Le programme d'achat d'électricité issu de la biomasse affronte des écueils

Publié le 01/06/2013 à 00:00

Le programme d'achat d'électricité issu de la biomasse affronte des écueils

Publié le 01/06/2013 à 00:00

Le programme d'Hydro-Québec d'achat d'électricité de centrales de cogénération à la biomasse forestière connaît des ratés, selon des sources de l'industrie. Plusieurs facteurs, dont l'incertitude liée aux coûts d'approvisionnement, rendraient difficile, voire impossible, la réalisation de projets.

Lancé en décembre 2011, ce programme découle d'une décision de Québec. À l'origine, Hydro-Québec (HQ) devait acquérir 150 mégawatts d'électricité, une cible doublée par le gouvernement de Jean Charest. Or, les contrats signés sont loin de cet objectif, et le programme prendra fin le 20 décembre.

En date du 28 mai, HQ avait conclu six contrats, totalisant 167,53 MW. Cinq entreprises ont signé des ententes : Produits forestiers Résolu (deux contrats), Fortress Global Cellulose, Innoventé, Tembec Énergie et Fibrek (contrôlée par PF Résolu). Fibrek et PF Résolu vendent déjà de l'électricité à la société d'État.

Le porte-parole d'HQ, Louis-Olivier Batty, affirme que le programme suit «son cours normal» et que d'autres projets sont à l'étude. Il reste sept mois pour atteindre la cible de 300 MW. HQ refuse de dire si les projets à l'étude lui permettront d'y arriver.

Selon trois sources, la difficulté de monter des projets économiquement viables tient à l'incertitude qui entoure les coûts d'approvisionnement en biomasse, et ce, en raison du nouveau régime forestier, dont une partie de la valeur est désormais déterminée par le jeu de l'offre et de la demande.

Comme les contrats signés avec HQ durent de 15 à 25 ans, il est difficile pour le promoteur d'une centrale de cogénération de réaliser un montage financier précis et prévisible à long terme.

Prix indexé

Autre source d'incertitude : le prix de l'électricité vendue à HQ, fixé à 10,6 cents le kilowattheure et qui sera indexé sur l'inflation, n'a pas été déterminé par un appel d'offres. Ce prix est inférieur à celui du précédent programme d'achat d'électricité de biomasse (11,2 cents), lancé en 2009. Ce prix avait été fixé par l'offre et la demande.

Ces deux facteurs (les coûts d'approvisionnement et le prix de l'électricité) font en sorte que des banquiers sont hésitants, affirme une source de l'industrie. «Les promoteurs assument un risque financier important.» Des cinq entreprises jointes par Les Affaires et qui ont signé des contrats avec HQ, aucune n'a dit avoir eu de problèmes à financer son projet.

Un autre facteur inquiète les promoteurs qui n'ont pas encore signé de contrats. C'est que HQ est actuellement devant la Régie de l'énergie pour y faire approuver de nouvelles exigences de raccordement à son réseau de transport. Une demande qui vise à assurer une plus grande stabilité et une meilleure fiabilité à son réseau, selon HQ.

Or, si la Régie donne son feu vert à la société d'État, ces nouvelles normes pourraient faire bondir les coûts de raccordement au réseau. «Ça peut représenter plusieurs millions de dollars par projet», soutient un industriel. Une autre source prétend que ces coûts supplémentaires pourraient «même affecter la rentabilité d'un projet».

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