Gaz Métro, candidate au quatrième bloc d'énergie éolienne

Publié le 01/06/2013 à 00:00, mis à jour le 30/05/2013 à 09:46

Gaz Métro, candidate au quatrième bloc d'énergie éolienne

Publié le 01/06/2013 à 00:00, mis à jour le 30/05/2013 à 09:46

La patronne de Gaz Métro sait jongler avec plusieurs à projets à la fois. Entre des dossiers d'investissement au Québec et aux États-Unis, Sophie Brochu et ses troupes fourbissent déjà leurs armes pour présenter bientôt un projet destiné au troisième bloc d'énergie éolienne de 800 mégawatts, annoncé à la mi-mai par Québec.

«C'est certain qu'on va présenter un projet, s'il y a un nouveau bloc d'énergie éolienne», déclarait la pdg de Gaz Métro dans un entretien avec Les Affaires au siège social de l'entreprise du quartier Centre-Sud, de Montréal, deux semaines avant l'annonce du gouvernement Marois.

Gaz Métro est déjà active dans la production d'énergie éolienne avec Boralex, un producteur québécois d'énergie renouvelable, qui est également présent en France dans l'éolien. Les deux partenaires ont un projet dans la Seigneurie de Beaupré, près de Québec. La première phase de ce projet (deux parcs éoliens totalisant 272 MW) devrait être mise en service cet été.

Le nouveau projet que Gaz Métro et Boralex présenteront dans le cadre de l'attribution du troisième bloc d'énergie éolienne sera également situé dans la Seigneurie de Beaupré. Un territoire d'une superficie d'environ 1 000 kilomètres carrés, où les deux entreprises ont investi près d'un milliard de dollars. Gaz Métro et Boralex étudient aussi la possibilité de présenter un projet dans le Bas-Saint-Laurent ou en Gaspésie.

Fort potentiel de la biométhanisation

La biométhanisation (la valorisation des déchets domestiques) est un autre dossier qui fait vibrer Sophie Brochu. Malgré le refus de la Régie de l'énergie de donner le feu vert à son projet à Saint-Hyacinthe, la patronne de Gaz Métro estime que ce n'est qu'une question de temps avant que ce projet n'aille de l'avant.

Pourquoi ? La Régie n'a fait qu'interpréter la loi québécoise qui encadre les activités de Gaz Métro, souligne Sophie Brochu. Or, cette loi n'avait pas prévu que la société énergétique voudrait un jour investir dans des projets de biométhanisation. «La loi nous tire vers hier, mais le marché nous tire vers demain», dit Sophie Brochu.

Ce marché recèle beaucoup de potentiel, selon la pdg de Gaz Métro. À long terme, la société énergétique estime que le méthane pourrait représenter de 10 à 20 % du volume total de gaz naturel distribué dans l'ensemble de son réseau. «Mais à court terme, sur une période de 5 à 10 ans, nous pourrions en avoir 5 %», précise Sophie Brochu.

Cette stratégie permettrait de réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) du Québec.

Le gaz naturel liquéfié augmentera rapidement dans les transports

Gaz Métro ne chômera pas non plus dans le secteur du transport, où le gaz naturel liquéfié (GNL) devient une solution de rechange propre et économique au pétrole. Le projet de «route bleue» de Gaz Métro - reliant les régions de Québec et de Toronto - en est un bel exemple.

Les entreprises de camionnage peuvent y transporter de la marchandise et y faire le plein de GNL. Transport Robert est un leader dans l'industrie, avec près de 180 camions carburant au gaz naturel. «D'autres entreprises annonceront bientôt qu'elles convertiront une partie de leur flotte», assure la patronne de Gaz Métro, sans en dévoiler davantage.

Un camion roulant au GNL est plus coûteux qu'un camion classique. Le rendement du capital investi est toutefois rapide (deux ans). Cette technologie permet en effet au transporteur de réduire sa facture énergétique de 40 % et ses émissions de GES de 25 %. «D'ici 2020, nous souhaiterions que 10 % des flottes de camions fonctionnent au GNL», affirme Sophie Brochu.

Elle fonde aussi beaucoup d'espoir sur le GNL dans les transports maritime et ferroviaire. La Société des traversiers du Québec fait actuellement construire trois bateaux au gaz naturel, sur une flotte de 13 navires. Pour sa part, le Canadien National (CN) expérimente un projet-pilote de locomotive au GNL. «Mon rêve serait que toutes les locomotives du CN fonctionnent un jour au gaz naturel», dit Sophie Brochu.

Expansion aux États-Unis

Les projets de Gaz Métro ne s'arrêtent pas là. Déjà présente au Vermont dans la distribution de gaz naturel et d'électricité, la société énergétique songe à prendre pied dans un autre État américain, toujours dans le nord-est.

«La proximité géographique a une importance», insiste Sophie Brochu. Gaz Métro ne veut toutefois pas précipiter les choses. Bien comprendre ce futur marché et «y être désirée» seront deux conditions essentielles à la réalisation de ce projet, explique la patronne de Gaz Métro.

POURQUOI

Projets éoliens, biométhanisation, gaz naturel liquéfié, expansion sur le marché américain... Gaz Métro est à l'affût de toutes les occasions d'affaires dans le secteur énergétique pour croître et contribuer à la réduction des gaz à effet de serre, au Québec comme aux États-Unis.

«Il n'y a pas de doute que, pour une grande infrastructure de ce genre-là [un éventuel prolongement du réseau de Gaz Métro jusqu'à la Côte-Nord], ça prend l'appui des gouvernements, qu'il soit fédéral ou provincial, ou les deux.»

- Sophie Brochu, pdg de Gaz Métro, répondant à la question de savoir si Ottawa devrait investir dans le prolongement du réseau de Gaz Métro sur la Côte-Nord (un projet en veilleuse), comme il l'a fait pour le prolongement du réseau au Saguenay-Lac-Saint-Jean, au début des années 1980.

L'ENTREPRISE EN CHIFFRES

5,2 milliards de dollars

Les actifs de Gaz Métro sont de 5,2 milliards de dollars.

1 300

Environ 1 300 personnes travaillent chez Gaz Métro.

10 000

Le réseau de conduites souterraines de Gaz Métro totalise 10 000 kilomètres.

185 000

Gaz Métro compte 185 000 clients au Québec (gaz naturel seulement).

300 000

Gaz Métro dessert quelque 300 000 clients au Vermont (gaz naturel et électricité).

françois.normand@tc.tc

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