Le plan de formation, l'arme secrète du gestionnaire avisé

Publié le 12/10/2013 à 00:00, mis à jour le 10/10/2013 à 10:10

Le plan de formation, l'arme secrète du gestionnaire avisé

Publié le 12/10/2013 à 00:00, mis à jour le 10/10/2013 à 10:10

Qui prend la peine de se doter d'une vision globale de ses besoins de formation ? Pourtant, tout bon gestionnaire devrait avoir son plan de formation en main pour mener sa carrière à bon port. Voici sept questions à se poser avant de passer à l'action.

1 Pourquoi se doter d'un plan de formation ?

Dans une économie mondialisée, les gestionnaires comme les entreprises ne peuvent pas se permettre de se reposer sur leurs acquis et leur formation initiale. «Le défi des gestionnaires est d'assurer leur performance ainsi que celle de leur équipe, afin de se distinguer de la concurrence», avance Carolina Castro, coach professionnelle chez Vézina Nadeau Labre.

Pour cela, ils doivent être en mesure de répondre aux exigences toujours davantage élevées des organisations : «Les employeurs recherchent des compétences de plus en plus précises, comprenant à la fois des savoir-faire et des savoir-être. Dans un tel contexte, une personne qui prend sa formation en main et qui reste à jour dans ses compétences sera donc plus compétitive», estime François Labrecque, conseiller d'orientation.

Il en va également de l'épanouissement personnel : si bâtir un plan de formation permet d'avoir un profil plus intéressant pour d'autres organisations, il aide également à être mieux outillé pour passer d'un profil de spécialiste à celui d'un gestionnaire.

2 À quel moment de sa carrière doit-on commencer ?

Il est possible de prendre du recul à tout moment pour faire le point sur ses compétences. Cependant, les experts en ressources humaines ont tendance à dire que le plus tôt est le mieux. «Lorsqu'on sort de l'université, il y a une période de confrontation avec la réalité, durant laquelle on se rend compte qu'on n'utilisera peut-être que de 20 à 30 % de son bagage, alors qu'il y a des choses qu'on n'a pas apprises. On a donc tout intérêt à regarder tout de suite quelles seront les compétences nécessaires pour la prochaine étape», estime François Labrecque.

3 À qui faire appel ?

La première étape est d'aller frapper à la porte de son supérieur immédiat ou du service des RH pour manifester sa volonté d'acquérir de nouvelles compétences. «Certaines grandes entreprises ont leurs propres programmes de relève ou d'accompagnement des nouveaux gestionnaires qui peuvent permettre d'accéder à des formations», affirme Nathalie Cotard, coach de gestion et enseignante en leadership et habiletés de gestion à l'Université Laval.

Le gestionnaire peut aussi se renseigner auprès des départements de formation continue des universités et des cégeps. «Il peut être utile de rencontrer un conseiller d'orientation ou un coach en gestion de carrière pour définir ses objectifs, faire de la recherche et passer des tests psychométriques en vue de mieux connaître son profil et ses compétences», rapporte Carmen Sicilia, directrice du département de développement de carrière et perfectionnement professionnel, à l'École d'éducation permanente de l'Université McGill.

4 Comment s'y prendre ?

«Trop souvent, les gens essaient de choisir une formation avant même de savoir quel sera leur objectif professionnel», remarque Mme Sicilia. La première étape reste donc de déterminer les compétences déjà développées, par la formation générale et les expériences professionnelles, ainsi que celles qui manquent pour atteindre ses objectifs. «Si vous souhaitez devenir un jour un pdg, vous pouvez commencer par noter toutes les compétences que cela vous prendrait et préciser celles qu'il vous faudrait développer», cite en exemple Carolina Castro.

Pour ceux qui souhaitent effectuer un virage dans leur carrière, la tentation est parfois grande de vouloir tout changer, mais... «Avoir de l'intérêt pour un poste n'est pas suffisant pour un employeur, qui achète avant tout les compétences que vous amenez. Il vous faudra donc aussi répertorier et prendre en compte vos forces», rappelle le conseiller d'orientation François Labrecque.

