Tous les deux ans depuis 1989, les Prix BOMA soulignent l'excellence en gestion immobilière commerciale dans différentes catégories, telles que l'environnement, le service à la clientèle, l'innovation, le caractère historique, la rénovation, etc. Pleins feux sur les lauréats.

Située au coeur du Quartier international de Montréal, la Place Victoria, autrefois connue sous le nom de Tour de la Bourse, a fait l'objet au début des années 1990 d'un ambitieux projet de rénovation. Depuis ce temps, les efforts se sont maintenus pour moderniser cet édifice qui a reçu le prix Immeuble de l'année dans la catégorie des bâtiments de plus de 1 million de pieds carrés.

«Le système mécanique, entièrement automatisé, nous permet de faire un monitorage constant», dit Stéphane Alarie, directeur principal, exploitation, pour la région de Montréal de la Société immobilière Magil Laurentienne.

«Nous sommes capables de mesurer les pointes électriques toutes les 15 minutes. Si elles ne correspondent pas à la consommation prévue, nous pouvons réagir immédiatement et apporter le correctif», explique-t-il. Ces mesures ont permis, sur une période de cinq ans, de réduire la facture énergétique d'environ 3,5 millions de dollars.

Innovation énergétique

On a aussi fait preuve d'innovation au chapitre du stockage thermique. «La nuit, notre système de refroidissement continue à fonctionner, mais au lieu de refroidir le bâtiment, le froid produit est acheminé et stocké dans une banque thermique.» Il contribue à la climatisation de l'immeuble et sert à assurer que la climatisation reste constante, même si les refroidisseurs tombaient en panne.

«Cette assurance nous a permis d'accueillir dans l'immeuble un centre de données, qui y a installé une salle de serveurs. Comme ces équipements produisent beaucoup de chaleur, ils doivent toujours se trouver dans une salle climatisée, sinon ils peuvent être rapidement endommagés. Le stockage thermique nous permet d'offrir cette garantie à notre client.»

L'un des locataires de l'immeuble est l'International Air Transport Association (IATA). «Comme IATA fournit des services essentiels aux aéroports, Hydro-Québec a accordé à la Place Victoria une cote de délestage identique à celle de l'aéroport Trudeau. Ainsi, nous sommes parmi les derniers à être délestés, et parmi les premiers à être rebranchés.»

Une icône architecturale

On a évidemment mis en place un programme de récupération et de recyclage. «Nous offrons aussi un programme de compostage pour les locataires de la foire commerciale.» Et, bien que l'immeuble soit relié au métro, on a aussi aménagé des emplacements pour ranger les vélos.

Construit en 1965, l'édifice de 47 étages était à l'époque l'un des plus hauts gratte-ciel du Canada. «En plus d'être un immeuble imposant, ce qui distingue la Place Victoria, c'est son architecture», mentionne M. Alarie. Les concepteurs de l'immeuble, Pier Luigi Nervi et Luigi Moretti, ont innové en choisissant le béton comme matériau principal, à une époque où l'on privilégiait plutôt l'acier pour ce type de gratte-ciel. C'est le choix du béton qui a fait de cet immeuble une icône architecturale, reconnue dans le monde entier.

LA CLÉ DU SUCCÈS

«Nous avons été en mesure au fil des ans de suivre les tendances immobilières, et ce, malgré le fait que nous gérons un imposant édifice de 47 étages qui a presque 50 ans. Aujourd'hui, nous fonctionnons comme s'il s'agissait d'un immeuble récemment construit.»