Faire du lobbying auprès d'un gouvernement minoritaire

Publié le 08/09/2012 à 00:00

Faire du lobbying auprès d'un gouvernement minoritaire

Publié le 08/09/2012 à 00:00

Les Québécois viennent d'élire un gouvernement minoritaire. Bonne ou mauvaise nouvelle pour les lobbyistes ?

« Sur le plan législatif, ça deviendra excessivement complexe, dit Philippe Gervais, conseiller principal du Groupe Capital Hill, à Montréal. Notre travail change du tout au tout. En période de gouvernement majoritaire, quand le ministre écrit un projet de loi, c'est pas mal ce qui est voté. Mais sous un gouvernement minoritaire, c'est beaucoup plus ardu et partisan. »

Par exemple, le gouvernement minoritaire de Stephen Harper, de 2006 à 2008, a installé « une dynamique à quatre beaucoup plus compliquée ».

« En plus de parler avec les conservateurs, il fallait discuter parfois avec les libéraux, parfois avec le Bloc québécois, parfois avec le Nouveau Parti démocratique... Il fallait presque compter les têtes pour connaître l'issue d'un vote, comme en politique américaine... » dit Philippe Gervais.

Une flèche de plus

Le lobbyiste André Légaré voit les choses autrement. « Un gouvernement minoritaire, ça te donne une flèche de plus », dit-il.

« À l'inverse, si un gouvernement majoritaire ne veut rien faire, tu fais face à un mur. La seule marge de manoeuvre, c'est de solliciter les médias et, éventuellement, de mobiliser des groupes de pression. »

Sous un gouvernement péquiste minoritaire, les dirigeants ont peut-être aussi plus avantage à prêter l'oreille.

« Si tu es lobbyiste et bon libéral, peut-être que le pouvoir va dire "on va en prendre soin, sinon il risque de nous rentrer dedans" », dit André Légaré.

Changement de garde

Chose certaine, l'arrivée d'un nouveau gouvernement complique le travail. « On va devoir refaire notre réseau de relations », dit Alain Lemieux, également lobbyiste à Québec. Par exemple, la personne qui occupe un poste clé comme celui de secrétaire général au Conseil exécutif (le sous-ministre du premier ministre) peut difficilement survivre à l'exercice.

Des lobbyistes associés aux libéraux auront-ils plus de mal à tirer leur épingle du jeu ? Non, répond Philippe Gervais, donateur régulier au Parti libéral et ancien organisateur et chef de cabinet d'un ministre conservateur au fédéral.

« Plusieurs de mes clients sont avec nous depuis des années. J'ai aussi bien tiré mon épingle du jeu sous le Parti québécois à Québec que sous le Parti libéral du Canada à Ottawa », dit M. Gervais.

Qualité du dossier

Également contributrice régulière au Parti libéral du Québec, Josiane Hébert, du cabinet Hill Knowlton à Québec, est d'accord.

« Ce qui fait le succès d'une démarche de lobbyisme, c'est la qualité du dossier, du client et de la personne qui le conseille, dit-elle. Peu importe qui forme le gouvernement, c'est notre connaissance de ses ramifications et de l'administration qui nous donne un avantage. »

La couleur du parti

Chez National, Luc Ouellet assure que la couleur du parti au pouvoir ne change rien. « Des clients viennent nous voir en nous disant "Tu connais un tel..." Mais en fin de compte, si le dossier n'est pas bon, je n'ai pas la capacité de convaincre qui que ce soit. »

Les avantages que lui apportait sa proximité avec le premier ministre Jean Charest ?

« Ça, c'est un mythe. Je ne lui ai jamais rien demandé, et si je l'avais fait, il n'aurait pas accédé à mes demandes », assure-t-il.

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