" Les retombées des festivals, c'est n'importe quoi ! "

Publié le 25/06/2011 à 00:00, mis à jour le 23/06/2011 à 09:31

" Les retombées des festivals, c'est n'importe quoi ! "

Publié le 25/06/2011 à 00:00, mis à jour le 23/06/2011 à 09:31

Le Regroupement des événements majeurs internationaux (REMI) a rendu publique une étude de Secor qui évalue à 321 millions de dollars les retombées économiques de 22 événements majeurs tenus au Québec. Une évaluation extrêmement optimiste, d'après Claude Montmarquette.

" On parle de valeur ajoutée, d'emplois, de taxes à la consommation... En supposant que ces calculs soient bons, ces emplois auraient été créés et ces taxes encaissées de toute façon, parce que les Québécois auraient dépensé leur argent ailleurs ", dit le pdg du Centre interuniversitaire de recherche en analyse des organisations (CIRANO), vice-président, Politiques publiques et professeur émérite à l'Université de Montréal.

Après avoir pris connaissance de cette étude, Claude Montmarquette estime que les vraies retombées économiques se situent plutôt autour de 10 % des 321 millions avancés par le REMI.

" La vraie valeur ajoutée ne devrait être que 10 % de tout ça, et encore, si l'on suppose que tous ces événements sont bien ceux qui ont attiré les touristes chez nous, ajoute M. Montmarquette.

" Par ailleurs, le document ne fait aucune mention des subventions allouées et des dépenses d'infrastructure. Pour avoir une idée des retombées nettes, il faudrait tenir compte de ces dépenses publiques. " Claude Montmarquette pense que ce n'est pas toujours le cas.

" Il y a plusieurs années, j'ai demandé à une de mes étudiantes de faire une recherche sur le sujet ; si toutes les retombées publiées par les organisateurs d'événements étaient réelles, on serait pas mal plus riches qu'on ne l'est ", explique M. Montmarquette avec une pointe d'ironie.

Exclure les locaux

Selon lui, une étude de retombées économiques digne de ce nom exige qu'on définisse un territoire. Si un couple de Québec vient à un festival à Montréal, leurs dépenses représentent des retombées pour Montréal, mais pas pour le Québec.

" La règle de base est d'exclure les gens de la place [ville, province ou pays], qui auraient dépensé leur argent ailleurs de toute façon ", affirme M. Montmarquette, qui n'est pas convaincu que toutes les études respectent cette règle. Ainsi, toutes les personnes de la région de Montréal qui participent à un festival à Montréal devraient être exclues du calcul des retombées économiques.

" Un des rares événements qui amènent des retombées économiques intéressantes est le Grand Prix du Canada de F1, parce qu'il attire beaucoup de gens de l'extérieur du Québec qui viennent principalement pour cet événement. À l'opposé, les retombées de l'International de montgolfières sont sans doute intéressantes pour Saint-Jean-sur-Richelieu, mais nulles ou presque pour le Québec, voire négatives pour Montréal. " Souvent, lorsqu'un touriste participe à plusieurs événements, chacun des organisateurs comptabilise ses dépenses. Par conséquent, les mêmes retombées économiques sont calculées plusieurs fois. L'étude du REMI a évité ce piège. "

En outre, alors que certains calculent l'ensemble des dépenses des touristes à titre de retombées économiques, M. Montmarquette soutient qu'il faut calculer seulement le profit. Si un touriste paie 5 $ pour une bière qui a coûté 1 $ au restaurateur, la retombée économique est de 4 $.

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