Le lactosérum, un produit " sans valeur " qui fait le bonheur des biotechs

Publié le 14/11/2009 à 00:00

Le lactosérum, un produit " sans valeur " qui fait le bonheur des biotechs

Publié le 14/11/2009 à 00:00

Les entrepreneurs en biotechnologies ont trouvé en de petites fromageries industrielles de précieux alliés. Les premiers ont besoin de lactoserum, les seconds en produisent à ne plus savoir quoi en faire. Les biotechs s'invitent chez les fromagers, tout disposés à les recevoir et à sceller des alliances.

À Saint-Prime, au Lac-Saint-Jean, la Corporation HET, Horizon Environnement Technologies, de Québec, vient de mettre en service à la fromagerie Perron un nouveau procédé de valorisation du lactosérum.

À Saguenay, Technologies Biolactis, une entreprise spécialisée dans la mise au point d'ingrédients dérivés du lactoserum, a installé ses laboratoires dans l'usine de la fromagerie Boivin.

" Le fait que nous soyons dans une entreprise de petite taille nous procure une plus grande flexibilité, dit Éric Simard, vice-président de Technologies Biolactis. Nous pouvons, par exemple, produire en des quantités plus faciles à commercialiser. "

Le lactosérum, aussi appelé petit lait, est un sous-produit de la transformation fromagère qui, longtemps, n'a pas eu de valeur commerciale; le traiter et s'en débarrasser grève la rentabilité des fromageries. Les grands industriels de la transformation laitière, tels Saputo et Agropur, le déshydratent et le revendent en poudre à l'industrie de la transformation alimentaire. Les fromageries industrielles de plus petite taille, incapables d'investir dans de coûteux procédés, l'acheminent aux papetières, aux éleveurs et aux agriculteurs à des fins d'épandage.

" Désormais, au lieu de s'en débarrasser à perte, on peut valoriser le petit lait, dit Denis Brassard, directeur de la fromagerie Perron, réputée pour ses cheddars. Il devient un facteur clé dans l'accroissement de la rentabilité de nos opérations. "

Nouveau procédé

Corporation HET a mis au point un procédé de fermentation et de déshydratation qui transforme le lactosérum en base alimentaire, une poudre riche en protéines naturelles et en autres éléments recherchés en alimentation, comme les acides aminés essentiels. Pour l'heure, le débouché commercial de ce produit se limite à la nutrition animale, mais il devrait bientôt être aussi utilisé dans la nutrition humaine.

HET a investi cinq millions de dollars pour installer une nouvelle usine de traitement chez Perron. " C'est la première de ce genre ", dit Paul Boudreault, président de Corporation HET, qui nourrit des ambitions internationales.

L'entreprise se spécialise dans la mise en valeur des sous-produits de l'agriculture et de la transformation alimentaire; elle s'est fait connaître des éleveurs porcins par l'installation de séparateurs de lisier. Outre Paul Boudreault, qui l'a fondée en 2003, l'entreprise a deux autres actionnaires : la Banque de développement du Canada, et Investment Saskatchewan, qui a investi trois millions de dollars en janvier 2008.

Un labo en usine

La fromagerie Boivin a mis en service cet été ses installations de déshydratation du lactosérum chauffées à la biomasse forestière, un investissement de 6,5 milllions de dollars.

Technologies Biolactis, qui y a installé ses laboratoires, projette d'augmenter la production de ses ingrédients bioactifs et de les commercialiser à partir de Saguenay.

L'entreprise, dont les Boivin sont actionnaires, concentre son activité sur la mise au point " d'agents lactoceutiques ", un néologisme qu'elle a créé pour décrire sa spécialité, des agents qui ciblent les affections cardiovasculaires et métaboliques liées à l'obésité et au diabète de type II.

lesaffaires.redaction@transcontinental.ca

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