Acquisition d'Astral : Bell abandonne peu

Publié le 09/03/2013 à 00:00, mis à jour le 07/03/2013 à 10:59

Acquisition d'Astral : Bell abandonne peu

Publié le 09/03/2013 à 00:00, mis à jour le 07/03/2013 à 10:59

Intéressante décision que celle du Bureau de la concurrence d'autoriser Bell à acquérir une Astral Media démembrée.

Dans le projet initial, le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) estimait que Bell contrôlerait 33 % du marché télévisuel francophone. Cette fois, Bell estime sa part à 23 %. Énorme concession, dites-vous ? Pas vraiment.

Sur le plan stratégique, Bell s'en sort fort bien, en fait.

Elle conserve Super Écran (la vache à lait), Canal Vie, Canal D et Z qui sont les chaînes au coeur des activités d'Astral. De même que deux puissants réseaux de radio (NRJ et Rouge). On peut sans risque de se tromper affirmer que c'est surtout sur ces actifs que tablait le plan de match initial.

Bell laisse aller Séries+, qui avait une bonne part d'auditoire et une excellente rentabilité, de même qu'Historia, qui avait une faible part d'auditoire, mais une bonne rentabilité. Personne ne niera qu'il s'agit d'une renonciation, mais Astral n'était propriétaire que de 50 % de ces chaînes, l'autre 50 % appartenant à Shaw (qui le cède à Corus dans une transaction parallèle).

Sur le plan stratégique, ne détenir que 50 % d'une entité n'est pas fameux. On ne peut pas vraiment utiliser l'entité comme on le souhaiterait. Il faut toujours tenir compte de l'intérêt de l'autre actionnaire, intérêt qui ne converge pas toujours avec le nôtre. Et on ne peut pas non plus rapatrier les flux de trésorerie pour les affecter ailleurs.

Passent aussi dans le délestage Télétoon et Télétoon Rétro, des chaînes ayant une assez grande part d'auditoire, mais qui, encore ici, n'étaient détenues qu'à 50 %. Le même raisonnement prévaut sur le plan stratégique. D'autant que, cette fois, Bell peut se consoler en conservant Vrak.TV, une chaîne dans le même créneau.

Quoi d'autre s'en va ?

Ah oui : MusiquePlus et Musimax. À première vue, c'est un gros abandon, et un levier promotionnel qui aurait pu être intéressant pour evenko, compte tenu de tous les spectacles qui sont produits. Mais c'est un levier qui est à peine rentable (1 M$ de bénéfice avant intérêts et impôts pour Musique Plus et 190 000 $ pour Musimax) et qui semble en perte de vitesse avec les iPod et YouTube de ce monde.

La suite des choses

La balle est maintenant dans le camp du CRTC. Avec l'approbation du Bureau de la concurrence, quelque chose nous dit que l'affaire est dans le sac. Du moins pour le Québec.

Comme on le voit, Bell abandonne peu, mais sa part de marché de 23 % est nettement plus faible que le seuil de 35 % qui, selon la politique du CRTC, doit déclencher un examen plus important.

En fait, on peut même se demander si la porte ne vient pas de s'ouvrir de nouveau pour l'acquisition de V télé.

La part de marché de V est réputée pour être d'environ 8 %. Cela porterait à 31 % la présence de Bell chez l'auditoire francophone. La part de marché du côté anglophone dans le projet actuel s'établit à 35,7 %. Si jamais le CRTC approuve le nouveau projet pour le Canada anglais, il lui sera difficile de ne pas accorder plus tard son imprimatur à Bell pour l'acquisition de V télé.

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