Les minières ont une longue pente à remonter quand il s'agit de développement durable. Mais les derniers aménagements réalisés par Agnico-Eagle à sa mine Goldex, adjacente à la zone urbaine de Val-d'Or, lui valent une certaine reconnaissance à cet égard.

Mise en exploitation en septembre 2008, la mine Goldex " intègre des nouvelles technologies et approches soucieuses de l'impact environnemental ", indique Claude Léveillée, vice-président, ressources humaines, d'Agnico-Eagle.

D'abord, pour réduire le bruit, la poussière et les autres impacts, l'entreprise a construit un vaste dôme recouvrant l'endroit où est entreposé le minerai. De plus, le système de ventilation, puissante source de décibels, a été installé à 1 000 pieds sous terre. Normalement, il est en surface.

Et pour économiser de l'énergie, les ventilateurs s'arrêtent à la fin des quarts de travail.

Mais l'initiative la plus spectaculaire est sans doute l'utilisation des résidus de la mine pour restaurer un autre site minier, le plus important site abandonné au Québec, celui de la mine Manitou, à quelque 23 kilomètres de Goldex.

Comme les résidus de Goldex sont alcalins, ils peuvent neutraliser la toxicité des résidus sulfureux hérités à la suite de 30 années d'exploitation de la mine Manitou.

" Initiative sans précédent "

Agnico-Eagle, en partenariat avec le gouvernement du Québec, a fait construire un pipeline de 23 kilomètres pour transporter 16 millions de tonnes de sable alcalin, à Manitou. Le coût de l'opération totalise 54 millions de dollars. La contribution d'Agnico-Eagle s'élève à 16 millions. " C'est ce que cela nous aurait coûté pour construire notre propre parc de résidus ", souligne M. Léveillée. D'ici un an ou deux, l'acidité de l'eau du bassin devrait atteindre un taux acceptable.

" Nous sommes fiers de corriger un problème du passé ", ajoute M. Léveillée. L'initiative est sans précédent, comme le confirme Bruno Bussière, professeur à l'Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue et spécialiste de la restauration des sites miniers. " Il ne s'est jamais rien fait de semblable à l'échelle mondiale " a-t-il dit au quotidien Le Soleil.

En avril 2008, Agnico-Eagle a remporté un prix Mercuriades dans la catégorie grande entreprise. Elle a aussi reçu le prix Desjardins Développement durable pour l'ouest du Québec.

255 millions

Intentions d'investissement, en dollars, des sociétés minières dans les travaux d'exploration et d'aménagement au Québec, en 2009. Il s'agit d'un recul de 41 % par rapport à 2008. À l'échelle du Canada, les minières prévoient investir 1,5 milliard de dollars en 2009, comparativement à 2,8 milliards selon les données préliminaires de 2008. Source : Ressources naturelles Canada

suzanne.dansereau@transcontinental.ca