Argex Titane prévoit un rendement de 40 %

Publié le 19/10/2013 à 00:00, mis à jour le 17/10/2013 à 14:38

Argex Titane prévoit un rendement de 40 %

Publié le 19/10/2013 à 00:00, mis à jour le 17/10/2013 à 14:38

Les bonnes nouvelles s'accumulent pour la société d'exploration minière Argex Titane.

Après avoir obtenu 10 millions de dollars de Ressources Québec et du fonds américain Luxor l'été dernier, elle est passée de la Bourse de croissance à la Bourse de Toronto à la mi-septembre (RGX). Voici maintenant que l'entreprise franchit un autre jalon en publiant une étude de faisabilité prouvant que son projet de dioxyde de titane (TiO2) à Valleyfield est rentable.

L'étude de faisabilité, dont le volet économique a été produit par Ernst & Young, démontre un taux de rendement interne avant impôt de 40,1 % (33,8 % après impôt), une valeur actuelle nette de 954 millions de dollars et une période de récupération de 4,2 années. Le projet est évalué à 250 M$.

Argex Titane prévoit que son usine produira à plein rendement 50 000 tonnes de TiO2 par année pendant 25 ans. Les principaux produits seront des pigments de dioxyde de titane, principalement utilisés pour la peinture de bâtiments, le plastique et l'industrie des cosmétiques.

L'étude s'appuie sur un prix de base de 3 650 $ la tonne de TiO2 et évalue le coût de production à moins de 1 000 $ la tonne. «C'est très bon, très concurrentiel», dit le président de l'entreprise, Roy Bonnell.

Technologie innovante

Ce coût relativement bas est rendu possible grâce à la technologie mise au point par Argex Titane, qui permet de transformer les contaminants contenus dans le minerai en sous-produits commercialisables. «Non seulement les coûts environnementaux sont réduits (parce que le traitement génère moins de déchets toxiques), mais l'entreprise en tirera des revenus», précise M. Bonnell. La technologie permettrait également de payer le minerai moins cher.

Argex était une société d'exploration minière détenant des concessions d'exploration (claims) sur deux gisements de titane sur la Côte-Nord. En 2011, voyant venir la crise de financement et forte de sa technologie innovante, l'entreprise s'est réorientée vers la production. Au lieu de s'approvisionner auprès de ses propres gisements - dont le développement et l'exploitation seraient difficiles à financer -, l'usine d'Argex achètera le titane sur le marché. Dans l'étude de faisabilité, le scénario est qu'elle s'approvisionne en Australie, mais Roy Bonnell compte trouver des solutions moins coûteuses.

On a déjà approché plusieurs minières établies au Québec, qui prévoient extraire du minerai contenant du titane en sous-produit. Mine Arnaud fait partie de cette liste. Mais pour l'instant, Argex considère que ces projets sont incertains.

Financement par emprunt

Reste maintenant à trouver le financement, à hauteur de 250 M$, pour commencer la construction de l'usine, qui sera située dans l'ancienne usine de Dominion Textile à Valleyfield, où Argex aura accès à plusieurs fournisseurs locaux.

M. Bonnell calcule qu'il pourra obtenir du financement pour ses équipements (100 M$) auprès des équipementiers et que ce financement sera garanti ou accru par un soutien gouvernemental. Ensuite, Argex ira emprunter des fonds auprès des banques. Le marché des actions sera le dernier recours, promet-il. «Le marché n'est pas favorable à l'heure actuelle, mais il finira par se réveiller, étant donné la valeur actuelle nette de près de 1 milliard pour un projet de 250 M$», dit-il.

Cet été, Argex a fait entrer Investissement Québec dans son actionnariat. La société d'État détient maintenant 5 % d'Argex. Et elle a permis au fonds Luxor d'augmenter sa participation à 19 %. Argex s'attend à ce que l'appui d'Investissement Québec progresse et s'étende aux autres acteurs du Québec inc.

Comme le nouveau fonds Sodémex Développement de la Caisse de dépôt et placement et le Fonds de solidarité FTQ. «La volonté du gouvernement actuel de soutenir la transformation du minerai correspond tout à fait à notre stratégie. On chante la même chanson», souligne M. Bonnell.

Jeu d'équilibre

Par ailleurs, Argex bénéficie d'une entente de collaboration avec le fabricant américain de pigment PPG, qui souhaite acheter son produit.

L'un de ses grands défis sera de réconcilier les intérêts divergents de tous ces partenaires : Argex veut vendre son produit le plus cher possible, PPG veut le lui acheter le moins cher possible ; Luxor veut maximiser son rendement, mais Investissement Québec veut faire du développement industriel.

«Un jeu d'équilibre», résume Roy Bonnell.

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