La santé mobile dans une vingtaine de langues

Publié le 05/10/2013 à 00:00, mis à jour le 03/10/2013 à 11:33

La santé mobile dans une vingtaine de langues

Publié le 05/10/2013 à 00:00, mis à jour le 03/10/2013 à 11:33

D'après un rapport de la firme Research and Markets, le marché de la santé mobile atteindra près de 60 milliards de dollars en 2018. Manyeta, une entreprise lavalloise, entend bien profiter de cette manne.

Créée en 1998, Manyeta s'est longtemps consacrée au développement de logiciels destinés au système de santé. «Ces logiciels permettaient, par exemple, d'informatiser les dossiers médicaux», indique Mario Perron, le fondateur et le président de la boîte.

L'entrepreneur a toutefois rapidement constaté que la grande majorité des solutions informatiques offertes sur le marché - dont les siennes - tenaient plus compte de ceux qui donnaient les soins que de ceux qui les recevaient. «Afin de combler ce manque, j'ai décidé, il y a trois ans, de réorienter nos activités. Dorénavant, nous concevons des systèmes qui permettent aux patients de rester continuellement en contact avec leurs proches aidants et leurs cliniciens, en plus de jouer un rôle plus actif dans leur plan de traitement», indique M. Perron.

Les abonnés de Manyeta peuvent notamment acheminer à leur médecin traitant leurs réponses à des questionnaires portant sur leur état de santé, accéder à leur calendrier de soins et recevoir des messages pour leur rappeler de prendre leurs médicaments. «En option, nous offrons aussi un service de télésoins à domicile», ajoute Mario Perron. C'est d'ailleurs dans ce domaine que se trouvent les plus belles occasions de croissance, estime le diplômé en informatique.

L'exemple d'Obama

«La réforme de la santé défendue par le président Barack Obama aux États-Unis prévoit le remboursement des prestations de télésoins à domicile. Le gouvernement américain espère ainsi convaincre ses citoyens d'avoir plus souvent recours à ce service, puisqu'il a été prouvé qu'il contribuait à réduire le nombre et la durée des hospitalisations. Cette mesure est l'une des raisons pour lesquelles on prévoit que le marché de la santé mobile se chiffrera à près de 60 G$ d'ici cinq ans», souligne-t-il.

Pour parvenir à tirer leur épingle du jeu, Mario Perron et sa dizaine d'employés ont conçu une interface qui s'adapte à toutes les technologies existantes, du téléphone intelligent à la tablette électronique en passant par... la télévision !

«Nos produits s'adressent autant aux enfants malades qu'aux personnes âgées ou aux gens dans la force de l'âge qui ont de petits ennuis de santé. Ils doivent donc être aussi accessibles que possible. Comme ce n'est pas tout le monde qui est à l'aise avec les téléphones multifonctions ou les autres appareils technologiques, nous tenions à ce que nos services soient aussi offerts sur le médium largement répandu qu'est la télévision», explique l'entrepreneur, qui a conclu un partenariat avec le câblodistributeur américain Comcast pour mener à bien ce projet.

Questionnaires en chinois

Les différentes solutions de Manyeta sont également offertes en une vingtaine de langues. «Évidemment, nous ne traduisons pas les consultations virtuelles, mais tout le reste. Les questionnaires peuvent ainsi être remplis en chinois et être analysés par un médecin francophone ! À ma connaissance, nous sommes la seule entreprise dans notre domaine à offrir cette possibilité», explique le président.

Déjà, de Montréal à Philadelphie - Manyeta réalise la moitié de son chiffre d'affaires au Canada et l'autre moitié, aux États-Unis -, plus de 3 000 personnes ont bénéficié de l'une ou l'autre des solutions de santé mobile proposées par l'entreprise. «D'ici cinq ans, j'aimerais compter un demi-million d'utilisateurs», lance Mario Perron. Pour y parvenir, l'entrepreneur souhaite traduire ses questionnaires et ses autres services non plus en 20 langues, mais bien en une centaine de langues !

«Je rêve du jour où notre système sera offert en inuktitut, ou d'autres langues amérindiennes, dit-il. Les membres des communautés autochtones, trop souvent laissés pour compte, pourraient ainsi suivre plus facilement leur état de santé.»

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