Dix titres pour continuer de dormir sur vos deux oreilles

Publié le 20/04/2013 à 00:00, mis à jour le 18/04/2013 à 09:57

Dix titres pour continuer de dormir sur vos deux oreilles

Publié le 20/04/2013 à 00:00, mis à jour le 18/04/2013 à 09:57

En septembre 2011, Les Affaires avait demandé à une dizaine de portefeuillistes de suggérer un titre boursier chacun. Notre seul critère : que l'investisseur puisse dormir en paix après l'avoir ajouté à ses placements. Mission accomplie ! Cette sélection de 10 titres s'est appréciée de près de 40 % en un an et demi, en plus des versements de dividendes. Soulignant cette solide performance, un lecteur nous a demandé de répéter l'expérience. Nous le prenons au mot dans ce numéro. Voici 10 autres titres, suggérés par les mêmes gestionnaires, qui risquent peu de perturber votre sommeil.

BANQUE SCOTIA

(Tor., BNS, 57,71 $)

Le choix de Norman Raschkowan, vice-président exécutif, placements chez Mackenzie

Dans un contexte de faibles taux d'intérêt, la gestion des épargnes deviendra de plus en plus importante pour les particuliers. Or, la Scotia a mis au point une robuste plateforme pour répondre à leurs besoins en la matière, juge Norman Raschkowan. La troisième banque canadienne peut non seulement offrir des conseils en succursales, mais détient aussi les Fonds Dynamique (par Patrimoine Dundee) et 37 % de la société financière CI. Par ailleurs, les activités de la Scotia en Amérique du Sud et en Asie la positionnent bien pour profiter de la croissance des marchés émergents, vraisemblablement supérieure à celle des pays développés au cours des prochaines années. Pour ces deux raisons, le gestionnaire la préfère à la TD, son autre banque préférée au Canada. Le dividende de la Scotia offre un rendement de 4 %, et son titre se négocie à 10,5 fois les bénéfices prévus l'an prochain. «Sans être une aubaine, l'évaluation du titre est raisonnable vu la croissance supérieure et le bon rendement du dividende», résume M. Raschkowan.

Valeur boursière : 68,8 G$

Ratio cours/bénéfice prévu¹ : 11,2

Le coin des analystes :

- 15 recommandent d'acheter

- 5 recommandent de conserver

- 2 recommandent de vendre

Le cours cible moyen est de 65,29 $ dans un an.

BCE

(Tor., BCE, 46,86 $)

Le choix de Jean-René Adam, chef des placements adjoint et vice-président, marchés nord-américains chez Hexavest

Jean-René Adam aime bien le secteur des télécommunications en général, mais a un léger penchant pour BCE lorsqu'on lui demande un titre avec lequel dormir en paix. «J'aurais pu suggérer Rogers ou Telus, mais le dividende de BCE, sa progression plus faible en Bourse et les perspectives de croissance qu'offre la fibre font que je la préfère.» Grâce à la fibre optique, le géant canadien est maintenant en mesure de se battre à armes égales avec les câblodistributeurs, notamment avec des forfaits multiservices. La division de téléphonie sans fil devrait par ailleurs continuer de croître, aidée par l'appétit sans cesse grandissant des consommateurs pour les données. «À 15 fois les bénéfices de 2013, le titre n'est pas une aubaine, mais son évaluation est appuyée par un bon dividende, qui devrait progresser au cours des prochaines années.» Le dividende procure actuellement un rendement de 5 %, auquel devrait s'ajouter une appréciation du capital, croit M. Adam.

Valeur boursière : 36,5 G$

Ratio cours/bénéfice prévu¹ : 15,8

Le coin des analystes :

- 6 recommandent d'acheter

- 13 recommandent de conserver

- 0 recommande de vendre

Le cours cible moyen est de 46,38 $ dans un an.

TORSTAR CORP.

