Diriger avec plusieurs mains sur le volant

Publié le 19/05/2012 à 00:00

Diriger avec plusieurs mains sur le volant

Publié le 19/05/2012 à 00:00

Même s'il est pdg de Supermétal, Jean-François Blouin n'est pas le seul à diriger la boîte. En 2010, c'est avec quatre autres actionnaires qu'il a repris la direction de l'entreprise. Cette transition s'est échelonnée sur dix ans. Une période durant laquelle les cinq émules ont été amenés à travailler sur des projets en coresponsabilité pour vérifier leurs compatibilités mutuelles.

«C'est une chose, d'être complémentaire ; mais la codirection, c'est comme un mariage : s'il n'y a pas de chimie, c'est voué à l'échec», explique Jean-François Blouin.

Les nouveaux dirigeants sont de plus en plus nombreux à prendre la relève à plusieurs. Pour reprendre le flambeau, les jeunes ont compris que l'union fait la force.

Travailler en équipe

«Traditionnellement, les baby-boomers avaient plutôt tendance à être des leaders solitaires, au pouvoir omniprésent, capables de tout faire. Chez les générations X et Y, le partage et le travail d'équipe sont plus valorisés», constate Luis Felipe Cisneros Martinez, professeur au département de management de HEC Montréal, qui observe attentivement cette tendance. «C'est une question de valeurs», croit-il.

Ce modèle comporte de nombreux avantages. D'abord, il aide des jeunes à acquérir une entreprise devenue hors de prix pour eux. Ensuite, il permet de partager les risques et les responsabilités. Mais surtout, la complémentarité des différentes expertises et personnalités crée une richesse qu'un seul pdg peut difficilement égaler.

DIX FACTEURS POUR ASSURER LE SUCCÈS D'UNE CODIRECTION

1 Des profils complémentaires. «Ils apportent un point de vue critique et des échanges plus riches», dit Luis Felipe Cisneros Martinez. Par exemple, une association entre un entrepreneur qui a des idées de grandeur et un gestionnaire qui a l'oeil sur les chiffres sera profitable.

2 La compétence. «Il ne faut pas céder les rênes par paternalisme, mais par compétence.» L'erreur serait de vouloir départager les rôles de façon équitable entre ses deux enfants, alors que l'un d'eux s'investit beaucoup plus dans l'entreprise.

3 La clarté des rôles. «Dans plusieurs codirections qui ont échoué, les rôles étaient mal définis et les responsabilités se chevauchaient, créant ainsi des malentendus», dit le professeur.

4 L'apprentissage. «Avant de recevoir les clés de l'entreprise, les successeurs doivent avoir mené des projets en coresponsabilité, pour voir s'ils sont compatibles.»

5 Une même vision. «Les codirecteurs doivent avoir la même vision de ce que doit devenir l'entreprise.»

6 Démontrer de la cohésion. «C'est-à-dire vouloir et savoir travailler en équipe.»

7 Des valeurs communes. «On a vu des codirections échouer, parce que l'un des pdg était très discret alors que l'autre s'était acheté une grosse voiture dès son entrée en poste...»

8 Une bonne communication. «Tant dans les communications formelles qu'informelles.»

9 Avoir confiance en l'autre.

10 Faire des compromis. «Les codirigeants doivent être capables de se faire mutuellement des concessions dans le but d'arriver à une collaboration.»

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