Du vin québécois qui voyage loin

Publié le 23/03/2013 à 00:00

Du vin québécois qui voyage loin

Publié le 23/03/2013 à 00:00

Pas facile de vendre ses produits au Québec : le marché est réduit et très concurrentiel. La solution pour survivre : exporter et se diversifier. Ce dossier présente trois exemples d'entreprises qui ont suivi cette voie, avec succès !

L'une de ces championnes de l'exportation est le vignoble Carone, de Lanoraie. Le propriétaire, Anthony Carone, et sa conjointe, Sarah Hoodspith, ont fait le choix de vendre leurs vins à l'étranger. Aujourd'hui, en plus d'être vendues dans les succursales de la Société des alcools, leurs bouteilles se retrouvent sur des tables à l'autre bout de la planète. Le viticulteur exporte en Chine, au Japon et... à Cuba.

«L'agriculture demande des infrastructures énormes qui doivent être rentabilisées. Or, on ne gagne pas d'argent en vendant à la SAQ en raison des faibles marges. Pour prospérer, on doit donc trouver des débouchés à l'étranger», précise M. Carone.

Les ventes à l'étranger représentent actuellement 15 % de son chiffre d'affaires. Cependant, il espère porter cette proportion à 30 % d'ici 12 à 18 mois. «C'est un objectif fondamental pour notre entreprise, question de limiter nos risques, car plus de la moitié de nos produits sont vendus à la SAQ.»

Pour vendre à l'étranger, le vigneron participe à des missions commerciales, scrute les études de marché gouvernementales, parle avec des spécialistes et des distributeurs, évalue les réglementations.

Dans les pays où les contacts sont plus difficiles, les producteurs embauchent des consultants. Tout est pris en compte : de la démographie à la culture culinaire en passant par le climat. «Au Japon, il fait très chaud au printemps ; les gens boivent du rosé. Ce n'est pas le moment d'exporter du vin rouge. C'est le genre de choses qu'il faut savoir», indique Mme Hoodspith.

Les exploitants de Carone cultivent 10 hectares. Ils plantent chaque année de nouvelles vignes et souhaitent atteindre 20 hectares d'ici trois ans. En attendant, ils évaluent les meilleurs endroits pour vendre leurs vins. «Il faut trouver quels produits seront les plus rentables et à quels endroits», dit Mme Hoodspith.

Des barrières à faire tomber

Dans la mire du vignoble : les marchés de la Floride et de New York. À plus long terme, le producteur souhaiterait percer le marché européen. Un rêve impossible pour l'instant. Le Canada et l'Union européenne ont signé un accord spécifiant que tous les vins doivent provenir de raisins 100 % canadiens et qui répondent aux normes de la Vintners Quality Alliance. Le problème, c'est que cette accréditation n'est pas disponible au Québec.

«Tous les vignerons peuvent exporter en Europe, sauf les Québécois, parce que l'Association des vignerons du Québec et les représentants de la Vintners Quality Alliance n'ont pu s'entendre sur la variété de raisin [cépage] ni sur les méthodes de production du vin de glace», explique Mme Hoodspith.

L'Association des vignerons indépendants du Québec, qui représente 20 % des vignerons du Québec et dont fait partie le vignoble Carone, milite pour rouvrir le débat et obtenir cette reconnaissance internationale.

«En plus de nous ouvrir au reste du monde, cette appellation nous donnerait la possibilité d'aller chercher des subventions gouvernementales pour la commercialisation de nos produits à l'étranger», conclut le producteur.

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