Plus que jamais, en 2009, le mois de janvier donnera le ton à l'évolution de la Bourse pour l'ensemble de l'année.
" C'est un début d'année plus déterminant que d'ordinaire, car on attend des annonces importantes de la nouvelle administration Obama ", indique Neil Matheson, premier vice-président, stratégie d'investissement, d'Investissements Standard Life.
Janvier annonce habituellement la tendance boursière des 11 mois qui suivent. D'après Jeffrey A. Hirsh, auteur de la lettre financière Stock Trader's Almanac Investor, le rendement de l'indice S&P 500 enregistré en janvier a préfiguré la tendance de la Bourse pour l'année complète dans plus de 91 % des cas depuis 1972.
La firme Ned Davis Research a pour sa part observé que, depuis 1950, l'indice Dow Jones a progressé en moyenne de 9,8 % entre février et décembre lorsqu'il a affiché un rendement positif en janvier.
M. Hirsch estime lui aussi que janvier sera un indicateur important pour la Bourse en 2009 en raison de l'arrivée au pouvoir d'un nouveau gouvernement aux États-Unis. " En plus des données économiques habituelles et des prévisions boursières qui seront publiées, les investisseurs réagiront aux plans et priorités qui seront établis par l'administration Obama et le Congrès ", écrit M. Hirsch dans sa dernière lettre financière.
Barack Obama veut mettre en oeuvre sans tarder son plan de relance de l'économie après son entrée en fonction, le 20 janvier.
M. Matheson croit que le président désigné pourrait faire des annonces importantes avant même son discours inaugural, car les membres du Congrès américain travaillent dans les coulisses pour mettre en place des mesures le plus rapidement possible.
Retour en grand nombre des investisseurs ?
Janvier est habituellement un bon mois pour la Bourse.
Selon Jeremy Siegel, un universitaire américain et auteur du livre à succès Stocks for the long run, les titres de grande capitalisation enregistrent plus de 20 % de leur rendement annuel au cours du premier mois de l'année. Quant aux titres à faible valeur boursière, ils réalisent plus de 40 % de leur rendement annuel en janvier.
Ce phénomène saisonnier s'explique notamment par les nombreux achats (ou rachats) de titres que réalisent deux groupes d'investisseurs : les épargnants qui ont vendu en décembre des actions à des fins fiscales et les gestionnaires professionnels qui, à la même période, se sont départis de titres afin de conserver ceux qui ont affiché les meilleurs rendements de l'année.
Étant donné les lourdes pertes subies par les investisseurs en 2008, les ventes de fin d'année ont été plus importantes qu'à l'habitude. Il est donc possible qu'il y ait en janvier une plus forte reprise saisonnière en raison des rachats de titres effectués par les investisseurs qui en ont vendu en décembre.
Neil Matheson croit pour sa part que les phénomènes boursiers saisonniers ne se produisent pas en période de marché baissier comme celle que nous connaissons maintenant.
" Il pourrait y avoir un petit rebond technique, mais je ne m'attends pas à un retour massif des investisseurs, car les facteurs fondamentaux de l'économie sont encore trop négatifs. "
Une stratégie défensive est encore de mise
M. Matheson continuera de prôner une approche défensive jusqu'à ce qu'il constate une amélioration des données économiques.
Les actions comptent pour moins de 50 % de ses portefeuilles actuellement, comparativement à 60 % habituellement. Il favorise la Bourse américaine, avec un penchant pour les titres de consommation essentielle.
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