Le Réseau des sports (RDS) aura bientôt de la concurrence, prévoit le secrétaire général du Centre d'études sur les médias de l'Université Laval, Daniel Giroux, à la suite de la décision du CRTC, en octobre, de déréglementer le secteur des chaînes de télévision sportives.
" Comme le CRTC, je crois qu'il y a de la place pour de nouveaux acteurs. RDS est le canal spécialisé le plus important au Québec et la quatrième chaîne après TVA, Radio- Canada et TQS, avant l'acquisition de cette dernière par les frères Rémillard ", précise M. Giroux.
Selon les chiffres tirés du document du CRTC intitulé Services de télévision payante, à la carte, VSD et d'émissions spécialisées, les revenus de RDS ont crû en moyenne de 5,3 % par année, de 2003 à 2007, passant de 76,9 à 94,6 millions de dollars. " C'est en raison des bons résultats financiers des canaux sportifs spécialisés que le CRTC a décidé de permettre une concurrence directe ", dit M. Giroux.
Selon ce spécialiste des médias, quatre candidats sont susceptibles de présenter des demandes de licence télévisuelle sportive au Québec : Rogers, Quebecor, Corus Entertainment et Radio-Canada.
ROGERS
Propriétaire de Sportsnet, Rogers pourrait imiter CTV globemedia, qui exploite non seulement RDS au Québec, mais aussi la station anglophone TSN.
De 2003 à 2007, les revenus de Sportsnet sont passés de 104,7 à 147,3 millions de dollars. Le bénéfice d'exploitation a bondi de 5,4 à 21,4 millions de dollars.
Le directeur des communications de Sportsnet, David Rashford, dit que sa chaîne analyse les impacts de la décision du CRTC. " Pour le moment, nous n'envisageons pas de déposer une demande de licence pour exploiter une chaîne sportive francophone au Québec. C'est une décision qui appartient à Rogers Media, entreprise à laquelle Sportsnet appartient ", a-t-il ajouté.
QUEBECOR MEDIA
Le géant médiatique estime qu'il est trop tôt pour se prononcer sur l'opportunité de demander une licence. " Nous sommes toujours en phase d'analyse de la décision du CRTC. Une entreprise comme la nôtre ne peut pas fermer la porte aux occasions d'affaires qui se présentent ", dit Isabelle Dessureault, vice- présidente, affaires publiques, de Quebecor Media.
La principale chaîne de télévision du groupe, TVA, a surtout présenté des galas de boxe au cours des dernières années.
CORUS ENTERTAINMENT
Connue au Québec pour ses stations de radio, Corus Entertainment possède aussi des chaînes télé spécialisées - Youth Television et Country Music Television - et elle possède des participations dans Teletoon, Food Network Canada et Telelatino.
" Corus pourrait profiter d'une synergie sur deux plateformes avec ses stations AM au Québec qui se consacrent exclusivement au sport ", avance Daniel Giroux.
RADIO - TÉLÉCVISION - INTERNET
" La décision du CRTC influera sur la réflexion de Radio-Canada ", commente Angus McKinnon, porte- parole de la société d'État.
Plonger dans un projet de chaîne sportive constitue une décision majeure " qui aurait un impact sur l'ensemble de nos secteurs ", dit-il, jugeant qu'il est trop tôt pour se prononcer sur cette éventualité.
En plus de diffuser des parties de hockey sur les ondes de CBC, Radio-Canada détient les droits de diffusion des matchs de l'Impact de Montréal. La société d'État a également diffusé plusieurs combats de boxe et les Jeux olympiques de Beijing cette année.
Mais elle a perdu les droits de diffusion des Jeux de Vancouver, en 2010, et de ceux de Londres, en 2012, au profit d'un consortium dont fait partie RDS-TSN.
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