(Tor., TS.B, 7,00 $)

Le choix de Jean-Paul Giacometti, vice-président et gestionnaire de portefeuille chez Claret

Convaincu de la survie des journaux, Jean-Paul Giacometti voit dans Torstar, propriétaire du Toronto Star et de nombreux journaux locaux, une occasion à saisir. Selon lui, ce n'est qu'une question de temps avant que les médias ne réussissent à faire payer les lecteurs de journaux électroniques, ce qui stabilisera le marché. «Torstar n'a de toute façon pas besoin de ça pour survivre, même si ça aidera.» Les journaux locaux du groupe en diminuent grandement le risque, ce qu'apprécie beaucoup le gestionnaire. Tout le monde feuillette son journal local, dit-il, où on retrouve des nouvelles du coin... et des annonceurs de proximité. Ces derniers sont plus faciles à trouver et moins enclins à fermer le robinet en cas de ralentissement économique. Avec un titre aussi déprimé en Bourse, il faut toutefois avoir un horizon de placement d'au moins trois à cinq ans, prévient M. Giacometti. «Mais avec un excellent dividende de 7 %, ça aide à patienter.»

Valeur boursière : 559,8 M$

Ratio cours/bénéfice prévu¹ : 4,4

Le coin des analystes :

- 3 recommandent d'acheter

- 7 recommandent de conserver

- 0 recommande de vendre

Le cours cible moyen est de 8,57 $ dans un an.

DISNEY

(NY, DIS, 60,55 $US)

Le choix d'Aaron Clark, gestionnaire au bureau de Boston de Tetrem Capital Management

«Disney a la meilleure collection d'actifs médiatiques du monde» et continue de la bonifier, notamment grâce à l'acquisition l'automne dernier de Lucasfilm (Star Wars), résume Aaron Clark. Grâce à ses différentes plateformes, le géant du divertissement maximise les revenus tirés de ses nombreuses marques. Leur notoriété lui donne d'ailleurs un intéressant pouvoir sur ses prix. De plus, l'entreprise contrôle en partie ses coûts, puisque plusieurs de ses films mettent en vedette des personnages animés plutôt que des acteurs aux cachets toujours plus élevés. Ces éléments, combinés à la volonté de Disney d'accroître sa présence, permettront à la multinationale américaine de croître plus rapidement que l'économie mondiale, estime M. Clark. De plus, la gestion du capital «intelligente et sage» des dirigeants de Disney devrait se traduire par une réduction des investissements, une hausse du dividende et le maintien des rachats d'actions. «Le titre a bien performé, mais il y a encore beaucoup de place pour la croissance. Il offre un bon rapport risque-rendement.»

Valeur boursière : 108,6 G$ US

Ratio cours/bénéfice prévu¹ : 17,5

Le coin des analystes :

- 22 recommandent d'acheter

- 10 recommandent de conserver

- 1 recommande de vendre

Le cours cible moyen est de 61,60 $ US dans un an.

THOMSON REUTERS

(Tor., TRI, 33,05 $)

Le choix de Tim Caulfield, gestionnaire de portefeuille chez Bissett

Deuxième titre en importance (après celui du CN) dans le Fonds d'actions canadiennes Bissett, Thomson Reuters illustre bien l'approche à long terme de cette firme d'investissement, fait valoir Tim Caulfield. «Le titre est loin d'avoir été le plus performant ces dernières années, mais nous croyons que l'entreprise profitera de la reprise de l'industrie financière.» Fournisseur d'informations financières et légales, la société jouit d'une position dominante dans un marché composé de concurrents imposants, mais peu nombreux. «Ça garde une dynamique concurrentielle favorable.» Maintenant qu'elle a investi dans le rafraîchissement de son offre de produits, Thomson Reuters est bien outillée pour maintenir sa rentabilité, tout en diminuant ses investissements. La direction projette d'ailleurs des flux monétaires disponibles de 1,8 G$ cette année. «Ce n'est pas facile de trouver des entreprises générant autant de liquidités sur la Bourse canadienne.» Au cours actuel, le titre est «très attrayant» aux yeux du gestionnaire.

