Ginette Bureau possède un atout de taille. «Le pouvoir de contagion !» répond-elle avec le sourire. Véritable ambassadrice de la politique de développement durable de la société d'État depuis sa nomination en 2008, la pdg de Recyc-Québec s'est personnellement investie dans le développement du plan stratégique 2012-2017. «Mon défi a été d'amener le recyclage au coeur de l'action de tous les membres de la société par des opérations de terrain», explique-t-elle.

Ginette Bureau était depuis longtemps convaincue que Recyc-Québec se devait d'innover en matière de développement durable. «Si l'on veut répondre aux enjeux actuels, il faut être à l'affût des nouveautés. Je voulais que Recyc-Québec soit une société en apprentissage et qu'elle ne se limite pas à offrir des services», explique-t-elle.

La solution, elle l'a d'abord trouvée dans ses convictions personnelles. «Mon rôle, je crois que je l'ai d'abord rêvé avant de le remplir. Je me suis assurée que l'on se dote des bons outils pour que chacun prenne plus de leadership et transforme l'organisation avec sa créativité», affirme la pdg. «J'ai de l'audace, je suis assez déterminée. En général, je ne m'arrête pas au premier écueil», ajoute-t-elle.

Présente sur le terrain

Au cours des deux dernières années, Ginette Bureau a donc choisi de renforcer sa présence auprès de ses équipes pour les accompagner dans la transition à réaliser. «Ces derniers mois, les gens m'ont beaucoup vue !» s'amuse-t-elle. Pour elle, l'une des clés du succès était d'être accessible tant pour ses équipes que pour les partenaires de la société.

«Il a fallu amener les employés à s'interroger, à se doter des bons outils et à accroître leur participation grâce à des échanges et des rencontres», souligne la pdg. Pour cela, elle a développé une palette d'outils destinés à accroître la créativité de ses équipes : création d'un blogue, rencontres avec de nombreux interlocuteurs, mise en place de modes de collaboration plus informels.

À cette occasion, elle a même fait face à un défi qu'elle ne soupçonnait pas : «J'ai appris que, lorsqu'on conduit un changement, il faut bien souvent répéter plusieurs fois les choses ! Les gens ont besoin de se réapproprier de nouvelles façons de faire et de sentir qu'ils ne sont pas seuls», glisse-t-elle.

Stratégie 2.0

Ginette Bureau a dû également trouver un moyen de convertir les chefs d'entreprise aux bienfaits du recyclage. «Nous avons réalisé une grande tournée dans les principales régions du Québec ainsi qu'une campagne sur les médias sociaux pour aller à la rencontre des entreprises. Et nous avons été bien surpris d'en constater l'effet mobilisateur ! Car les entreprises se comportent en fin de compte comme des individus...» reconnaît Mme Bureau.

Grâce à son impulsion, les médias sociaux sont désormais considérés comme un moyen privilégié pour rejoindre le public au sein de la société d'État. «On constate que les gens vont de moins en moins à la recherche de l'information par eux-mêmes et attendent davantage que l'information vienne à eux. En tant que société d'État, notre devoir est donc de leur donner la bonne information et de participer à un dialogue qui n'existait pas auparavant», croit la dirigeante.

D'ici les prochains mois, la gestionnaire ne compte pas s'accorder de répit : «Le chantier des matières organiques est immense, celui de la réduction à la source aussi. On pourrait faire un pas de géant en créant une écologie industrielle qui mettrait les industries en synergie sur les questions de l'eau, de l'énergie, des matières premières ou de l'humain...» Des rêves, pour faire changer les choses : c'est cela aussi la recette gagnante de Ginette Bureau.