La Floride à petit prix, c'est encore possible

Publié le 23/04/2011 à 00:00

La Floride à petit prix, c'est encore possible

Publié le 23/04/2011 à 00:00

Vous rêviez d'une résidence secondaire en Floride ? Il n'est pas trop tard pour concrétiser votre rêve.

Vous y avez beaucoup pensé. Trop, peut-être. Tellement, que vous n'êtes finalement jamais allé au bout de ce rêve immobilier au soleil. Et vous le regrettez amèrement aujourd'hui.

Or, surprise: malgré un resserrement du marché depuis un an, il est encore temps de devenir propriétaire d'une résidence en Floride à prix d'aubaine.

Même que les conditions n'ont jamais été aussi favorables à la réalisation d'un tel projet, confirme Marie-Claude Lebel, présidente et chef de l'exploitation de Natbank, une filiale américaine de la Banque Nationale, située en Floride.

D'abord, depuis 2007, le prix des maisons en Floride a diminué de moitié et il n'a pas vraiment regagné le terrain perdu depuis. Le prix médian d'une résidence unifamiliale en Floride s'établissait en février à 121 900 $ US, son niveau le plus bas depuis mars 2001, selon Florida Realtors. Ensuite, malgré la probabilité d'une hausse des taux d'intérêt résidentiels, ceux-ci restent encore à un plancher historique.

Enfin, et surtout, la devise canadienne est aujourd'hui à parité avec le dollar américain, voire plus. " C'est un avantage indéniable sur lequel les acheteurs canadiens ne pouvaient pas compter il y a deux ans ", dit Mme Lebel.

Du monde entier pour acheter

Comme le malheur des uns fait le bonheur des autres, des investisseurs du monde entier arrivent en Floride depuis quatre ans dans l'espoir de réaliser l'acquisition de leurs rêves, là où tant d'autres ont été désillusionnés.

" C'est complètement fou actuellement, observe André Lauzier, un Québécois qui a déménagé en Floride il y a plus de 25 ans. Peu importe l'endroit d'où ils proviennent - des États-Unis, du Québec, de la Russie ou d'ailleurs -, c'est comme si tous ceux qui ont de l'argent aujourd'hui cherchent à acheter ici. "

Courtier immobilier oeuvrant pour la société Coldwell Banker, M. Lauzier travaille à raison de 17 heures par jour, six jours par semaine, au service d'acheteurs désireux de trouver leur coin de paradis, au meilleur prix possible.

Du nombre, l'Association américaine des courtiers immobiliers estime que, si la tendance devait se maintenir, le quart (23 %) des propriétés vendues en 2011 seraient achetées par des Canadiens. Des 53 nationalités recensées, ceux-ci constituent le plus important groupe d'acheteurs étrangers.

Autrefois concentrés sur la côte Est, dans les régions d'Hollywood et de Fort Lauderdale, les Québécois s'aventurent aujourd'hui plus au Nord, dans les secteurs de Boca Raton et de Boynton Beach, notamment, et sur la côte Ouest, dans les environs de Naples.

Bref, c'est la frénésie. En février, par exemple, 13 701 maisons ont changé de mains en Floride, une croissance de 13 % par rapport à la même période l'année dernière. Les ventes de copropriétés ont progressé de 29 % par rapport à février 2010 avec 6 984 transactions.

Contrairement à ce que l'on pourrait croire, le prix de vente demeure bas malgré la hausse du nombre de ventes. Pire - ou mieux si on est acheteur -, les prix tendent à chuter.

Le prix médian d'une résidence unifamiliale en Floride, qui s'établissait en février à 121 900 $ US, est en baisse de 2 % par rapport à la même période l'an passé. Le prix médian des copropriétés semblait encore plus alléchant à 77 300 $ US, une glissade de 14 % par rapport à la médiane de 90 400 $ de février 2010. Cette situation s'explique par un nombre anormalement élevé de reprises de faillite par les banques, ce qui a pour conséquence de déprécier l'ensemble du marché, selon la Florida Realtors.

Aujourd'hui ou jamais

Avec de telles conditions, il est de plus en plus difficile pour les Canadiens de résister à l'attrait du soleil. Parlez-en à Denis Lefebvre, un Québécois de Trois-Rivières qui, au détour d'une ronde de golf il y a quelques semaines, a littéralement cédé à la tentation d'acheter une deuxième résidence en Floride.