Valeur boursière : 27,3 G$

Ratio cours/bénéfice prévu¹ : 17,7

Le coin des analystes :

- 5 recommandent d'acheter

- 15 recommandent de conserver

- 4 recommandent de vendre

Le cours cible moyen est de 32,70 $ dans un an.

CHINA LIFE INSURANCE

(NY, LFC, 39,14 $ US)

Le choix de Donald Reed, gestionnaire, Groupe d'actions mondiales Templeton

Les Chinois commencent à souscrire à des polices d'assurance vie, mais l'industrie est encore naissante dans l'Empire du Milieu. Avec 35 % du marché et 672 00 agents, China Life Insurance est très bien placée pour faire le plein de futurs souscripteurs, apprécie Donald Reed. «La société a réalisé une croissance de 30 % ces dernières années, et elle pourrait maintenir ce rythme encore quelque temps. Même à plus long terme, dans cinq ou dix ans, ses revenus devraient croître d'au moins 15 % par an.» Le fait que le gouvernement chinois détienne 75 % de l'entreprise ne devrait pas freiner les investisseurs, juge M. Reed, puisqu'il reste malgré cela 20 milliards de dollars d'actions sur le marché. Les craintes économiques mondiales pèsent toutefois sur le titre, qui se négocie à un creux historique de 2,1 fois la valeur comptable. «Je ne vois pas d'éléments négatifs propres à China Life Insurance, et je crois qu'elle affichera une forte croissance dans le futur.»

Valeur boursière : 66,6 G$ US

Ratio cours/bénéfice prévu¹ : 15,1

Le coin des analystes :

- 0 recommande d'acheter

- 1 recommande de conserver

- 0 recommande de vendre

Le cours cible moyen est de 46,71 $ US dans un an.

DIAGEO

(NY, DEO, 122,75 $ US)

Le choix de Nadim Rizk, vice-président et gestionnaire principal, actions étrangères chez Fiera Capital

Avec autant de grandes marques et des activités partout dans le monde, Diageo est «ultra dominante» dans le marché de l'alcool et des spiritueux, souligne Nadim Rizk. Le géant commercialise notamment la vodka Smirnoff, le Baileys et le whisky Crown Royal. Le créneau des spiritueux est moins concurrentiel que celui de la bière ou du vin ; les produits y changent peu dans le temps et les ventes résistent aux cycles économiques. La multinationale britannique excelle à la fois dans l'exploitation et la gestion de son capital. Elle verse ainsi un «gros» dividende et affiche «un historique de hausse extraordinaire», ce que M. Rizk juge approprié, étant donné le peu de réinvestissements en capital requis par une entreprise aussi mature. Selon lui, le titre demeure intéressant pour un investisseur désireux de le conserver longtemps en portefeuille, même s'il n'est pas une aubaine. «Il n'y a pas vraiment de risques. L'investisseur a simplement besoin de continuer à surveiller les finances, dont les flux de trésorerie et les dividendes.»

Valeur boursière : 76,5 G$ US

Ratio cours/bénéfice prévu¹: 18,8

Le coin des analystes :

- 3 recommandent d'acheter

- 2 recommandent de conserver

- 0 recommande de vendre

Le cours cible moyen est de 130,60 $ US dans un an.

MASTEC

(NY, MTZ, 28,69 $US)

Le choix de Nicolas Chevalier, associé et gestionnaire de portefeuille chez Pembroke Management

Avec une valeur boursière de plus de 2 G$, MasTec est la deuxième plus importante société de propriété hispanique aux États-Unis. L'entreprise se concentrait historiquement dans les infrastructures de télécommunications, mais elle a diversifié ses activités depuis cinq ans, raconte Nicolas Chevalier. «Le fils du fondateur, devenu pdg en 2007, est l'architecte de la diversification dans des segments plus porteurs.» La société de Miami, détenue à 30 % par la famille Mas, installe maintenant des pipelines pour le pétrole et le gaz, ainsi que des systèmes pour le transport de l'électricité, tout en poursuivant l'installation d'infrastructures de télécommunications. «Le titre se négocie encore à escompte par rapport à ses concurrents, parce que l'entreprise est encore perçue comme uniquement active dans les télécommunications. Or, elle est beaucoup plus diversifiée qu'avant.» De plus, toutes les divisions vont très bien en ce moment et offrent de belles perspectives de croissance, ce qui est assez rare.

