Comment vendre le vert ?

Publié le 28/05/2011 à 00:00

Comment vendre le vert ?

Publié le 28/05/2011 à 00:00

Par Claudine Hébert

Le concept de la maison écoénergétique a beau collectionner les éloges dans la presse, il n'est pas facile de le rendre sexy auprès des acheteurs.

Le promoteur du lotissement Vertendre, à Eastman, Alain Chagnon, peut en témoigner. Ce développement immobilier axé sur le développement durable tarde à prendre son véritable envol depuis 2004. Le modèle- vedette de Vertendre, la maison Orfie, première résidence canadienne à obtenir la certification LEED Platine en décembre 2009, compte à peine une dizaine de maisons semblables sur l'ensemble des terrains vendus. Dix autres de ces résidences de trois chambres, vendues à partir de 294 000 $, doivent être bâties d'ici un an.

En fait, sur les 100 premières résidences construites dans ce lotissement de 1 000 acres situé sur le versant ouest du mont Orford, 80 ont été construites selon les techniques traditionnelles. "C'était nécessaire pour démarrer le projet", avoue Alain Chagnon. Estimé à 325 millions de dollars, le développement prévoit la construction de 225 autres maisons d'ici 15 ans.

Cela peut sembler difficile à croire, mais certains consommateurs croient encore que le terme LEED est synonyme de bâtiment froid, note M. Chagnon. Néanmoins, le promoteur croit avoir trouvé le bon filon pour mieux commercialiser son lotissement avant- gardiste et en promouvoir les qualités. Il offrira une vaste gamme d'immeubles en location. "Les consommateurs ont d'abord besoin de voir, d'expérimenter, de goûter ce que sont les véritables avantages d'une résidence intelligente avant d'en faire l'achat. D'où notre intention d'offrir en location 200 lofts de montagne sur pilotis au cours des cinq prochaines années, dont une dizaine dès la prochaine saison de ski", indique M. Chagnon. Coût de la construction : 125 000 $, par loft.

Ces habitations ne seront pas reliées au réseau électrique. Pour alimenter l'éclairage, le séchoir, le grille-pain et les autres petits électroménagers, quatre panneaux solaires totalisant 300 watts sont installés sur chaque toit.

"Pour bénéficier de plus de kilowattheures, les locataires pourront enfourcher un vélo stationnaire", dit Alain Chagnon. Dix minutes de sèche-cheveux ? Dix minutes d'exercice ! Une batterie permettra d'accumuler les surplus d'énergie solaire.

Les premiers logements seront également pourvus de bonbonnes de gaz propane pour assurer le chauffage de base et alimenter la cuisinière et le réfrigérateur. "Nous avons dû faire un compromis en utilisant cette énergie fossile non renouvelable. Le défi technologique des premiers "lofts laboratoires" ne permettait pas d'installer davantage de panneaux solaires. Mais l'objectif ultime est d'être carboneutre pour l'ensemble du projet", dit le promoteur, précisant qu'il vise la certification LEED Platine pour les lofts. D'ailleurs, un système à la biomasse, alimenté par des granules de bois, fournit aussi une partie de l'énergie nécessaire au chauffage.

Plus de 80 % des ressources et matériaux utilisés pour la construction des maisons Orfie et des lofts proviennent de la région, dans un rayon maximal de 30 kilomètres.

À la une

Dette et déficit du fédéral: on respire par le nez!

19/04/2024 | François Normand

ANALYSE. Malgré des chiffres relativement élevés, le Canada affiche le meilleur bilan financier des pays du G7.

Budget fédéral 2024: «c'est peut-être un mal pour un bien»

19/04/2024 | Philippe Leblanc

EXPERT INVITÉ. Les nouvelles règles ne changent pas selon moi l'attrait des actions à long terme.

Multiplier la déduction pour gain en capital, c'est possible?

19/04/2024 | WelcomeSpaces.io

LE COURRIER DE SÉRAFIN. Quelle est l'avantage de cette stratégie?