La biométrie à l'avant-scène grâce au iPhone 5S

Publié le 21/09/2013 à 00:00, mis à jour le 19/09/2013 à 10:41

La biométrie à l'avant-scène grâce au iPhone 5S

Publié le 21/09/2013 à 00:00, mis à jour le 19/09/2013 à 10:41

Apple n'a pas introduit le premier baladeur numérique ni le premier téléphone à écran tactile. Le géant de Cupertino a toutefois popularisé ces technologies en les rendant simples à utiliser. L'ajout d'un lecteur d'empreintes digitales au iPhone 5S, qui sera mis en vente le 20 septembre, pourrait avoir un effet similaire sur les technologies de biométrie.

«C'est une très bonne nouvelle pour nous, car ça va familiariser les gens avec la technologie», explique Éric Talbot, pdg de S.I.C. Biometrics, un fabricant de capteurs biométriques. Établie à Salaberry-de-Valleyfield, l'entreprise propose notamment des lecteurs d'empreintes digitales compatibles avec les iPhone et les téléphones Android.

Dans les faits, si la technologie demeure peu présente dans les produits grand public, elle est de plus en plus répandue au sein des entreprises et des gouvernements. De moins en moins coûteux, les lecteurs biométriques sont intégrés à des serrures électroniques, remplacent les horodateurs dans les usines, sécurisent l'accès aux intranets d'entreprise et équipent les bureaux de vote de plusieurs pays émergents.

Les fabricants ayant tenté d'intégrer la biométrie à des appareils destinés au grand public n'ont pas connu un grand succès. Pas plus Motorola (avec son téléphone Atrix en 2011) qu'IBM (avec ses ordinateurs ThinkPad - aujourd'hui offerts par Lenovo - à partir de 2004, n'ont réussi à rendre la technologie attrayante.

Selon Éric Talbot, Apple pourrait se démarquer grâce à son interface d'utilisation. «La lecture d'empreintes digitales est très pratique, mais avant d'en voir les bénéfices, il faut suivre les instructions pour enregistrer ses empreintes adéquatement. Le problème, c'est que les gens faisaient des erreurs, puis avaient du mal à débarrer leur appareil par la suite.»

Un nouvel engouement pour la biométrie ?

«Je m'attends à ce qu'il y ait une grande accélération dans l'adoption de la technologie et que d'autres fabricants d'appareils électroniques grand public commencent à intégrer des capteurs biométriques à leurs produits», estime l'analyste Alan Goode, directeur général de Goode Intelligence, joint au téléphone après l'annonce d'Apple. Dans un rapport publié en 2011, le Britannique avait prédit que les téléphones mobiles biométriques compteraient 39 millions d'utilisateurs d'ici 2015. L'annonce d'Apple le forcera toutefois à réviser ses prévisions à la hausse.

L'essor de la biométrie pourrait aussi être favorisé par le fait qu'un mot de passe ne suffit plus en matière de sécurité. De plus en plus, l'authentification à deux facteurs devient une pratique incontournable dans l'industrie. Outre le mot de passe, on demande par exemple à l'utilisateur d'entrer son numéro de téléphone, puis d'entrer le code qu'on lui envoie ensuite par message texte. Le deuxième facteur peut aussi être biométrique, une solution de rechange causant moins de friction, mais qui n'est pas nécessairement la plus sûre. «Le diable est dans les détails, et l'avenir nous dira si la technologie d'Apple est aussi sécuritaire qu'elle le prétend», met en garde Jean Loup Le Roux, conseiller principal en sécurité de l'information chez In Fidem. Sceptique, il fait valoir que des lecteurs d'empreintes ont déjà été trompés avec de simples jujubes.

Au-delà de l'empreinte digitale

L'empreinte digitale, du reste, n'est qu'un facteur d'identification biométrique parmi d'autres. La reconnaissance faciale, que Samsung permet déjà d'utiliser pour déverrouiller ses téléphones Galaxy 3 et 4, est un autre exemple de technologie biométrique de plus en plus accessible. L'iris, la voix et même les battements cardiaques peuvent aussi être utilisés pour identifier une personne.

Afin d'obtenir un niveau de sécurité plus élevé, différentes mesures biométriques peuvent être employées de concert. «Dans l'industrie, il y a un concept appelé fusion biométrique, explique Nalini K. Ratha, un chercheur d'IBM spécialisé en biométrie. Nous croyons qu'ultimement ce sera la voie la plus acceptable, car chaque facteur biométrique a ses limites.»

Ce concept de fusion biométrique est loin de relever de la science-fiction. La banque russe Sberbank, par exemple, a mis au point un prototype de guichet automatique intégrant la reconnaissance faciale et la lecture d'empreintes digitales.

S.I.C. Biometrics, quant à elle, propose une tablette Windows supportant la lecture d'empreintes digitales, de l'iris et la reconnaissance faciale. Coûtant environ 2 500 $, l'appareil supporte aussi les moyens d'identification non biométriques, tels que les cartes à puce, les codes à barres et la technologie NFC.

julien.brault@tc.tc

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