D'ici quelques semaines, l'Éco-campus Hubert Reeves recevra le feu vert du ministère du Développement durable, de l'Environnement, de la Faune et des Parcs permettant d'amorcer les premiers travaux d'aménagement de ce terrain de 20 hectares adjacent à l'actuel Technoparc Montréal.

«Ce sont évidemment les infrastructures qui verront le jour en premier, explique Sylvain Ouellette, directeur des technologies propres de Technoparc Montréal. Ce sont des valeurs de développement durable qui nous guideront dans l'aménagement des accès routiers, de l'aqueduc et des autres installations de base.»

Comme le lieu n'est pas desservi par les transports en commun, il faudra prévoir des aires de stationnement. «Les mêmes principes seront appliqués», indique le directeur.

L'eau de ruissellement du stationnement sera récupérée, un emplacement pour Communauto aménagé, et on installera des bornes de recharge pour les véhicules électriques. Un comité de transport étudiera l'option de mettre en service une navette pour relier le site au réseau de transport en commun.

Milieu sensible

Tous ces travaux d'infrastructures devront être exécutés avec beaucoup de doigté, car le projet prend place dans un milieu naturel très délicat, constitué d'anciennes terres agricoles transformées en boisés au fil des ans. De plus, on compte également un marais sur le site, plusieurs essences d'arbres ainsi que près d'une cinquantaine d'espèces d'oiseaux. «Nos interventions doivent s'intégrer à ce milieu et le perturber le moins possible», signale Sylvain Ouellette.

Les négociations avec le ministère ont duré trois ans afin d'établir un plan d'aménagement capable de répondre aux exigences gouvernementales en matière de conservation. Résultat : dix des vingt hectares seront entièrement protégés. Ils s'insèrent ainsi dans l'une des dernières ceintures vertes de Montréal.

Technologie verte

Le développement de ce terrain, en plus de son aspect conservation de la nature, a aussi pour vocation particulière d'accueillir des entreprises de technologie verte. «Les patrons et les employés de ces entreprises ont des valeurs environnementales très élevées. Le fait de s'installer dans un endroit où le milieu naturel est protégé sera apprécié.»

Tous les bâtiments qui seront érigés sur le site auront une certification LEED. On envisage deux modes de construction, soit des bâtiments construits par Technoparc Montréal et loués, soit des bâtiments construits par les propriétaires des entreprises.

«Les entreprises vertes sont souvent jeunes et n'ont pas toujours la solidité financière requise pour assumer les coûts de construction, d'où notre décision de construire nous-mêmes les bâtiments. Par contre, nous sommes ouverts à l'idée qu'une entreprise puisse construire son propre bâtiment.»

Technoparc Montréal avait prévu au départ la construction de huit immeubles pour une superficie habitable de 70 000 mètres carrés.

«On songe maintenant à construire davantage de bâtiments, mais de plus petite taille, afin de mieux les intégrer au milieu et de personnaliser l'architecture selon l'endroit où ils se trouvent sur le site», dit Sylvain Ouellette. Par exemple, un bâtiment avoisinant un boisé pourrait opter pour un revêtement extérieur en bois, histoire de se fondre dans le décor.

Défi Construire une zone industrielle en préservant le milieu naturel>

Solution Planifier les aménagements verts dès la conception des infrastructures

Facteur de réussite Conserver la moitié du terrain en zone protégée pour créer une ceinture verte

EN CHIFFRES

20 hectares (50 acres) de terrain

70 000 m2 de locaux pour bureaux et d'ateliers

28 850 m2 d'aménagement paysager et d'aires ouvertes

11 000 m2 de routes et autres sentiers pédestres

79 550 m2 d'habitats naturels - boisés, cours d'eau...

8 bâtiments répondant aux normes LEED