La Nouvelle-Calédonie forme ses futurs techniciens miniers au Québec

Publié le 25/10/2008 à 00:00

La Nouvelle-Calédonie forme ses futurs techniciens miniers au Québec

Publié le 25/10/2008 à 00:00

Par Alain Duhamel

À la veille d'un boom minier, la Nouvelle-Calédonie accélère la formation de ses futurs techniciens en les envoyant dans les collèges des régions minières du Québec.

Cet automne, ils sont une centaine d'étudiants néo-calédoniens inscrits aux cégeps de l'Abitibi-Témiscamingue et de Sept-Îles dans les programmes en techniques de l'électronique et de maintenance industrielle. La plupart sont venus à titre de stagiaires de l'entreprise minière qui les emploiera; d'autres dans le cadre d'accords de coopération entre le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie et les collèges du Québec.

Un dépaysement à plusieurs niveaux

Ni les hivers rigoureux, ni un long voyage de 48 heures entre le Pacifique Sud et le Nord québécois n'ont dissuadé les étudiants de s'éloigner de leur famille et de leur archipel tropical.

Jean-François Quinniou, âgé de 21 ans, étudiant en électronique industrielle à Sept-Îles, admet qu'il connaissait très peu le Québec; mais quand on lui a proposé d'y venir, il a sauté sur l'occasion. " Je me suis dit que ça ne pouvait arriver qu'une fois dans la vie, alors j'ai choisi le Québec. "

Outre la langue française (la Nouvelle-Calédonie est rattachée politiquement à la France), c'est l'approche par compétences axée sur la pratique dans les programmes techniques qui a retenu l'intérêt des étudiants néo-calédoniens.

" L'enseignant québécois est bien différent, souligne M. Quinniou, habitué à un enseignement à l'européenne, plus distant. Cela nous a beaucoup étonnés. Les professeurs ont à coeur la réussite de leurs étudiants; il s'installe une dynamique et leurs rapports sont plus directs et conviviaux. "

Boom minier sous les tropiques

La Nouvelle-Calédonie possède le quart des réserves connues de nickel dans le monde. D'ici 2011, deux complexes miniers, Goro Nickel et Koniambo Nickel, auxquels sont associées depuis 10 ans les minières canadiennes Inco et Falconbridge, entreront en exploitation et créeront environ 2 000 emplois directs.

La Nouvelle-Calédonie a de pressants besoins de techniciens qualifiés pour ses usines de traitement de minerai et pour ses infrastructures.

Falconbridge, acquise par Xstrata en 2006, et Inco, acquise par la brésilienne Vale la même année, ont été à l'origine de la filière québécoise de la formation technique grâce aux liens noués avec les cégeps.

Xstrata compte cette année 48 stagiaires au Cégep de l'Abitibi-Témiscamingue. Ils effectueront leur stage dans les mines et les usines de l'entreprise au Québec, au Nouveau-Brunswick et dans le Nunavut. Jamais la minière n'a eu autant de stagiaires en même temps en Abitibi-Témiscamingue. Pour sa part, Vale-Inco en a 24 au Cégep de Sept-Îles.

" Nous n'avons aucune usine pour former nos gens avant la mise en service de nos installations. Il fallait donc un plateau technique pour leur donner une expérience. Le Cégep de l'Abitibi-Témiscamingue était tout indiqué pour cela ", explique Michel Rioux, un Abitibien qui a dirigé les activités de Xstrata en Nouvelle-Calédonie jusqu'en mai.

Selon Donald Bherer, directeur général du Cégep de Sept-Îles, la filière québécoise, qui s'étend aux autres îles françaises du Pacifique comme l'île de la Réunion, s'intensifiera puisque les collèges y ont effectué des missions. " Ce qui nous distingue, c'est notre façon de faire nord-américaine dans un environnement francophone ", dit-il.

Ainsi, le Cégep de l'Abitibi-Témiscamingue accueillera l'an prochain 24 étudiants de Madagascar, stagiaires de la minière canadienne Sherritt International.

alain.duhamel@transcontinental.ca

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