Combiner science et beauté pour vendre

Publié le 05/10/2013 à 00:00, mis à jour le 03/10/2013 à 11:14

Combiner science et beauté pour vendre

Publié le 05/10/2013 à 00:00, mis à jour le 03/10/2013 à 11:14

Christiane Afif Waldron, diplômée de l'École Polytechnique, a lancé il y a deux ans une entreprise de cosmétiques, Jenetiqa. Sa rigueur et son approche scientifique ont été très utiles à l'ingénieure devenue chef d'entreprise. Mais la femme de 44 ans doit maintenant les mettre de côté pour faire place à l'émotion, indispensable pour conquérir le coeur des clients.

La femme d'origine libanaise, installée au Québec depuis l'enfance, a mené toute sa carrière dans le secteur du génie. La quarantaine venue, elle a fait le saut dans l'inconnu avec sa partenaire, Lise Gervais, actuellement vice-présidente au développement des affaires. En créant Jenetiqa (pour jeune et génétique), elle a non seulement plongé dans le monde de l'entrepreneuriat, mais aussi dans celui des cosmétiques.

L'ingénieure, qui a travaillé dans l'industrie pharmaceutique, a fait partie d'une équipe de recherche sur l'ubiquinol, un antioxydant très puissant. Après des mois de travail en laboratoire, elle a créé une première crème de jour comprenant de l'ubiquinol, mise en vente il y a un an. Depuis, cinq autres produits se sont ajoutés. Cinq autres sont en projet.

La R-D, Christiane Afif Waldron connaissait. Elle avait aussi ce brin d'esprit créatif présent en chaque ingénieur et avait travaillé dans le design, ce qui lui a donné une sensibilité pour choisir le logo de son entreprise et la forme des contenants de ses produits.

Retourner vers l'humain

Mais c'est quand il a fallu aller vendre ses créations que c'est devenu plus difficile. «Pour moi, faire une démonstration scientifique de l'efficacité de ma crème devait suffire à convaincre. Mais je me suis rendu compte que, dans le monde de la beauté, tout se joue sur les émotions. Mes explications cartésiennes perdaient tout le monde. Il a fallu que je retrouve la femme et la consommatrice en moi», se souvient la femme d'affaires.

Jenetiqa a donc changé de ton. Désormais, l'ingénieure incarne l'image sensuelle de la marque, loin de l'univers des laboratoires.

Mme Afif Waldron a appris à confiner son esprit cartésien d'ingénieur aux aspects de gestion de son entreprise. «Parce que, quand même, c'est utile. Les ingénieurs sont très disciplinés, une qualité qui m'aide beaucoup, notamment en comptabilité», insiste-t-elle.

La nouvelle stratégie de Jenetiqa porte ses fruits. Les produits de beauté, fabriqués au Québec, sont en vente dans plusieurs spas et chez quelques détaillants du Québec, mais aussi à New York et à Houston, où l'entrepreneure, mariée à un Américain, vit désormais. Aux États-Unis, les produits sont également offerts dans des cabinets médicaux spécialisés. «On devrait tripler nos ventes en 2013 par rapport à l'année dernière», se réjouit Christiane Afif Waldron.

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