Pour cet amoureux du soleil, les " Québécois qui hésitent à investir maintenant, dans le contexte idéal actuel, ne le feront sans doute jamais ". En trente ans de fréquentation assidue de cet État, jamais, croit-il, celui-ci n'a été plus attrayant. Ainsi, après avoir joué de malchance en achetant une première copropriété (3 1/2) pour la famille juste avant que l'immobilier ne plonge il y a quatre ans, M. Lefebvre vient de devenir copropriétaire d'une résidence unifamiliale qu'il entend louer à l'année, le temps que l'immobilier remonte.

Louer à des Floridiens qui n'ont plus les moyens de posséder une maison dans leur propre État : voilà le choix qu'effectuent un nombre croissant de Québécois, soutient Sylvie Gagné, devenue représentante de Desjardins Bank, la filiale américaine du Mouvement Desjardins, après avoir elle-même acquis une maison dans une des nombreuses communautés protégées (les fameuses gated communities - lire le texte de notre reporter Hugo Joncas, en Stratégies p. 13) de la Floride.

D'autres louent leur propriété quelques mois par année seulement, suffisamment pour couvrir leurs frais fixes (taxes, assurances, frais de copropriété, hypothèque, etc.) et l'utiliser à leur guise le reste de l'année.

Enfin, il y a ceux qui achètent sans intention de louer, soit pour revendre dès que le marché redeviendra favorable, soit pour s'offrir une résidence secondaire pour plus tard. C'est le cas de Raynald Poirier, de Magog, un entrepreneur spécialisé dans le génie civil.

En 2009, il s'est porté acquéreur, pour environ 500 000 $, d'une résidence de trois chambres à coucher, sur un terrain de 10 000 pieds carrés, le long de la New River, où il peut amarrer son bateau. S'il avait conclu la transaction en 2007, il aurait payé 300 000 $ de plus pour la même propriété.

" Le but n'est pas de vendre, dit-il, même si je suis convaincu que cet investissement sera plus profitable que ne l'aurait été n'importe quel autre placement boursier. "

Un marché déprimé pour combien de temps encore ?

Il reste que l'avenir demeure incertain. Les prix vont-ils monter ou continuer de descendre ? Combien de temps faudra-t-il attendre avant que les prix se remettent à monter ? Nul ne le sait vraiment.

Pour l'heure, le niveau de confiance des Floridiens en leur économie est en baisse. L'indice de l'Université de la Floride, qui mesure le moral des consommateurs, s'élève à 72, soit 4 points de moins que le mois dernier.

Avec un taux de chômage de 11,5 %, la Floride continue de tirer de l'arrière. Elle se classe au 49e rang des 51 États américains au chapitre de l'emploi.

1 sur 5, c'est le nombre de Canadiens qui veulent acheter une propriété aux États-Unis.

Source : BMO et Léger Marketing, mars 2011

DES TRANSACTIONS PAYÉES COMPTANT

" Près de 90 % des achats de propriétés en Floride par des Québécois sont faits sans aucun emprunt hypothécaire. Ils paient comptant, à l'aide de leurs économies ou en réhypothéquant leur résidence principale. "

- Marie-Claude Lebel, présidente de Natbank

CHÔMAGE : LES CINQ PIRES ÉTATS

Rang / État / Taux

47e / Michigan / 10,4 %

48e / Rhode Island / 11,2 %

49e / Floride / 11,5 %

50e / Californie / 12,2 %

51e / Nevada / 13,6 %

Source : United States Department of Labor, février 2011

LES PRIX CHUTENT, MALGRÉ L'AUGMENTATION DES VENTES

Prix médian d'une copropriété

Février 2010 90 400 $US

Février 2011 77 300 $US -14%

Ventes de copropriété

Février 2010 5424

Février 2011 6984 +29%

Source : Florida Realtors

L'INVENTAIRE EN BAISSE À MIAMI

-7,6 % en janvier 2011, par rapport à janvier 2010

-4,8% en janvier 2011, par rapport à décembre 2010

Source : Miami Association of Realtors

Encore plus sur lesaffaires.comRegardez la version différée du webinaire " Acheter une propriété en Floride " à l'adresse suivante :lesaffaires.com/evenements

martin.jolicoeur@transcontinental.ca

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