Changer le monde, un ingénieur à la fois

Publié le 19/03/2011 à 00:00

Changer le monde, un ingénieur à la fois

Publié le 19/03/2011 à 00:00

Les étudiants en ingénierie ont de quoi rêver : ils peuvent espérer changer le monde ! C'est ce qui, à l'aube des années 1990, avait attiré Louise Millette vers la profession.

À l'époque, même si plusieurs des ses camarades de classe rêvaient de fabriquer des bombes, la notion de développement durable commençait à se frayer un chemin dans les esprits. Dans celui de Louise Millette, notamment.

À ses débuts, l'ingénieure civile, qui dirige aujourd'hui le Département des génies civil, géologique et des mines de Polytechnique, a dû vendre ses idées à des entreprises pour qui la vocation première n'était pas l'environnement. Chez Bell, par exemple, où toutes sortes de décisions peuvent avoir des répercussions sur l'avenir. " Je me suis déjà fait traiter de communiste ! ", se rappelle celle qui préside aussi le Comité de Développement durable de Polytechnique.

Dans sa pratique, Louise Millette aime penser, concrètement, à la manière de mettre en oeuvre ces notions de respect de la nature. À Polytechnique, son intention avouée est de changer le monde, un ingénieur à la fois. " Je veux que les étudiants sortent de Polytechnique en comprenant leur rôle. Ce n'est pas seulement pour respecter des lois qu'ils doivent se questionner sur les meilleures façons de faire les choses : il faut mettre le développement durable à l'ordre du jour. Et ça commence par le dialogue avec les clients. "

Des milliards de petites solutions

Cependant, elle doit aussi apprendre à ses étudiants que rien ne sera facile. " Plusieurs clients croient que développement durable rime avec dépassement des coûts. Il faut démolir cette idée, notamment en les amenant à adopter une vision à long terme ", croit-elle. Pour y arriver, les ingénieurs doivent savoir leur parler. " Les clients ne sont pas ingénieurs. Nous devons trouver les mots afin qu'ils comprennent. Il faut des qualités humaines pour faire émerger la meilleure solution en tenant compte de ce que toutes les parties désirent ", rappelle-t-elle.

Aujourd'hui, les notions d'environnement et de développement durable sont au coeur de la profession d'ingénieur. De la réfection d'infrastructures à la gestion d'une usine d'épuration des eaux, chaque détail compte. " Nous avons détruit la planète par des milliards de petits gestes ; nous devons la sauver par des milliards de petites solutions ", croit Louise Millette.

Selon elle, cette notion a enrichi la profession : " On n'a plus simplement à résoudre des problèmes techniques. Il faut se questionner sur plusieurs aspects. Cela a approfondi la façon dont on regarde les projets. "

Cette possibilité de participer à l'avancement de la société est très attirante pour la nouvelle génération d'ingénieurs. Elle pourrait même redorer la profession en amenant un changement de garde dans les firmes d'ingénierie. " Un pourcentage grandissant de jeunes ingénieurs croient, comme moi, que l'avenir sera vert ou ne sera pas ", explique Louise Millette. " Ces jeunes se tourneront vers des firmes qui visent le développement durable, pas seulement dans leurs projets, mais dans leurs pratiques internes. "

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