France: l'impact de la décote sera limité

Publié le 13/01/2012 à 13:27, mis à jour le 31/01/2012 à 22:28

France: l'impact de la décote sera limité

Publié le 13/01/2012 à 13:27, mis à jour le 31/01/2012 à 22:28

BLOGUE. La France a donc finalement perdu son AAA aujourd’hui, tout comme les États-Unis ont perdu le leur l’été passé. Ça ne doit pas être perçu comme une très grande nouvelle, les avertissements ayant été nombreux au cours des derniers mois. Et en fait, ce n’est pas une nouvelle majeure non plus, sauf pour l’ego de quelques politiciens, principalement lorsque ceux-ci sont en pleine campagne électorale. Le cocorico sera un peu moins puissant demain matin, mais sans plus.

Notons tout d’abord que le nombre de pays méritant encore cette couronne sont de moins en moins nombreux, puisqu’il en reste 15 selon S&P dont 5 sont encore sous étude pour une baisse potentielle (Allemagne, Autriche, Luxembourg, Finlande, Pays-Bas), la facture à payer pour le fiasco européen étant considéré comme trop lourd. Le prochain poids lourd à entrer sur cette liste d’analyse sera vraisemblablement le Royaume-Uni.

Quel est l’impact de cette décision ? Très faible en réalité. Comprenons que cette situation intéresse surtout les investisseurs obligataires, principalement les caisses de retraite et les banques centrales qui doivent choisir les véhicules de placement qu’elles désirent en fonction du risque/rendement. Et si les pays sont si endettés aujourd’hui, ça veut aussi dire que certains joueurs (principalement les banques centrales asiatiques) ont beaucoup d’argent à placer. Tellement en fait, qu’il est impossible de ne placer qu’auprès des AAA qui demeurent en dehors de la liste de surveillance! Par exemple, le Canada avec ses 600 milliards de dettes ou l’Australie avec moins de 200 milliards ne sont pas assez imposants pour soutenir les 4000 milliards de liquidités de la Banque de Chine, même si ces deux pays sont AAA. Aujourd’hui, le AA est devenu le nouveau AAA, …par manque de choix.

Une autre preuve que la note n’a pas beaucoup d’importance, lorsque l’on regarde le taux payé par le gouvernement du Japon pour de la dette à 10 ans (0.95%) alors que celle-ci est « cotée » AA- (3 rangs sous le AAA) alors que la France paye 3.50% et l’Allemagne (AAA) paye 1.77%, la relation cotation/rendement ne tient pas la route.

Ces décisions des maisons de crédit ont beaucoup plus d’impact lorsque la note change de niveau stratégique. Par exemple lorsqu’une corporation perd son A pour tomber dans du BBB, c’est tout un groupe d’investisseurs qui vont aller investir ailleurs à cause de leur règle d’investissement stricte et par ricochet faire monter radicalement le coût d’emprunt de cette entreprise (ou province).

Finalement, dans les périodes de grandes incertitudes comme celles que nous vivons encore aujourd’hui, les réactions deviennent un peu loufoques et la volatilité augmente. Sinon comment expliquer que le taux d’emprunt de l’Espagne (pour une échéance de 3 ans) passe de 3.60% en octobre puis à 6.10% en novembre et finalement à 3.25% hier. Et pourquoi l’Allemagne fut capable d’émettre de la dette à 6 mois cette semaine avec un taux d’intérêt NÉGATIF ! Incroyable, mais les investisseurs ont PAYÉ pour placer leur argent à l’abri ! Alors AAA ou pas, il ne faut pas en faire un cas, à moins d’être dans l’opposition.

À la une

Bourse: la technologie plombée par Netflix et Nvidia

Mis à jour il y a 7 minutes | lesaffaires.com, AFP et Presse canadienne

REVUE DES MARCHÉS. Les Sept Magnifiques ont rendu plus de 900G$US de capitalisation à Wall Street cette semaine.

À surveiller: Boralex, Alphabet et Bombardier

Que faire avec les titres Boralex, Alphabet et Bombardier? Voici des recommandations d’analystes.

Bourse: les gagnants et les perdants du 19 avril

Mis à jour il y a 4 minutes | LesAffaires.com et La Presse Canadienne

Voici les titres d'entreprises qui ont le plus marqué l'indice S&P/TSX aujourd'hui.