Valeur boursière : 2,1 G$ US

Ratio cours/bénéfice prévu¹ : 15,0

Le coin des analystes :

- 7 recommandent d'acheter

- 4 recommandent de conserver

- 0 recommande de vendre

Le cours cible moyen est de 33,94 $ US dans un an.

WELLS FARGO

(NY, WFC, 37,21 $US)

Le choix de François Rochon, président de Giverny Capital

Pour profiter de la vigueur du secteur bancaire américain, «plus solide que jamais, probablement même le plus solide du monde», Wells Fargo est un titre de choix, dit François Rochon. La quatrième banque des États-Unis a profité de la crise financière pour doubler ses actifs, assainir son bilan et améliorer sa structure de coûts. Si elle n'est pas la seule à être sortie gagnante, elle est toutefois celle qui présente la culture d'entreprise la plus porteuse aux yeux du gestionnaire. «Wells Fargo a des gens exceptionnels à sa tête.» La direction mise sur un excellent service à la clientèle, des acquisitions intelligentes et des projets axés sur le long terme plutôt que sur la dernière mode. Prévoyant une hausse des profits de 10 à 12 % par année, une expansion du multiple et un rendement moyen du dividende de 3 à 4 %, M. Rochon juge l'évaluation du titre encore très attrayante à 10 fois les bénéfices prévus en 2013.

Valeur boursière : 196,4 G$ US

Ratio cours/bénéfice prévu¹ : 10,1

Le coin des analystes :

- 23 recommandent d'acheter

- 18 recommandent de conserver

- 1 recommande de vendre

Le cours cible moyen est de 40,58 $ US dans un an.

INTACT CORPORATION FINANCIÈRE

(Tor., IFC, 62,78 $)

Le choix de Steve Belisle, gestionnaire en actions canadiennes chez Investissements Standard Life

Plus important assureur de dommages au Canada, Intact est un titre avec lequel il fait bon dormir, estime Steve Belisle. La faiblesse des taux d'intérêt, qui ravage le bilan des assureurs vie, touche peu les assureurs de dommages, dont les contrats sont beaucoup plus courts. Cette brève durée des contrats leur permet aussi d'ajuster la structure et le prix de leurs polices au besoin. Intact profite de l'amélioration générale du marché (réformes de l'assurance automobile en Ontario, contexte de prix plus favorable, ajustement des valeurs assurables), mais aussi de mesures mises en place par sa solide équipe de direction (acquisitions, synergies, révision des polices). «Le titre d'Intact est défensif et fournit un revenu de dividende (2,8 %), mais il offre aussi de la croissance», assure le gestionnaire, qui table sur une hausse annuelle de 7 à 12 % des bénéfices et du dividende à long terme. Selon lui, l'assureur pourrait profiter du marché encore fragmenté pour ajouter jusqu'à 5 % à ses parts de marché [17 % en 2012], sans devenir trop gros.

Valeur boursière : 8,3 G$

Ratio cours/bénéfice prévu¹ : 10,0

Le coin des analystes :

- 10 recommandent d'acheter

- 3 recommandent de conserver

- 0 recommande de vendre

Le cours cible moyen est de 73,50 $ dans un an.

¹ Pour le prochain exercice

Source : Bloomberg, données boursières à la fermeture du 12 avril 2013

Psst....

Même avec des titres solides, il faut diversifier ses investissements. La part de votre portefeuille d'actions pouvant raisonnablement être investie dans un seul titre dépend de différents facteurs, dont votre tolérance au risque. En général, les experts recommandent de ne pas investir plus de 2 % à 5 % d'un portefeuille d'actions dans un seul titre.

marie-claude.morin@tc.tc

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