"Il suffit d'une erreur pour tout saccager"

Publié le 17/01/2009 à 00:00

"Il suffit d'une erreur pour tout saccager"

Publié le 17/01/2009 à 00:00

Alain Lemaire cumule plus de 40 ans d'expérience chez Cascades, et il est le troisième des frères Lemaire à occuper la direction de la papetière de Kingsey Falls.

Et pourtant, loin de se sentir galvanisé par sa cinquième place au palmarès CROP-Les Affaires-Knightsbridge des plus grands leaders de la province, tout juste derrière Jean Coutu et Kent Nagano, Alain Lemaire évoque plutôt la fragilité du leadership des dirigeants.

"Le leadership d'une personne peut prendre des années à s'établir, fait-il remarquer. Mais il suffit d'une seule erreur pour tout saccager. C'est fragile. Vous faites dix bons gestes, et ce sera le mauvais que les gens retiendront ! C'est vrai autant pour les dirigeants que pour les employés, d'ailleurs."

Pour cette raison, Alain Lemaire dit ne pas regretter les décennies passées à l'exploitation, dans l'ombre de ses frères aînés, Bernard et Laurent.

"On ne peut s'arroger le leadership. Comme la crédibilité, le leadership se gagne avec le temps, décision après décision, geste après geste."

Savoir reconnaître ses erreurs

Alain Lemaire dit s'être surtout inspiré dans sa carrière du leadership de ses frères et de son père, Antonio Lemaire. Ce dernier était, dit-il, un "homme de convictions, un anarchiste positif et un précurseur dans la lutte pour le respect des travailleurs". Avant de se faire élire député sous la bannière du Crédit social, il s'était fait connaître pour sa défense des droits des travailleuses dans l'industrie textile.

Les qualités de leader qu'il a acquis lui ont servi a deux moments cruciaux de sa carrière : lorsqu'il a réussi à s'associer avec Domtar pour fonder Norampac, une coentreprise de cartonnage ondulé à la fin des années 1990, et au moment où Cascades a racheté la participation de Domtar dans Norampac. "La transaction de 560 millions de dollars, en 2006, constituait le plus grand risque jamais couru jusque-là par Cascades", relate-t-il.

Une erreur de leadership ? M. Lemaire reconnaît avoir eu, dans la vingtaine, à modifier son style de gestion. "Je pensais tout connaître, se souvient-il, et des gens ont eu l'intelligence de me faire cheminer. J'étais à l'écoute des autres, mais j'étais perçu comme quelqu'un qui cherchait sans cesse à avoir le dernier mot. Il me fallait changer."

Aujourd'hui, Alain Lemaire croit que la plus grande qualité d'un dirigeant d'entreprise est de savoir accepter qu'il puisse avoir tort.

"Au lieu d'argumenter pour imposer son opinion, mieux vaut tenter de trouver une solution commune. C'est la meilleure façon d'obtenir le respect des travailleurs."

martin.jolicoeur@transcontinental.ca

À la une

Bourse: Wall Street finit en hausse, record pour l’indice S&P 500

Mis à jour le 27/03/2024 | lesaffaires.com, AFP et Presse canadienne

REVUE DES MARCHÉS. La Bourse de Toronto a gagné près de 200 points mercredi.

À surveiller: CGI, Alimentation Couche-Tard et BRP

27/03/2024 | Denis Lalonde

Que faire avec les titres de CGI, Alimentation Couche-Tard et BRP? Voici quelques recommandations d’analystes.

Bourse: les gagnants et les perdants du 27 mars

Mis à jour le 27/03/2024 | LesAffaires.com et La Presse Canadienne

Voici les titres d'entreprises qui ont le plus marqué l'indice S&P/TSX aujourd'hui.