" Dubaï est sur le pavé, mais pas battue "

Publié le 20/03/2010 à 00:00

" Dubaï est sur le pavé, mais pas battue "

Publié le 20/03/2010 à 00:00

Les Affaires - Pourquoi croyez-vous au potentiel de Dubai malgré la crise qu'elle traverse ?

Karl Moore - L'économie de Dubaï est fondée sur six piliers. Un de ces piliers, le secteur immobilier, s'est effondré. Le prix moyen des propriétés a chuté de 60 %. Mais contrairement à Detroit, les maisons seront encore habitées. Ce sont les locataires qui en profitent. Dubaï attire maintenant les travailleurs d'Abu Dhabi, qui est située à une heure et demi en empruntant une autoroute à 12 voies... Les cinq autres piliers de l'économie de Dubaï n'ont pas été touchés. La ville reste LA capitale financière du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord. C'est une plaque tournante en matière de transport. Jebel Ali et Port Rashid sont les plus grands ports du monde. De l'aéroport de Dubaï, vous pouvez vous rendre partout en Asie et au Moyen-Orient. La ville s'est aussi diversifiée dans le tourisme et elle demeure l'endroit de vie idéal pour les expatriés.

L.A. - Pourquoi ?

Karl Moore - Les multinationales s'y sont établies pour rayonner au Moyen-Orient. Les dirigeants de ces entreprises sont toujours en avion. Leurs épouses et leurs familles eux, veulent vivre à l'occidentale, et ils peuvent le faire à Dubaï. On y mange bien, les écoles sont excellentes, les femmes n'ont pas à porter le voile, et on peut partir de là pour visiter l'Asie. La qualité de vie de Dubaï est imbattable. La ville est multiculturelle, plus encore que Montréal ou Toronto, même si le gouvernement des Émirats arabes unis est islamique.

L.A. - Vous avez rencontré des dirigeants de multinationales à Dubaï. Comment gèrent-ils la crise ?

Karl Moore - Prenons le cas de SNC-Lavalin. Même si elle fait moins d'affaires à Dubaï, elle en fait dans le périmètre couvert par Dubaï. Les gens de General Electric n'envisagent pas du tout de quitter la région. Au contraire. Même chose pour la Deutsche Bank. Ils ont réduit leurs effectifs, mais ils s'attendent à une reprise de la croissance à un rythme modéré.

L.A. - Vous avez emmené 24 étudiants avec vous à Dubaï et Abu Dhabi. Quel était l'objectif de ce voyage ?

Karl Moore - Dans le cadre d'un cours sur les avantages concurrentiels commerciaux des pays du monde, j'ai déterminé quelles étaient les villes d'avenir, des endroits où se dirige l'économie mondiale. Le but est de donner à ces étudiants une expérience de ces endroits et de leur mode de vie, leurs approches diverses de la gestion. Nous avons rencontré plusieurs dirigeants d'entreprises. Au cours de notre prochain voyage, nous nous rendrons à Bangalore et à Delhi, en Inde.

L.A. - Parmi les éléments abordés, qu'est-ce qui les frappe le plus ?

Karl Moore - L'environnement et la question des femmes. À ce sujet, nous avons rencontré quatre dirigeantes : deux pdg et deux chefs de l'exploitation. Elles nous ont expliqué que le port du hijab, qu'elles comparent à un uniforme, ne les empêchait pas d'occuper de postes de haute direction. Côté environnement, Dubaï est bâtie dans le désert, on y meurt de chaleur et il n'y a pas d'eau. Sans air climatisé, il n'y vivraient que quelques tribus bédouines. Pourtant, on y a installé une piste de ski intérieure. Imaginez le gaspillage d'énergie !

L.A. - Quelle est la perspective des gens de Dubaï ?

Karl Moore - Le secteur de l'énergie solaire est en forte croissance. Cependant, l'objectif y est davantage de faire des affaires que de créer une conscience sociale.

suzanne.dansereau@transcontinental.ca

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