Cogeco s'offre un tremplin vers les É.-U.

Publié le 19/10/2013 à 00:00, mis à jour le 17/10/2013 à 09:25

Cogeco s'offre un tremplin vers les É.-U.

Publié le 19/10/2013 à 00:00, mis à jour le 17/10/2013 à 09:25

Depuis 1985, année où elle est devenue publique, Cogeco a réalisé une quarantaine d'acquisitions. Cette année-là, ses revenus étaient de 20 millions de dollars. Ils passeront à 2 milliards en 2014, prévoit son président et chef de la direction, Louis Audet, qui qualifie sa croissance par acquisitions de «vigoureuse».

«Au cours des trois dernières années, nous avons doublé notre chiffre d'affaires», souligne-t-il en précisant compter également sur une croissance organique. En 2012, l'entreprise de télécommunications a acheté pour 1,3 milliard de dollars l'américaine Atlantic Broadband, 600 employés, ainsi que Peer 1 Network Enterprises, 400 employés, un fournisseur de services Internet de Vancouver, acquis au coût de 635 millions.

Cogeco voit Atlantic Broadband comme un tremplin lui permettant de percer le marché américain. Ce câblodistributeur, 14e en importance aux États-Unis, présente un intéressant potentiel de croissance. Seulement 22 % de ses clients sont abonnés à trois services, comparativement à 37 % pour Cogeco au Canada. Il y a donc là de la place pour l'expansion. De plus, au moment de son achat, il commençait à peine à vendre aux PME, marché que Cogeco entend développer.

Un autre atout : le secteur américain de la câblodistribution comporte encore des PME pouvant être achetées, contrairement au Canada où la consolidation est quasi terminée. «Un jour, Atlantic Broadband pourrait être aussi grande sinon davantage que Cogeco Câble Canada», estime Louis Audet.

Une réaction négative

Cette acquisition a pourtant été mal reçue par les analystes et les investisseurs. L'action de Cogeco Câble a chuté de 15 %. On lui a reproché d'avoir payé trop cher, avec 8,3 fois les bénéfices d'exploitation prévus, et on a remis sur le tapis l'échec subi avec la portugaise Cabovisao, payée 667 millions en 2006 et revendue pour un dixième de cette somme en 2012.

Louis Audet ne s'est pas laissé démonter. «Au Portugal, nous avons bien réussi au début en doublant le bénéfice en deux ans. Mais le gouvernement a changé les règles du jeu. C'était impossible à prévoir.» La société d'État Portugal Telecom a en effet été privatisée, puis a scindé ses activités de câble et de téléphonie en deux entreprises qui ont par la suite joué chacune dans le marché de l'autre. Cette guerre de prix a fait perdre des plumes à Cabovisao.

Quant au prix d'achat d'Atlantic Broadband, il souligne qu'à la même période, l'Office d'investissement du Régime de pensions du Canada a acquis Suddenlink, septième câblodistributeur en importance aux États-Unis, pour un multiple semblable. «Pour nous, c'était une caution automatique.»

Il reste qu'Atlantic Broadband a été vendue par un processus d'enchères. Y avait-il un risque de payer trop cher ? «Nous l'avions dans notre ligne de mire depuis un moment, et nous avions même déjà eu des discussions avec elle, répond Louis Audet. C'était bien réfléchi, cette affaire-là. Et ce n'était pas le premier réseau de câbles que nous achetions !»

Quelques mois plus tard, l'histoire s'est répétée alors que l'acquisition de Peer 1 a elle aussi été mal accueillie, parce que Cogeco ajoutait encore de la dette à son bilan. Louis Audet a-t-il été ébranlé ? «Je n'aime pas ça, c'est sûr. Mais quand on sort du statu quo, ça inquiète.» Il signale que le travail de son équipe consiste à planifier à long terme pour que l'entreprise continue de croître, d'offrir des services qui ont de la valeur et de fournir un bon rendement aux actionnaires.

«Le cours de l'action s'est rétabli rapidement après les acquisitions», insiste-t-il. Les résultats financiers de Cogeco pour le troisième trimestre de l'exercice 2013 ont satisfait les marchés financiers, le bénéfice par action ayant été supérieur aux prévisions.

Louis Audet a néanmoins promis de ramener le ratio dette/BAIIA (bénéfice avant intérêts, impôts et amortissements) à 3,5 pour le 31 août dernier et à 3 d'ici les 24 prochains mois. Cela signifie que Cogeco mettra la pédale douce sur les acquisitions, le temps de réduire sa dette et de bien intégrer Atlantic Broadband et Peer 1. Mais il faudra attendre le 30 octobre, jour de la divulgation des résultats financiers du quatrième trimestre, afin de savoir si l'entreprise est sur la bonne voie pour diminuer son endettement.

Malgré tout, Cogeco pourrait bien sortir encore son portefeuille prochainement, son président se disant partant pour l'achat de petits câblodistributeurs américains, ce qui n'affecterait pas le remboursement de la dette. «Ça fait partie de notre stratégie d'acheter des réseaux avoisinant les nôtres. Et c'est comme ça que nous avons bâti Cogeco Câble Canada. Nous avons fait de grosses acquisitions, mais aussi un paquet de petites.»

À la une

Faut-il acheter présentement l'action de Nvidia?

Mis à jour à 14:01 | Morningstar

Depuis son introduction en bourse en 1999, l’action de Nvidia a explosé de plus de 30 000%.

Quand l’IA prédit la démission des salariés

14:44 | AFP

L’outil analyse les données sur les anciens salariés qui ont quitté l’entreprise.

Forte concentration du virus H5N1 dans du lait de vaches contaminées aux États-Unis, selon l’OMS

Il y a 32 minutes | AFP

Des études sont en cours pour tenter de déterminer pendant combien de temps le virus peut survivre dans le lait.