Courtage en ligne : faire ses premiers pas sans tracas

Publié le 26/10/2013 à 00:00

Courtage en ligne : faire ses premiers pas sans tracas

Publié le 26/10/2013 à 00:00

Un nombre croissant d'épargnants se tournent vers le courtage en ligne pour gérer leurs placements de façon autonome. Tentés par l'aventure ? Lisez notre série de quatre textes sur le secteur, qui vous guideront dans vos décisions.

Grâce au courtage en ligne, il est plus facile que jamais de négocier actions et obligations à peu de frais. Le projet de constituer un portefeuille qui procurera un rendement supérieur au marché à long terme ne doit pas être pris à la légère pour autant. Voici les conseils d'experts pour faire vos premiers pas sans tracas.

Les courtiers en ligne offrent une foule d'outils pour bâtir un portefeuille diversifié, analyser les différents placements disponibles et déterminer votre profil d'investisseur.

Méfiez-vous cependant des excès de confiance, particulièrement si vous êtes néophyte. L'orgueil est un bien mauvais conseiller en matière d'investissement, prévient Sébastien Trudel, planificateur financier et conseiller en sécurité financière.

«Si on croit être capable de battre les marchés, c'est qu'on n'est pas un débutant, sinon on se berce d'illusions, dit l'auteur de L'Investisseur zen. Il y a des milliers de personnes qui sont mieux formées et informées et qui travaillent à temps plein dans ce domaine. Vous passez inévitablement après eux lorsque vous trouvez une occasion d'investissement.»

Marc Ryan, fondateur du site InvestisseurAutonome.info, est aussi d'avis qu'il est difficile de battre le marché quand on est un investisseur autonome. «Très peu y parviennent à long terme. Ce n'est pas une bonne idée de miser sur la croyance qu'on puisse faire partie de l'exception.»

Approche indicielle

L'avocat retraité, qui a travaillé dans le secteur des valeurs mobilières, recommande donc d'adopter une stratégie indicielle à long terme. Les courtiers en ligne donnent accès à une grande quantité de FNB, lesquels reproduisent un indice boursier, un sous-indice qui reflète un secteur, des titres à revenu fixe de différentes échéances, des matières premières et des portefeuilles diversifiés des principales catégories de placement.

Cette stratégie a l'avantage de demander un moins grand investissement en temps, note M. Ryan. Elle est aussi moins coûteuse, car les frais de gestion des FNB sont généralement moins élevés que ceux des fonds communs. Par contre, si vous négociez trop activement, les frais de courtage réduiront cet avantage.

Dans bien des cas, investir dans les FNB nécessite une certaine gestion active, nuance Jean Soublière, président de la Fédération Actif, un mouvement coopératif d'éducation financière. «Il faut comprendre l'analyse économique pour savoir quoi acheter et l'analyse technique pour savoir quand acheter, fait-il valoir. Ce peut être plus simple, notamment pour la diversification, que l'investissement dans des actions individuelles, mais ça demande tout de même du temps et des connaissances.»

Même s'ils ont mauvaise presse en raison des frais de gestion plus élevés qu'ils commandent, les fonds communs peuvent convenir à de nombreux particuliers qui veulent suivre les marchés à long terme. «La motivation de la plupart des investisseurs autonomes est d'obtenir un rendement supérieur au marché, dit M. Soublière. Les fonds communs ne donnent pas nécessairement de mauvais rendements. Ils peuvent convenir à un investisseur qui adopte une stratégie passive.»

Commencer de façon prudente

Pour les investisseurs novices qui souhaitent choisir eux-mêmes leurs actions par l'entremise d'un courtier en ligne, M. Ryan recommande de n'y allouer qu'une partie de leur portefeuille - de 5 % à 10 % - afin de mettre leurs capacités à l'épreuve. «Vous constaterez que vous mettez 95 % de vos énergies à la gestion de 10 % de votre portefeuille. Peut-être arriverez-vous à la conclusion que ça ne vaut pas la peine d'y consacrer autant de temps.»

C'est peut-être plus demandant d'investir de façon active, mais certains investisseurs désirent le faire pour le simple plaisir de la chose. C'est un piège dans lequel tombent certains passionnés de l'investissement. «Il faut garder en tête son plan d'accumuler suffisamment d'argent pour réaliser ses objectifs à long terme. Si ça vous amuse énormément de bâtir un portefeuille, bâtissez-en un qui soit fictif», dit M. Ryan.

Les courtiers en ligne permettent aux investisseurs de tester leurs connaissances grâce aux portefeuilles fictifs gratuits. L'investisseur débutant peut aussi se constituer une liste de suivi de titres avant de les acheter.

À ceux qui ont confiance en leur capacité de choisir eux-mêmes leurs placements, il est conseillé de prendre le temps de parfaire son éducation financière, de déterminer son profil d'investisseur et de choisir la répartition de l'actif en conséquence. Ils devront s'assurer de bien diversifier leur portefeuille. M. Trudel, pour sa part, recommande de ne pas allouer plus de 5 % du poids de leur portefeuille à un même titre.

Le planificateur financier suggère aussi de bâtir son portefeuille par étapes. L'investisseur n'est pas obligé de se précipiter pour dénicher toutes les aubaines d'un coup. «Warren Buffett l'a dit, les liquidités sont des options d'achat peu coûteuses.»

Les comptes de courtage permettent de maintenir des liquidités dans divers produits qui offrent un certain rendement, comme les comptes à taux d'intérêt élevé, les CPG ou les fonds de marché monétaire, en attendant de dénicher les perles rares en Bourse.

Prochaine parution : la recherche offerte sur les sites de courtage en ligne.

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