LA CANADIENNE, DE MONTRÉAL

Publié le 25/06/2011 à 00:00

LA CANADIENNE, DE MONTRÉAL

Publié le 25/06/2011 à 00:00

Par Marie-Claude Morin

À quelques pas de l'Orange Julep, près de l'autoroute Décarie, à Montréal, l'immeuble ne paie pas de mine. La réception, encore moins. Au bout de quelques couloirs un peu ternes, la crainte de s'être trompé d'endroit disparaît instantanément. Sur les murs de la salle de conférence, des dizaines de bottes sont exposées avec soin. La Canadienne fait plus que les vendre, ces bottes, elle les produit. Toutes. Juste là, au deuxième étage.

Pourquoi continuer de produire ici ? " Parce que rien d'autre ne l'est ", répond simplement Penny Shuster, présidente et propriétaire avec son mari du fabricant de bottes d'hiver pour femmes La Canadienne. Le choix, à contre-courant, comporte son lot de contraintes, mais est le seul possible à ses yeux. " C'est très difficile de produire ici, mais lorsque je monte au deuxième, ça me donne l'adrénaline nécessaire. Quand je vois ces tailleurs, ces couturières et ces assembleurs, je me rappelle pourquoi il est important de continuer. "

Au deuxième étage, ils sont une centaine d'employés à confectionner 1 000 bottes par jour. À l'origine, l'usine fondée en 1961 par le père de Penny Shuster fabriquait des bottes en sous-traitance. Depuis 10 ans, Mme Shuster et son mari Gianni, un Milanais rencontré lors d'une formation en design de chaussures en Italie, construisent leur marque propre. Aujourd'hui, l'usine ne fabrique que des bottes La Canadienne, et son carnet de commandes pour la saison 2011-2012 est déjà plein. Environ 70 % des ventes, que l'entreprise préfère garder confidentielles, sont effectuées aux États-Unis.

Comme l'entreprise offre 200 nouveaux modèles chaque année et ne fait pas de production de masse, il est impossible d'automatiser la production, explique Mme Shuster.

Solitude pesante

Pour concurrencer les produits moins coûteux à produire, La Canadienne mise sur la qualité. De sa production, mais aussi de ses composantes, qu'elle achète à 95 % en Italie. " Avant, nous achetions presque tout ici. Mais depuis une dizaine d'années, il n'y a plus de fournisseurs à Montréal ", déplore Mme Shuster. La suppression des taxes à l'importation et les nouvelles technologies, qui facilitent l'approvisionnement à l'étranger, ont selon elle sonné le glas des producteurs locaux de fermetures éclair, lacets, oeillets et autres fournitures.

Recruter représente aussi un énorme casse-tête. Certes, les couturières sont difficiles à trouver, mais les personnes ayant les compétences pour occuper les postes exigeant beaucoup d'expérience le sont encore plus. À preuve, La Canadienne a déniché son directeur d'usine en Italie. " Au Québec, les personnes capables de bien gérer une usine de chaussures sont soit retraitées, soit décédées ! " explique Mme Shuster.

Accompagné de son interprète, le directeur d'usine s'assure donc de bien former les superviseurs, afin qu'ils puissent prendre sa place. Malheureusement, pour remplacer les futurs retraités, les candidats ne se bousculent pas au portillon, dit Mme Shuster.

Même si ce n'est pas facile, il s'en fabrique encore des choses ici ! Les Affaires a rencontré sept entrepreneurs d'un peu partout au Québec qui multiplient les acrobaties pour continuer de produire localement. Des sources d'inspiration. Arpentant leur usine, ces passionnés nous expliquent pourquoi ils résistent à la tentation de l'Asie. Surtout, ils nous disent comment ils réussissent à le faire sans sombrer dans le rouge.

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