel on aborde la question, l'économie du Québec piétine, quand elle ne s'enfonce pas, alors qu'elle progresse dans d'autres États du continent, du Mexique au Yukon.

Le Canada s'est globalement enrichi de 212 000 emplois en 12 mois. Le Québec ? De presque rien. Il faudra bien admettre - indépendamment des opinions politiques - que nous allons à l'inverse des autres.

Même les Américains performent mieux, bien qu'ils soient empêtrés dans des méandres politicoéconomiques. En un an, les États-Unis ont gagné quelque deux millions d'emplois, une amélioration encourageante, bien qu'elle soit loin d'être suffisante pour compenser les pertes engendrées pendant la récession. Et si le cirque politique pouvait prendre fin, l'élan pourrait s'amplifier.

Ici ? Avec un peu de chance, nous pourrons parvenir à monter dans le train que d'autres ont mis en marche. Il faudra quand même faire démarrer le nôtre un jour.

rene.vezina@tc.tc

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