L'embauche est au ralenti

Publié le 28/03/2009 à 00:00

L'embauche est au ralenti

Publié le 28/03/2009 à 00:00

La récession frappe, et le secteur de la comptabilité n'est pas épargné. Dans les cabinets comptables tout comme dans les entreprises, l'emploi ralentit. Mais les recruteurs gardent l'oeil ouvert pour dénicher des candidats d'expérience.

Compte tenu de la conjoncture, les entreprises y pensent à deux fois avant de créer des postes, indique Francis Pallascio, président de Kérosène, une firme de recrutement spécialisée en finance et en comptabilité. " Même si Montréal s'en tire bien, les organisations sont plus réticentes à embaucher, surtout pour des postes de haut niveau qui demandent un bon investissement ", constate-t-il. Une réalité qu'il observe surtout chez les grandes entreprises ayant des filiales en sol américain, plus touchées par la récession.

Par souci d'économie, d'autres préfèrent attendre avant de remplacer les employés qui partent. " S'ils ont plusieurs personnes qui travaillent à la paie, par exemple, les gestionnaires répartiront le travail sur l'équipe en place ", constate pour sa part Jean-Philippe Gauthier, directeur du recrutement chez Robert Half, Finance et Comptabilité.

L'Ordre des comptables en management accrédité (CMA) a constaté une diminution de l'affichage de postes de 10 à 15 %. Le président de l'Ordre, François Renauld, ne s'inquiète pas outre mesure de cette légère baisse. " Lorsque l'économie se porte bien, les entreprises ont besoin de comptables pour gérer la croissance. Lorsqu'il y a ralentissement, les experts en comptabilité aident à rationaliser les activités, à optimiser les coûts et à apporter des solutions créatives ", indique-t-il.

Un marché vigoureux

Du côté des cabinets comptables, certains ont freiné l'embauche alors que d'autres ont effectué des mises à pied au cours des dernières semaines. Rien de massif toutefois, quelques postes ici et là, ajoute le recruteur. Ce n'est pas le cas de Demers Beaulne, qui cherche à pourvoir plusieurs postes. La firme recherche des candidats ayant le titre de comptable agréé (CA) et comptant cinq ans d'expérience, indique Catherine Dubois, directrice du recrutement. " Il faut se montrer proactif et ne pas se limiter à la recherche de candidats seulement lorsque nous avons un poste ouvert. Nous sommes plutôt en recherche perpétuelle. " Si un bon CV lui passe entre les mains, elle souhaite rencontrer la personne, qu'il y ait des besoin immédiats ou non.

Une réalité que Demers Beaulne n'est pas seul à vivre, constate M. Pallascio. Selon lui, les experts de la comptabilité cumulant de 2 à 8 ans d'expérience et détenant un titre (CA, CGA, CMA) sont encore très en demande. Parmi les profils toujours recherchés, les experts en normes IFRS, les vérificateurs en entreprise ou en cabinet comptable, les analystes - en coûts de revient ou en consolidation - ou encore les contrôleurs et les fiscalistes sont particulièrement difficiles à dénicher.

Les professionnels de la comptabilité sont donc relativement épargnés par la crise. " En janvier, le taux de non-emploi au Québec était de 7,3 %, alors que dans les domaines de la gestion et des affaires, ces taux s'établissaient respectivement à 2,3 % et à 3,5 % ", dit Jean-Philippe Gauthier. Ces chiffres englobent plus que les métiers en comptabilité, mais montrent que l'emploi est en bonne santé, ajoute-t-il.

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