L'ingénierie connaît le plein emploi

Publié le 15/11/2008 à 00:00

L'ingénierie connaît le plein emploi

Publié le 15/11/2008 à 00:00

Le Québec se trouve à l'heure des grands chantiers. D'ici 2012, il investira 30 milliards de dollars dans les infrastructures. Une situation qui favorise les ingénieurs, particulièrement dans les domaines du génie civil et du bâtiment.

La crise économique qui se profile à l'horizon ne devrait pas nuire aux chances des diplômés de se trouver un emploi, estime Pierre Rivest, directeur du service de l'enseignement coopératif à l'École de technologie supérieure (ETS). " Même si les offres des employeurs réduisaient de moitié, chacun de nos finissants aurait encore un emploi à la fin des études. Au cours des cinq à sept prochaines années, il y aura une pointe dans les départs à la retraite ", dit-il.

À l'ETS, près de 250 offres d'emploi n'ont pu être comblées faute de diplômés l'année dernière.

Même si on hésite à parler de pénurie d'ingénieurs civils, il reste que la forte demande entraîne une rareté des ressources. Un revirement par rapport au début des années 2000 où le génie civil a connu une période de vaches maigres. La désertion des programmes de génie civil et de génie du bâtiment se fait cruellement sentir. " Entre 2001 et 2004, les inscriptions ont diminué de 50 % partout au Québec ", indique Pierre Rivest. La situation se rétablit peu à peu. Entre 2004 et 2007, le nombre de diplômés dans ces deux spécialités a augmenté de 60 %.

Un marché saturé

Ce n'est toutefois pas assez pour résoudre les problèmes d'embauche des employeurs. Certaines firmes de recrutement refusent même des mandats. " Le marché est si saturé qu'il est impossible de remplir plusieurs mandats recherchant le même profil. Dans le domaine du génie civil, c'est la folie furieuse en ce moment ", indique Martin Mercier, directeur du recrutement chez Technogénie Ressources.

Cette rareté est loin d'être exclusive au Québec. Beaucoup de pays industrialisés doivent eux aussi rénover leurs infrastructures routières et leurs bâtiments. Les pays émergents, en forte croissance, ont aussi besoin de ressources en ingénierie. " Contrairement à l'époque des grands chantiers de la Baie James, il n'est pas facile de chercher les ressources manquantes à l'extérieur du Québec ", dit Johanne Desrochers, présidente de l'Association des ingénieurs conseils du Québec.

Le plein emploi

Si les ingénieurs civils ont la cote, ils ne sont pas les seuls, maintient pour sa part Étienne Couture, président du Réseau des ingénieurs du Québec.

" En ce moment, toutes les branches du génie se portent très bien, avec un taux de chômage s'établissant autour de 3 %, alors que la moyenne au Québec tourne autour de 7 %. On peut dire que c'est le plein emploi pour les ingénieurs. "

Les dernières années chez Dessau ont été synonymes de croissance. En quatre ans, la firme de génie-conseil a triplé ses effectifs, qui sont passés de 1 300 à près de 4 000 employés. " Depuis 2006, nous embauchons plus d'une centaine d'ingénieurs par année ", indique Denis Giroux, vice-président, ressources humaines.

Mais les candidatures ne pleuvent pas. Dessau a été forcée de prendre les devants. " C'est le réseautage qui fait la qualité du recrutement, beaucoup plus que les annonces dans les journaux et sur les sites d'emploi ", indique-t-il.

Dessau utilise donc ses antennes dans sa quarantaine de bureaux au pays ainsi qu'à l'international.

Surtout, elle incite ses experts à participer à des forums internationaux pour devenir des ambassadeurs de la firme. Dessau se tient à l'affût du moindre mouvement de personnel à l'échelle mondiale, pour s'assurer d'attirer les meilleurs.

" Quand l'expertise et la compétence sont disponibles, on ne se prive pas de les recruter, dit M. Giroux. On fait du recrutement préventif. "

Pour contourner la rareté, BBA, spécialisée dans les domaines de l'énergie, des mines et de la métallurgie, a pris le taureau par les cornes en utilisant ses ressources à l'interne. " Nous avons embauché une finissante en génie chimique et nous lui avons offert de la formation pour l'intégrer à l'équipe de génie minier. Ce n'est pas notre stratégie maîtresse, mais il nous arrive de prendre cette chance ", indique Katherine Ouellet, directrice, ressources humaines et formation.

dossiers@transcontinental.ca

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