" L'entrepreneuriat, c'est notre pétrole ! "

Publié le 25/09/2010 à 00:00

" L'entrepreneuriat, c'est notre pétrole ! "

Publié le 25/09/2010 à 00:00

Les Affaires - Comment avez-vous eu l'idée de créer cette école ?

Marc Dutil - En 2007, les responsables du Centre universitaire des Appalaches m'ont demandé de devenir le porte-parole officiel de leur campagne de financement. Ils voulaient de l'argent pour recruter des professeurs d'université qui viendraient enrichir l'offre de cours aux entrepreneurs de la région.

Je n'avais pas envie de financer un 42e cours de comptabilité. Au bout d'une demi-heure de discussion, j'avais mon idée. Je leur ai dit : il faut rêver et avoir une démarche qui nous ressemble, nous les Beaucerons. On n'inventera pas ce qu'on n'est pas. J'ai communiqué avec Jean-Marie Toulouse [ancien directeur de HEC Montréal et professeur émérite] qui siège au conseil d'administration de Canam et il s'est montré très réceptif à ma drôle d'idée. Six mois plus tard, on rencontrait la Fondation de l'entrepreneurship pour élaborer le contenu de notre cours.

L.A. - Comment l'école a-t-elle été financée ?

M.D. - Notre financement est essentiellement privé. Nous avons reçu 1,6 million de dollars (M$) de dons en argent et autant en biens et services pour bâtir l'école. Le reste, environ 6 M$, vient d'emprunts bancaires et un peu du gouvernement. Vous voyez les portes ? Elles valent 200 000 $, une gracieuseté de Baillargeon. Les tapis sont de Tapis Venture. Les planchers en frêne viennent de chez Boa-Franc, je n'ose même pas demander combien ils ont coûté ! Un tas de fournisseurs, surtout de la Beauce, nous ont fait des cadeaux pour rénover cette ancienne auberge... où mes parents se sont mariés. On voulait faire quelque chose de bien. Ce sont quand même des dirigeants d'entreprise qui vont venir ici passer quatre jours par mois. On veut qu'ils s'y sentent bien. Il y a un bar-salon, un gymnase, une piscine, un café et même un service de conciergerie.

L.A. - Comment expliquez-vous l'important engagement des Beaucerons ?

M.D. - C'est comme ça, ici. Notre pétrole, c'est l'entrepreneuriat. On s'enrichit à le donner, venez le chercher ! On se dit que si on aide les autres régions à se débrouiller, peut-être qu'elles vont cesser de se tourner vers [le gouvernement du] Québec et trouver elles-mêmes des solutions pour se développer économiquement.

L.A. - Qu'est-ce qui fait la singularité de cette école ?

M.D. - Il y a d'autres cours qui existent ailleurs. Mais, contrairement au titre de MBA, les conseils d'un entrepreneur ne s'achètent pas. Quand deux entrepreneurs se parlent, le courant passe. C'est tellement difficile d'être entrepreneur que c'est dans l'ordre des choses que ceux qui ont réussi partagent leur trucs avec les plus jeunes.

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