Depuis notre 75e anniversaire, il s'est passé bien des choses...

Publié le 23/02/2013 à 00:00, mis à jour le 21/02/2013 à 09:45

Depuis notre 75e anniversaire, il s'est passé bien des choses...

Publié le 23/02/2013 à 00:00, mis à jour le 21/02/2013 à 09:45

En février 1928, un immigrant français installé à Québec, Raoul Renault, lance une toute nouvelle publication : Les Affaires. «Nos hommes d'affaires ont besoin d'être renseignés. Nos négociants de demain devront posséder des connaissances de la direction systématique des affaires. C'est la raison d'être de cette nouvelle revue», écrit-il d'entrée de jeu.

Notez bien la date : 1928. Un an avant le krach boursier et le début de la grande dépression. On pouvait difficilement choisir un pire moment pour lancer une publication économique. Et pourtant, 85 ans plus tard, le journal est toujours là, sans cesse revigoré au fil des ans.

J'étais de l'équipe qui a confectionné le numéro souvenir conçu pour célébrer ses 75 ans, qui présentait notamment un des tout derniers textes écrits par l'ancien directeur du quotidien Le Devoir, Claude Ryan, avant sa mort.

Dix années se sont écoulées depuis. L'accès à l'information est plus libre et diversifié que jamais. Internet a bouleversé les habitudes, au point que plusieurs villes américaines n'ont même plus de quotidiens imprimés. Des institutions comme le Christian Science Monitor et Newsweek n'existent maintenant qu'en ligne.

Et lorsqu'un avion s'est abîmé dans la rivière Hudson, près de New York, en janvier 2009, la nouvelle s'est répandue partout sur la planète en moins d'une minute, parce que le passager d'un traversier voisin avait raconté, en 140 caractères, l'affaire sur Twitter.

L'histoire n'en finit plus d'accélérer. Les événements se bousculent. L'information aussi. On dit qu'une édition du New York Times du dimanche - qui paraît encore, jusqu'à nouvel ordre - contient plus d'informations que ce qu'un paysan européen du 17e siècle ne recevait au cours de sa vie...

Accélération ou pas, il faut malgré tout prendre le temps de réfléchir sur les phénomènes qui nous entourent. À cet égard, on doit se féliciter de voir à quel point l'information de nature économique continue de s'imposer et d'occuper de l'espace dans les médias québécois.

Est-ce l'indice d'une certaine maturité ? Il n'y a pas si longtemps, comme le souligne le fondateur de Transcontinental, Rémi Marcoux, dans une entrevue que vous pouvez lire dans ces pages, il fallait essentiellement s'en remettre aux journaux de Toronto pour suivre l'actualité économique qui nous concernait. Le Québec était à la traîne.

Participer à l'émergence du Québec inc.

Or, en relançant Les Affaires, un journal alors léthargique, il participait directement à l'émergence du Québec inc., au Régime d'épargne-actions et à l'intérêt des Québécois pour leurs affaires.

C'est ce que célébrait cette édition hors-série du 75e anniversaire du journal. Depuis, en 10 ans, les choses se sont bousculées.

Nous avons vécu, pour reprendre l'expression de celui qui était alors président de la Réserve fédérale américaine, Alan Greenspan, une période d'«exubérance irrationnelle». Les marchés boursiers montaient sans arrêt. Je me rappelle notamment les mises en garde de mes collègues Dominique Beauchamp et Bernard Mooney, mais bof, qui écoute ceux qui ont l'air de vouloir gâcher le party ?

Puis, tout s'est écroulé. Les prophètes de la fin du monde ont été momentanément populaires. Sauf qu'ils ont confondu récession et dépression.

Nous avons traversé la crise. Mais bien des illusions ont été perdues. Pour les journalistes, ça n'a pas été la période la plus facile. On nous voit souvent comme des guetteurs, chargés de sonner l'alarme quand l'ennemi se pointe. Nous aurions donc failli à la tâche en ne signalant pas l'imminence de la tempête ?

Si seulement c'était aussi simple... Même pour des gens aguerris, se prononcer sur l'avenir est impossible. Il suffit de regarder les professionnels de l'investissement, par exemple, se disputer sur les perspectives des marchés boursiers. Il y a autant d'opinions qu'il y a d'analystes.

Présenter des tendances

C'est pourquoi, au fil du temps, nous avons plutôt cherché à présenter des tendances au lieu de marteler des prédictions. De toute façon, le paysage médiatique a bien changé. L'information économique a maintenant droit de cité chez nous. Même la télévision s'en mêle, avec des émissions comme Dans l'oeil du dragon ou Déficit zéro, que j'anime à Télé-Québec. Il le faut : les citoyens ont plus que jamais besoin de veiller à leurs propres intérêts.

Pour y arriver, il faut l'information nécessaire, mais surtout, parvenir à choisir celle qui convient dans tout ce qui est offert. À cet égard, ce journal entend servir de repère, encore et toujours, 85 ans après sa fondation.

rene.vezina@tc.tc

blogue > www.lesaffaires.com/rene-vezina

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