Jocelyne Dallaire Légaré se diversifie à sa façon

Publié le 06/10/2012 à 00:00

Jocelyne Dallaire Légaré se diversifie à sa façon

Publié le 06/10/2012 à 00:00

Recruter du personnel n'est pas une sinécure, tous les employeurs vous le diront. Imaginez pour une entreprise de services funéraires ! Voilà pourquoi Jocelyne Dallaire Légaré s'est lancée dans nombre d'activités qui, a priori, n'ont rien à voir avec « celle de croque-mort », dit-elle, pour attirer des gens intéressants.

À la fin des années 1990, c'est sous la responsabilité de Jocelyne Légaré que Dallaire, fondé en 1932, acquiert un immeuble sur le boulevard Saint-Laurent, coin Rachel, à Montréal, pour le transformer en salon funéraire. Un des seuls qui puisse accueillir une seule famille à la fois. L'endroit reçoit le prix Commerce Design Montréal en 2000. « Vous en connaissez beaucoup des salons funéraires qui ont gagné un prix de design ? » lance l'avocate de 58 ans, présidente d'Alfred Dallaire Memoria, dont elle est devenue l'unique actionnaire en 2003.

Au deuxième étage du salon, Mme Légaré a fait aménager une bibliothèque-café où l'on trouve des centaines d'ouvrages sur le deuil et l'art. Tous les lundis, des personnes endeuillées se réunissent en présence d'un psychothérapeute. Mme Légaré, dernière compagne du peintre Guido Molinari, y organise aussi des expositions et des lancements de livre.

Celle qui a étudié la littérature a aussi mis sur pied sa maison d'édition, les éditions du passage, spécialisée dans les ouvrages sur le deuil au sens large, y compris la peine d'amour. Son catalogue comprend une trentaine de titres. Elle a confié cette activité à sa fille, Julia Duchastel Légaré, une ingénieure chimiste de 30 ans destinée à prendre sa relève.

Mme Duchastel s'occupe également de l'entreprise de construction de Memoria, chargée d'entretenir les immeubles que le groupe possède. « Avoir une ingénieure chimiste dans son équipe, ce n'est pas banal pour une entreprise de services funéraires », dit Mme Légaré.

Passionnée d'arts, Jo Légaré, comme elle signe parfois, a en outre mis sur pied une maison de production, Films JAD, qui lui a permis de recruter comme directrice générale Isabelle Grégoire, qui oeuvre dans le milieu du cinéma et de la télévision depuis une douzaine d'années. Mme Légaré a elle-même réalisé deux documentaires sur Guido Molinari, qui ont été diffusés à la télévision. Mme Grégoire s'occupe notamment de la production de vidéos mémoire, un genre de documentaire personnel de plus en plus demandé par les familles des défunts.

« Aux funérailles du cinéaste Gilles Carle, nous avons produit une vidéo hommage en collaboration avec l'Office national du film qui a été diffusée à la basilique Notre-Dame pendant la cérémonie », raconte Mme Légaré.

Memoria possède aussi son atelier de graphisme pour traiter les images des défunts que leur fournissent les familles et que l'on voit lors des cérémonies funéraires. Sans parler de son service de traiteur. « Je préfère faire les choses à l'interne, parce que j'aime avoir l'expertise près de moi », dit Mme Légaré, qui emploie une centaine de personnes sur une douzaine de sites, dont le Mausolée Saint-Martin, à Laval, son vaisseau amiral.

Cette diversification peut sembler échevelée, mais pas pour la présidente de Memoria. « Ça permet de manifester notre sensibilité à nos clients et, surtout, d'attirer des gens qui ont des talents qui, a priori, n'ont pas de lien avec une entreprise de services funéraires, mais qui finissent par y contribuer. » Mme Légaré ouvrira-t-elle d'autres complexes funéraires ? Peut-être, mais « il y a d'autres façons de prendre de l'expansion. » Par exemple, pour augmenter ses revenus, Memoria pourrait louer ses salles pour d'autres événements, comme des lancements de livre, des baptêmes, etc.

80 ans bien sonnés !

Pas très forte en dates, M me Légaré a dû faire des vérifications avant de nous donner la date de fondation de l'entreprise familiale... qui fête son 80e anniversaire ! Son grand-père maternel, Alfred Dallaire, a cumulé les fonctions de barbier et d'entrepreneur en pompes funèbres pendant quelques mois avant d'abandonner son travail de barbier.

En 1952, le père de Mme Légaré, Paul-Émile, a acheté l'entreprise de son beau-père. En 1996, Jocelyne et son frère Yves ont à leur tour acheté l'entreprise de leur père. Et, en 2003, ils ont décidé de mener chacun leur barque à leur façon. Alfred Dallaire est alors devenu Memoria.

lesaffaires.com

Voyez la vidéo de notre Personnalité d'affaires au féminin sur lesaffaires.com/videos.

Retrouvez-la aussi à la télévision, à RDI, lundi prochain entre 18h30 et 19h.

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