Il est ensuite fortement conseillé de rédiger ses objectifs sur papier et d'y joindre un CV. On peut ainsi mettre ses idées au clair et disposer d'un solide argumentaire qu'on pourra présenter à son service des RH, à son supérieur ou à un conseiller d'orientation.

5 Quelle formule choisir ?

Une fois le bilan effectué, c'est le moment de déterminer quels seront les moyens à utiliser pour mettre le plan de formation en oeuvre. Ils peuvent être multiples, en passant par de la formation, du coaching, du mentorat, des lectures, des conférences, l'immersion dans un nouveau projet, etc.

Les universités développent depuis quelques années une panoplie de formules destinées aux employés et aux cadres qui souhaitent reprendre leurs études : apprentissage en ligne, formations hybrides, microprogrammes, formations à temps partiel ou à temps plein. C'est principalement en fonction de votre objectif, de votre budget et du temps dont vous disposez que vous pourrez affiner votre choix.

«Ceux qui souhaitent acquérir une nouvelle compétence ou augmenter leur échelle salariale pourront y aller de cours à temps partiel, tandis que d'autres qui veulent totalement se réorienter se tourneront peut-être plus vers de la formation à temps plein», constate François Labrecque.

Il reste que, pour développer ses compétences en gestion, on ne peut pas faire l'impasse sur quelques cours incontournables, tels que l'accompagnement au changement, le leadership, la communication ou la gestion d'équipe.

Le type de formation choisie a aussi son importance. «Demandez-vous si vous souhaitez une formation créditée ou reconnue par votre ordre professionnel, afin de pouvoir franchir un grade ou de poursuivre vers un MBA, par exemple», rappelle Carmen Sicilia.

6 Existe-t-il de l'aide ?

Au Québec, la Loi sur les compétences oblige les employeurs, dont la masse salariale est de 1 million de dollars et plus, à verser l'équivalent de 1 % de celle-ci dans la formation du personnel. La limite : faute de moyens, les PME et TPE ne sont pas incluses dans ce dispositif. «En fonction des organisations, les salariés des grandes entreprises peuvent ainsi avoir accès à une enveloppe budgétaire si leur projet de formation est lié au poste, à des formations données à l'interne, voire même à une université d'entreprise», énumère François Labrecque.

Les salariés peuvent également s'entendre avec leur employeur pour que celui-ci libère des journées de travail, ce qui leur permettra de suivre une formation, en échange d'une aide financière. En fonction de votre statut, Emploi-Québec peut également financer jusqu'à la moitié du coût de votre formation. Et si votre programme est reconnu par le ministère de l'Éducation, il est possible d'avoir accès au programme des prêts et bourses du gouvernement du Québec. Enfin, pour les travailleurs autonomes, il ne faut pas oublier que les frais de formation peuvent être comptabilisés dans les dépenses annuelles. «Il ne faut pas voir la formation comme une dépense, mais comme un investissement sur soi et dans ses savoir-faire, qui aide à demeurer compétitif et agile», estime Carolina Castro.

7 Comment faire évoluer son plan de formation ?

«Avec l'âge, vos valeurs changent, et avec elles, la direction et les compétences de votre profil ! Un gestionnaire doit donc se regarder un peu comme une entreprise, et se demander régulièrement s'il doit ou non revoir ses objectifs», estime Carmen Sicilia, de l'Université McGill.

L'idéal serait de faire un bilan tous les ans, à l'occasion de son entretien annuel par exemple, et de réajuster ses objectifs ensuite chaque année. «Il ne faut pas hésiter à prioriser vos besoins, quitte à vous fixer de petits objectifs, en commençant par vous inscrire à quelques modules de formation. Il vous sera ensuite toujours possible de terminer votre parcours, cela afin de ne pas vous décourager», ajoute Carolina Castro, de Vézina Nadeau Labre.

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