Consommation : gare au prix du pétrole

Publié le 12/03/2011 à 00:00

Consommation : gare au prix du pétrole

Publié le 12/03/2011 à 00:00

Chaque hausse de 10 $ du prix du baril de brut coûte aux consommateurs canadiens pas moins de 6,2 milliards de dollars. C'est autant d'argent détourné de l'achat d'autres biens et services. Les soulèvements populaires au Maghreb et au Proche-Orient (Algérie, Égypte, Libye) ont propulsé le prix du baril au-dessus des 100 $ pour la première fois depuis septembre 2008.

Les consommateurs changent leurs habitudes lorsqu'ils croient que " le choc sera permanent (au moins deux trimestres de prix élevés) et non temporaire ", souligne François Dupuis, économiste en chef du Mouvement Desjardins. " Si le prix du brut dépassait 120 $ et qu'il y avait un risque que de gros pays producteurs ferment les vannes, les gens commenceraient à faire des substitutions (faire le plein au lieu d'aller au restaurant, par exemple), comme cela est arrivé en 2008. "

" Il n'y a pas trop lieu de s'inquiéter pour le moment. Mais si la tendance se maintenait durant quelques mois ou quelques années, cela aurait un impact significatif sur la consommation, sur le coût des produits, sur l'inflation, sur le prix des aliments et du transport. "

- Gaston Lafleur, pdg du Conseil québécois du commerce de détail

QUAND LE PRIX DU BARIL AUGMENTE

Sachant que les Canadiens consomment 88 milliards de litres d'essence par année, les répercussions d'une telle hausse seraient les suivantes :

Augmentation du prix du baril + 10 $

Augmentation du prix du litre d'essence à la pompe = + 6,3 ¢ /litre

Pourcentage moyen de taxes sur l'essence au Canada + 14 % de taxes

Augmentation totale du prix du litre = 7 ¢

Augmentation annuelle des dépenses pour l'essence au pays = 6,2 G$

Source: Institut canadien des produits pétroliers

Source: Institut canadien des produits pétroliers

LES PRIX AU LITRE DEPUIS DEUX ANS AU QUÉBEC

Prix moyen du litre (au détail) en janvier et février (en ¢)

DIESEL + 27 %

2009 97,3 ¢

2011 123,6 ¢

ESSENCE + 52,7 %

2009 77,8 ¢

2011 118,8 ¢

MAZOUT + 17,6 %

2009 70,9 ¢

2011 83,4 ¢

LES 3 SCÉNARIOS DE DESJARDINS

110-120 $

" La crise géopolitique demeure dans les petits pays producteurs, comme c'est le cas actuellement. La Libye produit seulement 1,6 million de barils et l'Algérie, 1,3 million, sur 88 millions produits chaque jour. Les prix demeurent très volatils avec une moyenne annuelle de 95 $ et des pointes à 120 $, mais ce n'est pas la catastrophe. "

120-150 $

" La crise s'étend, mais la production de pétrole n'est pas arrêtée. Le marché est nerveux, les rumeurs et les craintes font bouger les prix. Il y aurait alors de petites récessions dans certains pays, ou du moins, de gros ralentissements économiques. "

150-200 $

" Le prix explose avec des pointes à 200 $, parce que la crise s'est étendue à de gros pays producteurs comme l'Arabie saoudite. Il y aurait alors de gros risques pour que le Canada et d'autres pays tombent en récession. "

Source : François Dupuis, Desjardins

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