Tous les mois, Pierre Côté range son Code civil le temps de lire un album de Babar à des enfants de la maternelle dans une école du sud-ouest de Montréal.
L'univers de l'éléphant-roi, imaginé en 1931 par Jean de Brunhoff, émerveille encore les enfants. En leur racontant les aventures de Babar, M. Côté espère leur inculquer le goût des livres. " La lecture, c'est un cadeau pour la vie ", dit cet avocat spécialiste des financements bancaires chez Borden Ladner Gervais.
Pierre Côté, 48 ans, n'a pas de formation pédagogique en apprentissage de la lecture, mais il a la passion de la lecture et deux enfants à qui il a lu des récits, des aventures, des histoires merveilleuses qui ont nourri leurs rêves et leur imaginaire. " J'ai quelques petits trucs de père de famille. J'essaie de leur rendre cette activité intéressante et amusante. Nous apprenons des mots, je leur pose des questions pour voir s'ils ont suivi le fil de l'histoire. J'essaie simplement, par l'exemple, de leur communiquer mon amour de la lecture. "
Un programme communautaire
Il n'est pas le seul lecteur bénévole de son bureau. Quelque 400 professionnels de Borden Ladner Gervais au Canada à Montréal, à Ottawa, à Toronto, à Calgary et à Vancouver ont participé à ce qui est devenu l'oeuvre de tout le cabinet : éveiller le goût de la lecture chez les enfants de la maternelle à la troisième année du primaire dans les écoles des milieux défavorisés.
Borden Ladner Gervais a des équipes de lecteurs bénévoles chaque semaine dans les classes, et chacun de ses lecteurs se déplace environ une fois par mois.
" Nous voulions nous distinguer en tant que firme de professionnels en mettant sur pied un programme d'envergure nationale. La plupart des grands cabinets canadiens participent à toutes sortes d'oeuvres, mais notre programme de lecture pour les enfants est original et unique. "
" Je le fais avec beaucoup de plaisir, ajoute M. Côté. Nous sommes accueillis comme des rois, il y a une bonne dose d'affection et d'émotion dans cette activité; les enfants m'en redonnent beaucoup. "
Borden Ladner Gervais fournit non seulement le service de lecture avec lecteur, mais aussi des livres neufs à Noël et à la fin de l'année scolaire pour que se prolonge le plaisir de lire. " Si quelques-uns se passionnent pour la lecture plus tard, alors nous aurons accompli quelque chose de bien. "
L'action contagieuse
Avertissement : le premier mercredi de juin, tout le personnel ou presque de RSM Richter Chamberland à Montréal aura déserté le bureau. Ce jour-là, il y aura aussi de nombreuses absences à la Société générale de financement, chez Exportation et Développement Canada, à la Banque Canadienne impériale de Commerce... Mais aucun de ces employeurs ne se plaindra de cette désertion des lieux de travail en milieu de semaine, car ce mercredi est la journée du bénévolat des employés, une journée voulue et encouragée par les entreprises.
" Il n'y a plus de hiérarchie, tout le monde participe de son mieux ", dit Ève Laurier, vice-présidente, relations stratégiques, chez RSM.
La première journée de bénévolat avait eu lieu en 2008 et avait mobilisé quelque 200 employés. L'initiave a été contagieuse... L'an dernier, le personnel de la firme comptable a fait alliance avec celui de la Société générale de financement, portant ainsi à 400 l'armée de bénévoles à l'oeuvre dans une dizaine de lieux communautaires. Cette année, au moins quatre grandes entreprises mobiliseront leur personnel. En tout, quelque 600 personnes troqueront leurs ordinateurs et leurs dossiers pour des pelles, des râteaux, des balais, des brosses et des pinceaux . Il y a du travail de rénovation, d'embellissement et de ménage à faire dans une quinzaine d'organismes communautaires et de centres d'entraide qui s'occupent des personnes âgées, des malades, des personnes en détresse, des jeunes, etc
" Notre objectif, ajoute-t-elle, c'est de contaminer tout le milieu d'affaires de Montréal. "
Une valeur ajoutée
En bonne entreprise citoyenne, RMS Richter Chamberland soutient plusieurs oeuvres de bienfaisance et d'action communautaire. L'entreprise possède sa propre fondation qui distribue des fonds à des institutions et des oeuvres en éducation, en santé, en environnement et en arts. Chaque automne, elle mobilise ses employés pour une collecte de dons pour Centraide, et elle commandite des équipes d'employés pour divers événements bénéfices. Cependant, la journée du bénévolat a une valeur ajoutée bien à elle. " Ce n'est pas une question d'argent; elle ne remplace pas ces autres initiatives, précise Ève Laurier. Là, c'est du temps que nous donnons et cela fait du bien à nos employés. "
Le temps, chez les comptables, c'est de l'argent. " Imaginez que vous mobilisiez environ 200 professionnels qui ne factureront pas une seule heure d'honoraires de toute la journée ! "
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