«Je suis revenue au bercail»

Publié le 01/06/2013 à 00:00

«Je suis revenue au bercail»

Publié le 01/06/2013 à 00:00

Former des pilotes chinois ! Les associés de Josée Prud'homme étaient sceptiques lorsqu'elle a lancé cette idée. Pourtant, il s'agissait d'un projet novateur auquel ils se sont vite ralliés. La nouvelle présidente de Cargair/Max Aviation, qui a pris la relève de son père en 2007, a investi quelques millions de dollars et donné une nouvelle impulsion à la PME familiale. À ce jour, Cargair, la division-école de pilotage, a formé plus de 450 pilotes chinois. De son côté, Max Aviation, la division spécialisée dans le nolisement d'avion pour une clientèle d'affaires, a doublé sa flotte qui compte aujourd'hui 45 avions.

Changement de carrière

Avocate de formation, Josée Prud'homme pratiquait dans un cabinet montréalais quand son frère, Olivier, a quitté l'entreprise familiale pour devenir pilote chez Air Transat. Quand elle a su que son père, Guy, envisageait la possibilité de transmettre le flambeau à ses neveux, elle a décidé de réorienter sa carrière. «Même si le droit me passionnait, je me suis rendu compte que la compagnie était pour moi indissociable de mon père, de ma famille. J'ai alors décidé de revenir au bercail», explique Josée Prud'homme, qui a accédé au poste de vice-présidente de l'entreprise en 2000. Ses cousins, Pierre Prud'homme Roy et Louis-Martin Roy, sont aujourd'hui devenus ses associés au sein de Cargair/Max Aviation qui emploie 130 personnes.

Elle a dû relever plusieurs défis : surmonter les répercussions du 11-Septembre au lendemain de sa nomination, convaincre ses associés d'investir des sommes importantes pour développer le marché chinois et gérer la grogne des citoyens de Saint-Hubert, irrités par le bruit du trafic aérien.

Gérer les émotions

Le plus délicat a sûrement été de gérer les émotions de son père liées au processus de relève. Céder sa place ne se fait pas du jour au lendemain. «Il venait au bureau tous les jours et voyait aux opérations quotidiennes. C'était dans son sang.»

Josée et son père ont aujourd'hui trouvé un équilibre. Lui qui a la passion des chiffres a pris la responsabilité des statistiques financières et opérationnelles de l'entreprise en plus d'occuper le poste de président du conseil d'administration.

«Prendre la relève d'une entreprise familiale, c'est un paradoxe, explique Josée Prud'homme. Tout en assurant la continuité à travers le changement, il faut prendre des décisions rationnelles qui tiennent compte des émotions des membres de la famille. Savoir d'où l'on vient pour déterminer où l'on va. Idéalement, je souhaite toujours que mon père comprenne mes décisions.»

Le détail qui a tout changé

«Il fallait s'entourer de gens forts, qui avaient envie de contribuer à notre entreprise. Je suis allée chercher une vice-présidente des finances, un directeur d'exploitation, un directeur du développement des affaires et un directeur de la formation avancée. Ce sont des postes qui ont été créés afin de nous aider, mes cousins et moi, à réussir la relève de Cargair et Max Aviation.»

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