L'art, une valeur refuge qui fait son oeuvre

Publié le 26/10/2013 à 00:00

L'art, une valeur refuge qui fait son oeuvre

Publié le 26/10/2013 à 00:00

Vous appréciez l'art, visitez des galeries régulièrement et êtes sur le point d'acheter vos premières oeuvres. Cette série brosse un portrait de l'investissement dans les arts.

Les oeuvres d'art font beaucoup plus qu'embellir la vie de leurs propriétaires. Elles permettent à ces derniers de profiter d'un placement qui joue le rôle de valeur refuge.

Les professionnels du milieu affirment que les oeuvres d'art représentent un excellent placement. Les 10 dernières années ont été rentables pour les propriétaires d'oeuvres d'art. «Les prix des oeuvres des grands maîtres ont augmenté de façon exponentielle», dit Robert Tremblay, président d'Enchères Cosner à Montréal.

Par rapport à d'autres secteurs d'investissement, les crises économiques ont moins d'effet sur le marché des oeuvres d'art. De fait, il n'y a eu que croissance d'année en année, parfois moins prononcée, mais il n'y a pas eu de recul, soutiennent les spécialistes que nous avons interrogés. «Nous avons assisté à plusieurs records de ventes depuis la plus récente crise», indique M. Tremblay.

Le repli de l'indice MEI MOSES Family of World and Regional Art Indexes, de Beautiful Asset Advisors, en 2008, a été beaucoup moins accentué que celui du S&P 500. Il reste que, à long terme, l'indice MEI a suivi la variation de l'indice S&P 500.

Deux facteurs expliquent ce phénomène selon lequel on enregistre une croissance régulière de la valeur des oeuvres. D'une part, elles jouent un certain rôle de valeur refuge. «Plus il y a d'instabilité dans le marché boursier, plus il y a d'acheteurs désireux d'acquérir des oeuvres d'art dans un but d'investissement, et ce, à fort prix», soutient Robert Tremblay.

D'autre part, depuis plusieurs années, l'achat d'oeuvres d'art n'est plus réservé à une élite plus âgée. Désormais, il y a de plus en plus de jeunes professionnels désireux d'acquérir une collection d'oeuvres d'art en s'offrant tranquillement de belles oeuvres, ajoute-t-il.

Un marché d'initiés

Oui, l'achat d'oeuvres d'art présente d'intéressantes occasions de placement. Toutefois, une mise en garde s'impose, explique Julie Lacroix, directrice générale de l'Association des galeries d'art contemporain (AGAC). «Le marché de l'art en est un d'initiés», souligne-t-elle.

Comme bien d'autres secteurs, celui des oeuvres d'art pose de nombreux défis à l'acheteur qui ne connaît pas bien ce type de marché. «L'art est un produit complexe qui exige une certaine sensibilisation, voire de l'apprivoisement, dit Mme Lacroix. Il importe de s'intéresser tant à l'histoire de l'art qu'à l'art actuel si l'on souhaite acquérir des oeuvres en ayant comme objectif de faire un bon investissement.»

Lacheteur d'oeuvres d'art doit fait ses devoirs : visiter des galeries, se renseigner sur l'oeuvre d'un artiste, lui poser des questions, etc. Un peu à l'image de l'investisseur qui s'informe sur une entreprise, son marché, ses produits, etc.

Au cours des 10 à 15 dernières années, le marché s'est beaucoup transformé, explique Matthieu Gauvin, consultant en acquisition d'oeuvres d'art. Il s'est démocratisé et mondialisé, note-t-il.

Les foires internationales se sont multipliées, les grandes maisons de vente aux enchères ont pris une place importante et sont maintenant présentes dans les pays nouvellement riches. «Tout cela redéfinit les façons de faire des affaires en arts.»

Au Québec, le marché n'est pas saturé, selon Matthieu Gauvin. «Les oeuvres sont accessibles financièrement parlant, et nous avons des artistes et des galeries très dynamiques.»

Certains défis persistent toutefois. D'abord, réduire l'écart entre l'offre et la demande. «Il faudrait plus de collectionneurs pour absorber l'offre des excellents artistes québécois», dit M. Gauvin. Mais aussi, mettre en place des politiques de diffusion plus efficaces. «Le gouvernement doit s'investir davantage et de façon durable», soutient le consultant.

Après la crise

Bien qu'il soit plus imperméable aux soubresauts économiques que ne le sont d'autres secteurs d'investissement, l'art québécois a quand même été touché jusqu'à un certain degré par la crise de 2008, constate Julie Lacroix. «Le marché de l'art actuel se porte bien, malgré la situation économique encore quelque peu frileuse.»

Pour stimuler le marché de l'art québécois, l'AGAC a mis sur pied il y a sept ans sa propre foire d'oeuvres d'art sur papier, qui a lieu chaque printemps au Quartier des spectacles. «Elle est l'occasion idéale de prendre le pouls du marché de l'art contemporain et d'en découvrir les intervenants et les rouages», dit la directrice générale de l'Association.

La foire du printemps dernier, Papier13, a accueilli 11 000 visiteurs tandis que les ventes enregistrées ont totalisé près de 700 000 $. Ce sont des données comparables à l'édition de 2012 - ventes de 700 000 $ et 10 000 visiteurs.

L'art peut bien être un excellent outil d'investissement, mais il ne faut surtout pas oublier que sa fonction première est le plaisir de contemplation que les oeuvres procurent, vous diront le personnel des galeries lorsque vous leur parlerez d'investir dans l'art.

La semaine prochaine : la place de l'art dans le portefeuille.

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